les raifons dans la fuite. 'Revenons à notre ma xime; car elle est fi im portante, qu'on ne peut trop la manier, pour répondre aux objections qui tendroient à la détruire. Cette maxime donc, c'eft qu'il faut qu'une femme aime son mari, ou du moins qu'elle agiffe comme fi elle l'aimoit. Et parcequ'il eft vrai qu'on ne peut pas contraindre à aimer, réduifons-nous donc à bien confiderer la feconde partie de la maxime, qui demande que du moins l'on faffe ce que l'on ne manqueroit pas de faire, fi on l'aimoit. C'eft ce qui paroîtra bien difficile à quelques-unes. Voyons donc comment nous en leverons les dif ficultez. Après bien des reflexions, je ne trouve pas de moyen plus fûr, pour rendre ce ména gement facile, que do n'avoir point d'amour pour d'autre, que pour fon mari. Avec cette. précaution,on fera beaucoup moins détourné de rendre à celui-ci ce qu'on lui doit; au lieu que, fans elle, on fera tou tion que fon amie don nera à son époux, seront autant de larcins qu'on lui fera à lui-même, employera toutes les voies que la jaloufie fuggere. Que d'idées malignes il donnera de ce pauvre mari, pour le rendre odieux! J'en atteste ici la fincerité des femmes infidelles, s'il leur refte en effet aflés de bonne foi pour ne point trahir leur fentiment ; & je fuis perfuadé qu'il n'y en aura pas une qui ofe me donner un démenti làdeffus. Il faut toutefois con 1 venir, qu'il y a des femmes qui dans leur infidelité ont affés de ma néges & d'artifices, foit par elles-mêmes, foit à l'inftigation de leurs Amants, pour marquer à leurs maris autant d'attachement, que s'ils étoient feuls les objets de leur affection, qui par leurs careffes de commande, sçavent leur faire avaler l'ufage des Galants. C'est une trahison qui réüffit pendant |