Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Commentar,

liv. 7.

ci avec fes quarante-huit caiffes. 1529. Deux feuls Gentilhommes, l'un François, l'autre Espagnol, entrerent dans un bac qui fe trouva placé au même endroit, où en 1526, s'étoit fait l'échange du Roi & des Princes. Lorfque ce bac fut bienau milieu de la riviere, lorfqu'il fut bien vifité, lorfqu'on fe fut bien affuré qu'il ne contenoit rien de fufpect, le Gentilhomme Efpagnol apSleidan. pella le Connétable de Caftille, qui s'avança dans une barque avec la Reine & les Princes, tandis que Montmorenci appellé pareillement par le Gentilhomme François, s'avançoit de fon côté dans une barque avec l'argent : les fceaux reconnus l'échange fut confommée. Montmorenci envoya Montpefat en porter la nouvelle au Roi qui s'étoit avancé jufqu'à Bordeaux, il partit auffi tôt pour aller recevoir fes fils & fa nouvelle femme. La rencontre & le mariage fe firent dans l'Abbaye de Veien, fituée fur les confins des Lan des & du Condomois, entre Rocque

fort de Marfan & Capitieux ou Capsjoux. La Reine fit fon entrée folem- 1529. nelle à Bordeaux; Cognac, Amboife, Blois, jouirent tour à tour du fpectacle de cette Cour renouvellée. Le couronnement de la Au mois de Reine à S. Denis, & fon entrée à Mars 1530. Paris, furent célébrés par un magni- Mém. de fique Tournois qui fe donna dans la Du Bellay, rue S. Antoine.

Ces fêtes, ces Tournois, cette femme qu'il n'aimoit gueres, ce titre de beau-frere d'un homme qu'il haïffoit, voilà tout ce qui reftoit à François Premier de tant de juftes prétentions fur la Ligurie, fur la Lombardie, fur le royaume de Naples, de tant d'armemens, de tant d'argent, de tant de fang, de cette gloire acquife à Marignan par la victoire, confervée à Pavie au fein du malheur, mais prefque perdue depuis dans fa Cour par la moleffe & l'inapplication.

liv. 3.

liv. 19.

Cependant fon rival exerçoit fans Guicciard. obftacle fa puiffance en Italie; il v exécutoit avec hauteur le Traité

Belcar. liv. 20:13, 17+

$529.

de Cambrai. Les Italiens, abandonnés à leur foibleffe, attendoient en tremblant quelle feroit leur deftinée.

L'Empereur s'étoit tranfporté chez eux, tant pour recevoir la Couronne Impériale des mains du Pape, que pour régler en perfonne fes affaires dans ce pays-là. Le Pape & l'Empereur étant d'accord, & ce dernier paroiffant en armes dans P'Italie, fon couronnement ne foufLe 24 Fé froit ni difficultés, ni délais, il fe Guicciard. fit à Bologne dans l'Eglife de S. Peliv. 20. tronio. L'Empereur, à genoux, bai Sleidan. fa fes mains, qui portoient encore Commentar. les marques de fes fers; le Pape embraffa & couronna cette tête qu'il eût voulu écrafer: il parut avoit ou blié toutes fes injures, l'amitié la plus tendre fembla préfider à cette

vrier 1530.

liv. 7.

Belcar. liv.

entrevue.

Il reftoit pour la pacification uni20. n. 29. verfelle, à reconcilier le Duc de Ferrare avec le Pape, le Duc de Milan & les Vénitiens avec l'Empereur; enfin à réduire la Républi

que de Florence; cette derniere expédition intereffoit à la fois le Pape 1529. & l'Empereur, à caufe du mariage. d'Alexandre de Médicis avec la Bâtarde de Charles-Quint.

Le Duc de Ferrare vit bien qu'il n'avoit pas d'autre parti à prendre que celui de foumettre fes droits au jugement de l'Empereur; le Pape prit auffi ce Prince pour arbitre; comptant fur un peu de partialité que l'Empereur lui avoit promis, & fur quoi il ne lui tint point parole. Clément VII affectoit d'étendre les prétentions du Saint Siege jufques fur Ferrare, afin que le Duc s'eftimat trop heureux d'en être quitte pour la reftitution de Modene & de Regge. L'Empereur décida que Modene & Regge appartenoient au Duc de Ferrare, & il lui remit Modene qu'il avoit entre les mains; à l'égard de Ferrare il prononça que le Pape en donneroit une nouvelle inveftiture au Duc, moyennant cent Paul.Jov.de mille ducats. Le Pape fut très-me- vitâ A'phon content de cette décifion, il ne vou- rariæ.

fi Ducis Fer

Belcar. liv.

20. n. 38.

Guicciard. liv. 20.

Liv. 19.

lut pas s'y foumettre;il refufa les cent 1529. mille ducats, & le cens que le Duc lui fit offrir publiquement, il ne fit ni la paix, ni la guerre, mais le Duc de Ferrare obtint de l'équité de l'Empereur tout ce qu'il avoit ef peré de l'alliance des François. Charles-Quint avoit voulu paroître jufte envers le Duc de Ferrare, il voulut paroître clément envers Guicciard. le Duc de Sforce; celui-ci à qui Antoine de Leve enlevoit toujours quelques portions du Milanès, prit le parti d'aller fe jetter aux pieds de l'Empereur, & fe juftifier de la prétendue félonie dont il étoit toujours accufé. Antoine de Leve preffoit l'Empereur de difpofer du Milanès en faveur d'Alexandre de Médicis ou de quelque autre fujet fans prétentions & fans titres, qui devroit tout à fa bonté & que la reconnoiffance attacheroit à fes intérêts; mais il falloit faire un choix agréable à toute l'Italie, & ce choix étoit tout fait dans la perfonne de Sforce. L'Empereur qui n'auroit pu pren

« AnteriorContinuar »