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d'Orange & du Marquis du Guaft 1530. Cependant quelque méfintelligence furvenue entre ces deux Généraux, délivra les Florentins du Marquis du Guaft, qui quitta l'armée, & un petit combat I peu décifif, où les Impériaux furent vainqueurs,empor

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a ta dès le premier choc le Prince Belcat. liv. d'Orange (1) auquel les Hiftoriens font le reproche, toujours flateur, d'avoir mérité fon fort par une témérité plus digne d'un foldat que d'un Général. Sa mort eut cela de commun avec celle du Duc de Bourbon, fon maître & fon ami, qu'elle n'empêcha pas fes troupes de vain

cre.

L

Le Prince d'Orange n'avoit que trente ans lorfqu'il mourut, après avoir fait de fi grandes chofes, après avoir exécuté l'entreprife du Connétable fur Rome, après avoir détruit les affaires de France dans le royaume de Naples, après avoir tant avan

(1) Il fut tué, non comme le dit Brantôme, dewant un des forts de Florence; mais en attaquant an convpi fur le chemin de Hise à Pistoya. 2

ce

cé la réduction de la Toscane, qui fut prefque entiérement fon ouvra- 1530, ge, Le Capitaine Florentin, Ferruk-: cio, qui commandoit le convoi à l'attaque duquel avoit péri le Prince d'Orange ayant été pris par les Impériaux, fut immolé aux mânes de ce Général, & au reffentiment des foldats, dont le Prince d'Orange s'étoit fait aimer, comme Bourbon. par fa liberalité affable & généreufe. Brantôme femble attribuer le redou blement de valeur que le Prince d'Orange fit paroître dans cette guerre de Tofcane, au défir qu'il avoit d'époufer Catherine de Médicis, que Brantôme appelle fa maitreffe, & qu'il prétend que Clément VII. avoit promife au Prince d'Orange. J'ignore fi on pouvoit l'ap peller la Maîtreffe du Prince d'Orange, mais elle avoit à peine onze ans quand il fut tué, metoguilt

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La retraite de ce Marquis du Guaft, Guicciard. fi digne de remplacer & Pefcaire & l. 29. Bourbon & d'Orange, procura le commandement de l'armée & la vi

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ceroyauté de Naples à Ferdinand 1530. de Gonzague, qui avoit été Colonel général de la Cavalerie-légere, fous Bourbon au fiége de Rome, fous d'Orange à l'expédition de Naples, & à celle de Florence.

&

Les Florentins fe défendoient toujours en furieux contre les armes de l'Empereur & du Pape, contre les intrigues de Malatea Baglionè leur Chef, contre les remontrances de leurs Magiftrats, amis de la paix qui vouloient fauver, avec les refres de la République, les monumens dont les Arts avoient embelli cette ville opulente fous la protection des Médicis. Le fiege traînoit en longeur; le Pape commençoit à craindre pour le fuccès: tant de-révolutions qu'il avoit éprouvées, l'avoient accoutumé à l'inquiétude : toute la fortune, toute la puiffance de l'Empereur fon nouvel Allié, nè le raffuroient pas. Il avoit prié François Premier d'agir auprès des Florentins pour les engager à fe rendre. Le Roi avoit offert fa médiation, &

fait négocier fes Miniftres; (1) ce qui valut le chapeau à deux d'entre 1530. eux, à l'Evêque de Tarbes, Grammont, alors Ambaffadeur du Roi à Rome, & au Chancelier Duprat qui eut la Légation de France.

Enfin à travers mille orages qu'excitoient à Florence les divifions audedans, les pertes au-dehors, l'intérêt des Chefs, la fureur du peuple, la famine, le fanatifme, l'horreur des Médicis, le défir effrené de fe défendre, la néceffité abfolue de fe rendre, l'idée répandue par quelque zélateurs, que le Ciel attendoit qu'on fût réduit à la derniere ex- Du Bellay, trémité pour fauver la République liv. 3. par un miracle, des Députés Florentins furent envoyés à Ferdinand de Gonzague pour capituler, au bout d'onze mois de fiege. On fit, pour la forme, une efpece de Traité Le 9 Aoû s

(1) Ces négociations duroient depuis long tems. Le Chancelier Duprat avoit reçu le Chapeau dès le 19 Janvier 1528; deux ans après il eut la Légation; il fit fon entrée folemnelle à Paris en qualité de Légat à latere le 20 Décembre 1530. L'Evêque de Tarbes fut fait Cardinal le 8 Juin 1530.

Mém. de

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par lequel on prétendit fauver quelques reftes de la liberté; mais en effet les Florentins de livroient la Be'car. 1. corde au col à leurs vaincueurs & à leurs maîtres. Ce q il y eut de mieux exécuté de toute la capitulation, ce fut le payement de quatrevingt-mille ducats qu'en exigea des Florentins pour l'armée qui les avoiť opprimés. D'ailleurs malgré l'amniftie folemnellement promife, l'exil, la prifon, le fupplice meme vengerent & délivrerent les Médicis de leurs ennemis les plus acharnés. L'autorité fouveraine fut entiérement rétablie en Tofcane, & déclarée héréditaire dans la Maifon de Médi cis, par la décifion de l'Empereur.

La réduction des autres Places de cet Etat, ou avoit précédé ou fuivi celle de Florence.

La foible influence que la France avoit eue dans l'affaire de Tofcane, ne méritoit en effet que ce qu'elle obtint, c'est-à-dire, deux chapeaux de Cardinal.

L'Italie connut enfin la paix, elle

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