d'impureté, ou qu'on les remplit de defcriptions fi pathetiques de ce que l'on peut imaginer de plus fenfuel & de plus voluptueux, que la pu rété même difficilement n'en feroit-elle pas fouillée. Il ne faut pas beaucoup raifonner pour prouver que ces livres portent un danger évi dent avec eux. J'ai vû quelquefois des débauchez qui ne pouvoient les lire qu'avec horreur, & qui étoient forcez d'avouer, quoiqu'ils ne fuffent rien moins que fcru puleux en fait de pureté, qu'il eft indigne d'un honnête homme de tra vailler ainfi publique ment à la détruire. N'a di vons-nous pas, foient-ils, affez de for bleffes fur cette matie,, re, fans nous affoiblir encore davantage par de telles lectures ? Il faut n'avoir point de front, il faut avoir per وو - du le fens, ou compter l'honneur, l'honnête- " té & la réputation " pour rien, ou aimer “ le déreglement pardeffus toutes chofes, pour répandre de propos de " liberé de tels ouvrages dans le public. Il n'eft " pas poffible d'imaginer aucune raison va-“ cr lable pour leur justifi- “ cation. II y a d'autres " livres, qui, à la verité, font dangereux; mais qui pourtant font bien éloignez de meriter autant d'horreur & d'indignation, que ceux dont je viens de parler. Ceuxlà font bien moins dangereux par eux-mêmes, que par la difpofition d'efprit de ceux qui les lifent. Les romans, par exemple, font de ce ca ractere. La lecture en eft contagieufe pour de cer taines femmes qui à force d'y voir traiter agréablement de l'amour, y prennent tant de goût, qu'elles fe trouvent infenfiblement portées à en faire l'experience; mais ce n'est pas fur leurs vou maris qu'elles droient faire cette expe rience; leurs manieres d'agir font trop differen tes de celles de ces amans doucereux,ardents,complaifans, foumis, patiens conftans & à toutes épreuves, pour convaincre de la force, de la tendreffe & de la fincerité de leur amour ; de ces |