1530. Guicciard. fe retrouva au même point à-peu- 20. n. 35. Le Duc de Savoye qui ne l'avoit point faite, quoiqu'il s'en fut mêlé, 'Belcar. 1 fut prefque le feul à qui elle valut un aggrandiffement réel par l'acquifition du Comté d'Aft, que l'Empereur lui vendit, pour que le Duc. eût encore plus d'intérêt de l'aider à éloigner toujours les François de la Lombardie. 200 III. 1530. 1531. LIVRE Qui comprend tout l'intervalle de la Paix depuis le Traité de Cambrai jufqu'à la Guerre de 1535. 1 CHAPITRE PREMIER. Adminiftration intérieure. Réunion de la Bretagne à la Couronne. pe, LE malheurs, tant d'humiliations occupoient triftement l'efprit du Roi, il 1530. vouloit & n'ofoit abjurer ce Traité 1531 honteux de Cambrai; il fit & fit faire par fon Procureur Général, contre les divers articles de ceffion contenus dans ce Traité, de vaines & fecrettes proteftations, tristes témoignages de foibleffe & de douleur. Au milieu de ce grand défaftre des affaires politiques, le Roi fe tourna du côté des Lettres ; elles le confolerent, elles l'illuftrerent même, & lui procurerent une gloire plus folide que celle qui lui avoit tant coûté pour lui échaper enfuite. Cette gloire nouvelle n'avoit rien à craindre ni des revers de la fortune, ni des fautes d'un Général, ni des malverfations des Gens d'affaires, ni des révolutions du temps, Ce nom de pere & de reftaurateur desLettres,eft encore aujourd'hui le plus bel ornement de la mémoire de François Premier; toute la fortune de Charles-Quint n'a rien à oppofer à ce titre. On yit au milieu des douceurs de la paix, la face de la Cour changer 1530. & s'embellir, les moeurs s'adoucir, 1531. une politeffe aimable tempérer l'orgueil fauvage de la Chevalerie, les Arts fleurir, les vues s'étendre, & la France regagner par les fuc cès de l'efprit cette confidération qu'elle gemifloit d'avoir perdue par les armes & par les Traités. Tout ce que François Premier fit pour les Arts, tout ce que les Arts firent pour l'embelliffement & l'améliora tion du royaume, fera expofé dans une partie de cet Ouvrage, uniquement confacré à l'hiftoire litteraire du regne de François Premier. Je remarquerai feulement ici que ce goût de Littérature qui tient de fi près à l'efprit philofophique, adoucit beaucoup à ce Monarque l'amertume du Traité de Cambrai, en dui montrant-le dédommagemént :de tous fes facrifices dans le bonheur de fes fujets. Les Lettres firent plus encore, elles détacherent infenfiblement François Premier des idées de conquête; elles l'accoutu merent à ne plus tant chercher la Grandeur dans l'éclat des victoires ni dans l'abaiffement de fes ennemis, mais dans la réforme des abus de fon royaume, & dans le perfectionnement des différentes parties de l'adminiftration intérieure. Il ne renonça pourtant à aucun de fes projets de vengeance & d'ambition, mais il les fuivit avec moins d'ardeur, & il les prépara mieux; cè qui fut encore une fuite de l'efprit de réflexion que les Lettres nourri rent en lui. Il fe partageoit entre les foins de l'adminiftration intérieure & les intrigues de la politique au-dehors, Le premier objet, devenu le plus important à fes yeux, fut rempli par des réformes & des établiffemens utiles; tels furent par rapport à l'adminiftration & à la réformation de la Juftice, les grands jours tenus à Poitiers & ailleurs, divers Réglemens, diverfes Ordonnances que la fageffe du Roi lui dicta pour le bonheur de fes peuples, telle, fut, Fy 1530. 1531 |