amans, dis-je, qui font les Heros des Romans; au contraire ces pauvres maris leur paroiffent infupportables,quand elles les comparent avec ceuxci. On cherche donc de ces Heros hors des livres; ou fi l'on ne les cherché point, difficilement ne les recevra-t-on pas, s'il s'en préfente. Or il s'en préfente plus que l'on n'en peut recevoir; on n'en manque point; on ne voit autre chofe, & & voila le danger. Après vous avoir montré comment le monde eft.rempli de gens & d'occafions qui tendent à vous arracher la fidelité que vous devez à votre mari; il s'agit à prefent de vous faire remarquer comment vous portez en vous des femences de facilitez à vous rendre aux projets de féductions qu'on formera contre vous à cet égard. K Rien n'eft fi facile à une femme qué d'aimer un homme; de même qu'à un homme d'aimer une femme. Car je dirai en paffant, que de quelque force d'efprit que e targuent les hommes, quelques raifonnemens qu'ils faffent pour prouver la foibleffe des femmes, ils font, en fait d'amour, du moins auffi foibles qu'elles : les preuves en fautent tous les jours aux yeux; il n'y a qu'à faire attention fur les attaques qu'ils leur donnent en toutes ma nieres, & fur les réfi ftances qu'elles font à toutes ces attaques. Cette matiere a été fi fouvent agitée, & cette verité eft fi reconnue par l'experience, malgré ce qu'en difent les fpéculatifs mal intentionnez contre les femmes, que je n'en pourrois traiter encore ici, fans me rendre fort ennuyeux. In dépendemment des raifonnemens; elles fe font bien-tôt justice par elles mêmes, quand les hom mes veulent essayer de leur foibleffe, & qu'ils ne font pas de leur goût: or c'est ce goût qui leur peut venir, ainfi qu'il vient auffi aux hommes pour les femmes ; c'est ce goût, dis-je, qui fait les femences des facilitez dont il s'agit; car elles le prennent quelquefois à l'heure qu'elles y |