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des Romains. On trouva auffi que, fuivant les anciens Traités de la Fran- 1531 ce avec l'Empire, les Rois de France étoient les Défenfeurs nés des Libertés Germaniques. Si le Roi d'Angleterre n'avoit pas le même titre, il ne tenoit qu'à lui de le mériter enprotégeant la Ligue de Smalcalde. Les raifons politiques tirent toute leur force des intérêts & des circonftances, les points de vue différens changent les objets; ce n'étoient plus des Hérétiques que François Premier défendoit contre un Prince Catho-Sleidan. Commentar que, c'étoient les loix facrées de 1. 8. l'Empire qu'il maintenoit dans leur pureté. Il ne faifoit qu'obéir aux Traités qui lui impofoient cette obligation, il eft vrai que le Traité de Cambrai lui impofoit bien précisément l'obligation contraire, maisoutre qu'il avoit protesté contre la trop grande rigueur de ce Traité, & contre l'abus cruel que le vainqueur y avoit fait de fa fortune, l'Empereur lui paroiffoit avoir violé ce même Traité en cent manieress

1531.

Mém. de

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du moins s'il ne pouvoit alléguer de ces contraventions formelles qui rompent tout Traité, l'Empereur lui avoit donné de ces mécontentemens qui tiennent lieu de contraventions; il ne ceffoit de foulever tous les peuples de l'Italie contre Du Bellay, François Premier, & de prendre toutes les mesures capables de fermer à jamais aux François l'entrée de ce pays; il le pouvoit à la rigueur, car par le Traité de Cambrai, François Premier avoit renoncé à rien pofféder en Italie, & même à fe mêler des affaires de cette contrée; mais François Premier foutenoit qu'il falloit s'en tenir aux termes du Traité de Cambrai, & n'en point aggraver les difpofitions déja trop dures par ces démarches plus dures encore. Charles-Quint avoit vendu le Comté d'Aft au Duc de Savoye pour fe l'attacher & le rendre éternellement ennemi de François, dont il étoit le proche parent, & dont il avoit été l'Allié le plus zélé; il le pouvoit encore fans contrey enir

au Traité, mais c'étoit encore un grief,

15313

Charles-Quint, non content d'enlever pour toujours le Duc de Savoye à la France, fe fervoit du crédit que ce Prince avoit auprès des Suiffes & des Grifons, pour effayer de les arracher à l'alliance des François. On ne peut pas dire que le Traité de Cambrai autorisât ce procédé; François Premier fe plaignoit encore qu'on ne lui eût pas rendu des domeftiques de fes fils, qui avoient été condamnés aux galeres dans le temps que les Princes étoient en Efpagne, & que l'Empereur avoit promis de rendre. Ce petit grief domeftique s'il eût été feul, eût fait peu d'impreffion; mais tous ces fujets de plainte joints ensemble, & joints aux difpofitions où François Pre- 1532. mier fut toute fa vie à l'égard de Pâques, le Charles-Quint, rendoient le premier moins fcrupuleux fur les engagemens relatifs à l'Empereur. Il prêta donc l'oreille aux propofi

31 Mars.

4532

tions de la Ligue de Smalcalde & il envoya Langei en Allemagne pour traiter avec les Princes Proteftans.

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L'Empereur effaya de traverser ces négociations, en négociant luimême avec François Premier, par l'entremise de la nouvelle Reine de France fa foeur, qui brûloit d'être Médiatrice entre un frere & un mari, & de donner fon nom à quelque Traité comme la Ducheffe. d'Angoulême & Marguerite d'Autriche. Elle favoit que François Premier étoit jaloux à l'excès des Mém. de droits. de fa Couronne, & que la Du Bellay, ceffion de la fouveraineté de. la Flandre & de l'Artois lui étoit plus amere (1) que celle de fes droits patrimoniaux; elle esperoit que frere confentiroit au rachat de cette ceffion moyennant une fomme con

Ev. 4.

fon

(1) Le Roi s'étoit fait donner l'absolution par lë Pape, des aliénations du Domaine qu'il avoit faites par le Traité de Cambrai, au mépris du fer ment qu'il avoit prêté à fon Sacre. La Bulle d'ab. folution eft du 19 Novembre 1$29.

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fidérable; elle obtint de François Premier qu'il envoyât Rabodange 1532 à l'Empereur & au Roi des Romains, pour traiter de cette affaire L'Empereur donna toutes les efpérances néceffaires pour amufer Fran çois Premier, il parla d'une entrevue, il envoya en France Courbaron, Gentil-homme de fa Cham bre, pour la propofer. François Premier de fon côté envoya fucceffivement de Tombes & Silly en Allemagne, pour convenir du temps & du lieu; le Roi d'Angleterre s'al larmoit déja de tous ces pourparlers; le Pape demandoit avec chagrin à l'Empereur fi c'étoit aux dépens de Gênes & du Milanès qu'il s'accordoit avec fon rival; en mêmetemps il fe plaignoit à François Premier du fecret qu'il lui faifoit de fes négociations avec l'Empereur. Toutes ces inquiétudes furent bientôt diffipées, l'entrevue manqua comme avoit manqué l'affaire du duel, fans qu'on ait fu bien préci fément par la faute de qui. On s'ac

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