buent au fervice de l'E tat; bien des Officiers nous le pourroient confirmer. Si elle eft pauvre, on fe fervira pour la gagner,des mêmes moyens qu'on met en ufage auprès de celles qui font intereffées. L'indigence en corrompt autant, à peu près, que la volupté. Si elle aime extrémement les parures, il n'y a pas de piece d'étoffe, de ruban, ou de dentel le, qui ne foit capable d'ouvrir la porte à l'infidelité, pour la faire entrer dans fon cœur. Je dirois volontiers, que l'affection, que la tendreffe, que l'amour se mesure chez elle à l'aune. Qu'on lui faffe efperer de la mener chez un Marchand,pour s'y fournir de ce que fon luxe demande, on lui pourra faire faire ensuite tant de chemin qu'on voudra dans le pays de la galanterie. Quand ure femme paroît triste, à cause que fon mari ne lui donne pas, par exem ple, une écharpe à la mode, une coëffure auffi magnifique que celle de fa voifine qui n'eft pas de meilleure condition qu' elle; fi Pamant la voyant plongée dans ce profond chagrin, fe fert de ces moyens ingénieux que l'amour invente, pour la tirer de fon affliAtion, quelles faveurs n'a-t-il pas fujet d'attendre d'elle pour la récompenfe de fon préfent? De quel œil le mari fera-t-il regardé enfuite ? Sans doute vous le devinez bien.. Si elle eft ce qu'on appelle sur sa bouche; fi elle aime paffionnément le vin, les feftins, les matelotes, la bonne cheres enfin fi la friandife la poffede, vous ne doutez pas, après ce que vous venez de lire fur le dérangement que le vin apporte dans l'efprit, dans le cœur conduite d'une femme, dans la qu'il ne foit facile de la jetter dans de grands defordres par les bons repas. Quand on en fort, comme on a la tête remplie de beaucoup de fumée, le trouble s'y met; & la conduite s'en ref fent. Difficilement naccorde-t-on pas un amant qui régale fi-bien} plus que l'on ne devroit. Pour |