1532.

Je ferai feulement en fa faveurunė obfervation peut-être peuimportan te, c'eft que tout le mal qu'on lui reproche a été fait hors du temps où elle a été revêtue de l'autorité. ( 2

(2) François I. en faifant part à l'Empereur, de la mort de la Ducheffe d'Angoulême, lui dit que le plus grand foul gement que fache avoir un » homme tombé en affliction, eft de découvrir fon deuil A SES PRINCIPAUX AMIS.

Lettre du 29 Septembre 1531.

Je vous advertis, dit le Connétable de Montmorenci à l'Evêque d'Auxerre (Lettre du 7 O&obre 1531.) que la vie de Madame a été fi bonne » en toutes chofes que après fon décès, l'on lui

a bien trouvé quatorze ou quinze cent mille écus.. Somme alors exorbitante, qui montre & le crédit de la Ducheffe & l'ufage qu'elle en faifoit.

Divorce de Henri VIII. Services que lui rend François Premier. Alliance intime entre ces deux Princes,

T

ANDIS que les Arts changeoient la face de la France, l'Amour chan- 1527. geoit celle de l'Angleterre. Henri 1528. VIII marié depuis dix-huit ans avec Catherine d'Arragon, fille de Ferdinand le Catholique & d'Habelle, & tante de Charles-Quint, fe dégoûta d'elle & devint amoureux d'une des Filles attachées à cette Reine, nommée Anne de Boulen(1),fille du Chevalier Thomas de Boulen, Vicomte de Rochefort. Si l'ambition d'Anne' de Boulen (2) n'eût afpiré qu'à l'au toriré, il ne tenoit qu'à elle d'en

(1) Elle avoit fuivi en France Marie d'Angleterre, feconde femme de Louis XII. Elle avoit été attachée depuis à la Reine Claude, & après la mort à la Ducheffe d'Alençon.

(2) Ou Bolleyn ou Bollen.

jouir, en bornant Catherine d'Ar1527. ragon au titre de Reine, mais elle 1528. étoit jalouse du titre, dût-elle per dre l'autorité. Elle voulut être Rei

Sanderus de ne

Burnet, hift.

mc.

fon adreffe fervit fi bien fon Schifmate ambition, elle enchaîna fi fortement de la Réfor- Henri VIII par des refus attirans Duchefne, qu'il défespéra de la vaincre, & ne hift. d'Angle- fongea plus qu'à l'époufer. Il se fouterre, &c. vint alors Larray,hift. que Catherine d'Arragon d'Angleter avoit épousé d'abord Artur fon freRapin de re aîné, qui étoit mort fi peu de temps après ce mariage, qu'on ne croyoit pas qu'il eût été confommé; c'étoit même fur ce fondement que le Pape Jules II. avoit accordé une dispense pour le mariage de CatheGuicciard. rine d'Arragon avec Henri VIII. II

re.

Thoiras.

liv. 19.

ne s'étoit point élevé jufqu'alors de doutes fur la validité de cette difpenfe, la réfistance infléxible d'Anne. de Boulen en fit naître; ce fut le Cardinal Volfey qui en montra le premier mais fes vues étoient bien différentes de celles du Roi d'Angleterre. Le fier Volfey n'étoit point affez bas pour fervir en courtisan

:

Commentar.

les amours de fon Maître, il n'étoit qu'affez petit pour ne pouvoir par- 15:27.1 donner à l'Empereur le retranche- 1528. ment de quelques égards, dont ce Mém. de Prince avoit flatté fa vanité, quand Du Bellay il avoit cru avoir befoin de lui. Volfey vouloit fe venger de Charles- Sleidan. Quint, & c'étoit déjà lui faire un af- liv. 9. paffim fez grand affront que de faire répudier fatante; mais Volfey ne bornoit point là fa vengeance, il vouloit faire époufer à Henri VIII. la Ducheffe d'Alençon, foeur de François Premier, (1) afin d'unir par cet étroit lien Henri VIII. & François Premier dans une haine commune contre l'Empereur. Il fit part fans doute de fon projet à Henri; mais Henri, conduit par la puiffante & habile Boulen, prit fon Miniftre

;

(1) Quelques Auteurs nomment au lieu de la Ducheffe d'Alençon, la Princeffe Renée, bellefoeur de François Premier, qui n'avoit point encore épousé le Duc de Ferrare ils difent que la Ducheffe d'Alençon avoit déja épousé Henri d'Albret, Roi titulaire de Navarre. Elle l'époufa le 3 Janvier 1527, & Renée époufa le Duc de Ferrare Le 30 Juillet de la même année.

3

pour dupe. L'Ambafladeur de Fran 1527 ce, Grammont, Evêque de Tarbes, 1528. étant arrivé en Angleterre fur ces entrefaites, Volfey l'engagea à propofer, comme de lui-même, au Roi d'Angleterre le mariage de la Duchefie d'Alençon, & à lui faire voir Pillégitimité du premier. L'Evêque, de Tarbes fit la propofition. Henri parut étonné, fcandalife, puis il examina, il eut des icrupules, il confulta, il demanda avec un effroi religieux aux Docteurs en Droit Canon, s'il étoit vrai qu'il eût le malheur de vivre depuis dix-huit ans dans l'incefte, & il les fit prier de répondre qu'oui; ce fut alors que 1529. Langei, député extraordinairement pour traiter avec le Roi d'Angleterre des fommes déléguées par la paix de Cambrai, fut pénétrer dans le fecret des foibleffes de ce Prince, & en tirer parti pour fon Maitre. Lan gei étoit favant, & ami des Savans il jouiffoit d'une grande confideration dans les Univerfités de l'Euro pe; fes intrigues, les prefens de Henri VIII