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ter, ni déroger; loi dont l'exécu 1533. tion ftricte & pleine avoit été jurée fous la foumiffion refpectiveaux.cenfures du Saint Siege, en cas de contravention; que par cette foumiffion le Pape ayant été conftitué Jude l'exécution du Traité de Cambrai, il ne devoit point fe rendre Partie contre le Roi de France, en entrant & en faifant entrer les Génois dans la Ligue propofée. Ils ajou Mém. de toient en particulier que le Roi, Du Bellay dans l'entrevue qu'il devoit avoir inceffamment avec le Pape, le rendroit feul arbitre de fes prétentions fur Gênes, & fur-tout ils lui remettoient fans ceffe devant les yeux l'éclat qu'alloit répandre fur toute la Maifon de Médicis le mariage de Catherine & du Duc d'Orléans.

My. 4.

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L'Empereur ne fe bornoit point à la propofition de faire entrer les Génois dans la Ligue contre la France, il en faifoit une encore d'une toute autre conféquence; il propofoit d'avoir en Italie une armée tou jours fubfiftante pour la défenfe de

ce pays, tant contre les François que contre les Turcs; il vouloit 1533. que cette armée fût entretenue par les Puiffances confédérées d'Italie dont chacune fourniroit fon contingent, qui feroit configné chaque mois entre les mains d'un Banquier Génois. L'Empereur devoit difpofer feul de cette armée, & lui feul ne devoit rien fournir pour fon entretien.

Les Ambaffadeurs François ne manquerent pas de répondre que fi l'Empereur avoit toujours en Italie une armée prête à fe porter partout où il voudroit, il faudroit que le Roi de France, pour fa fûreté en eût une auffi dans le Dauphiné, ou dans le Marquifat de Saluces; alors que n'auroit pas à craindre l'Italie de la proximité perpétuelle de deux armées ennemies? S'obferveGuicciard roient-elles toujours fans qu'il leur 1, 20, échappât aucune hoftilité? D'ail leurs, fans parler des conditions iné gales que l'Empereur imposoit à fes Alliés, en prenant pour lui tous les

avantages, en faifant tomber fur enx 1533. toutes les charges, la liberté de l'Italie n'auroit-elle rien à craindre d'u

ne armée remise ainfi entre les mains puiffantes & ambitieufes de l'Empereur? N'étoit-ce pas propofer à l'Italie de fe forger à grands frais des chaînes à elle-même ?

Ces raisons étoient fenfibles, elles entraînerent; mais comme la conteftation avoit deux objets, la Ligue & l'Armement, on prit le parti de fatisfaire l'Empereur en formant la Ligue, & le Roi de France en rejettant l'Armement perpétuel. Si l'Empereur n'avoit propofé l'Armement que pour faire paffer la 24. Février Propofition de la Ligue, il eut fatisfaction entiere.

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Le Pape refufa long-temps d'entrer dans cette Ligue, il y entra de mauvaise grace, & avec des difpofitions qui promettoient peur de zele; mais enfin il y entra: on fixa de nouveau les contributions, & l'Empereur n'en fut point exempt; majs ces contributions ne devoient avoir

lieu qu'en cas que la guerre s'allumât en Italie. (1

*533.

Antoine de Leve fut fait Général Mém. de de l'armée non exiftante de la Li- Du Bellay gue. On lui affigna vingt-cinq mille liv. 4 écus par mois pour fon entretien particulier, & pour celui de quelques Officiers qui devoienr refter avec lui dans le Milanès, afin d'être prêts à lever des troupes auffi-tôt que le befoin l'exigeroit ; c'eft-àdire, encore un coup, auffitôt que 'Italie feroit menacée, & non felon le plan d'Armement perpétuel qu'avoit propofé l'Empereur.

(1) Pour concilier la date & les difpofitions du Traité de Bologne, tel qu'il eft rapporté dans le Corps Diplomatique au 23 Décembre 1529, avee Je récit de tous les Hiftoriens, il faut néceffairement diftinguer deux Traités de Bologne, l'un en 1529, lorfque. Charles-Quint alla recevoir la couconne Impériale; l'autre en 1533. Ce dernier n'eft point rapporté dans le Corps Diplomatique, mais Heft détaillé par tous les Hiftoriens, & on voit par un acte du Janvier 1533, inféré dans le Corps Diplomatique, que l'Empereur étoit alors

Bologne. Sléidan, Guichardin, du Bellay, &c. difent qu'alors il renouvella & qu'il étendit te premier Traité de Bologne. Du Bellay rend compte du fecond comme on vient de le faire.

Malgré toutes les follicitations de 1533 ce Prince ce Prince, ce ne fut pas non plus comme fujets de l'Empire, mais comme Républicains, que les Génois entrerent dans la Ligue.

Guicciard.

1201

Les Vénitiens furent les feuls qui refuferent abfolument d'y entrer; le Duc d'Urbin qui promettoit de les y faire confentir, y perdit tout fon crédit. Ils prirent le parti qu'ils auroient peut-être toujours dû prendre, celui de refter entiérement neutres. Ils s'en firent un mérite auprès des Ambaffadeurs François, ils les affurerent que le defir de conferver l'ami tié de la France avoit été le principal motif de leur refus; ils ne tinrent pas tout-à-fait le même langage à l'Empereur; ils lui dirent que l'in térêt de la liberté de l'Italie n'exigeoit rien d'eux au-delà des engagemens pris par le dernier Traité de paix; qu'ils ne pouvoient s'obliger à prendre la défenfe de Gênes fans s'expofer au reffentiment des Turcs avec lesquels ils avoient le bonheur d'être en paix, & qui vouloient ti

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