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1533.

de paffer en fecret dans l'apparte ment l'un de l'autre. Ils s'occuperent d'abord, pour la forme, des affaires de l'Eglife, des moyens d'affembler un Concile, & d'arrêter, en attendant, les progrès de l'héréfie; car le Commentar. Pape n'ofoit avouer qu'il ne vouloit 1. 9. Belcar. 1. pas de Concile, mais il cherchoit à 20. n. 49. l'éloigner en groffiffant les difficultés & les inconvéniens.

Sleidan.

Le 27 Octo

bre 1533.

liv. 4.

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Le mariage fut célébré avec toute la pompe convenable, le Pape en fit lui même la cérémonie, jaloux de confommer par fes mains l'ouvrage des Grandeurs de fa Maifon. Martin Mém. de du Bellay dit qu'en faveur de ce maDu Bellay riage le Pape fit à fa niéce une donation des Places de Reggio, Modene, Rubiera, Pife, Livourne, Parme & Plaifance; mais de ces fept Places, les trois premieres étoient entre les mains du Duc de Ferrare, & on ne voit pas que la donation (1) des quatre autres ait eu d'effet; feule

(1) Le contrat de mariage entre le Duc d'Orléans & Catherine de Médicis, ne contient pas un mot de cette donation, au contraire Catherine renonce à la fucceffion de fon pere, & en tranf

ment les Ambaffadeurs Tournon & Grammont, dans la lettre du 21 Janvier 1533 qu'on a citée plus haut, parlent mystérieusement au Roi des Villes qu'il fait bien, & qui étoient l'objet d'un Traité fecret entre lui & le l'ape.

La conftitution dotale fut d'ailleurs de cent mille écus. Les Tréforiers, en la recevant, trouvoient que c'étoit trop peu pour une fi noble alliance. Oui, dit Strozzi mais il faut confidérer que Catherine apporte de plus trois bagues d'un prix ineftimable, la Seigneurie de Gênes, le Duché de Milan, le Royaume de Naples. On fe perfuadoit que la claufe fecrette étoit que le Pape & la Maifon de Médicis aideroient le Roi à conquérir ces trois Etats. On n'imaginoit pas qu'un moindre avantage pût compenfer la difproportion d'une pareille alliance.

porte tous les droits au Pape (à l'exception des droits fur le Duché d'Urbin) moyennant une fomme de trente mille écus. Le contrat eft du 27 Qatobre 1533.

1533.

1533.

Il y eut beaucoup de projets con certés entre les deux Souverains pour reconquérir le Duché d'Urbin en faveur de Catherine de Médicis & le Duché de Milan en faveur du Duc d'Orléans. Le Roi & le Dauphin devoient ceder au Duc d'Orléans ce fecond Etat (en dédommagement de la Bretagne réunie depuis peu à la Couronne, & qui, fuivant les idées des Bretons, auroit dû appartenir au Duc d'Orléans.) Le Roi eût été bien flatté de procurer un fi bel établiffement au fecond de fes fils, fans aucun démembrement de fa Couronne, & dans un pays féparé de la France. Ses vues fe tournerent toujours depuis vers cet établiffement: il parut perdre de vue le royaume de Naples, mais jamais le Milanès.

Tous ces projets du Pape & de François, ne produifirent point de Traité, ils furent fidèles à l'engagement qu'ils avoient pris de n'en point prendre, mais le Pape ne tint point rigueur fur les chapeaux.

Mém. de

, liv. 4.

L'Empereur n'avoit pu en obtenir qu'un, le Roi en obtint quatre, 1533. un pour Jean le Veneur, Evêque de Lifieux, Grand Aumônier du Roi; un pour Philippe de la Chambre, frere utérin du Duc d'Albanie, Du Bellay, qu'on nomma le Cardinal de Boulogne; un pour Claude de Givry, oncle de l'Amiral de Brion; un pour Odet de Châtillon, neveu du Maréchal de Montmornci, frere du fameux Amiral de Coligny, fameux lui-même par fon apoftafie, par fon mariage, par le rang, pour ainfi dire Eccléfiaftique, qu'il donna à fa femme, (1) par la hardieffe avec laquelle, en fe féparant de (2) l'Eglife, il en conferva les faveurs. François Premier n'avoit oublié le Roi d'Angleterre fon allié ni à Bologne, où les Ambaffadeurs Fran

(1) Il la faifoit nommer la Comteffe de Beau vais parce qu'il poffé doit l'Evêché de Beauvais. Elle fe nommoit Elifabeth de Hauteville.

(2) Le Cardinal de Châtillon, l'Amiral de Coli gny & Dandelot leur frere, étoient fils du Maréchal de Châtillon, mort en allant porter du fe, cours à Fontarabie en 1522. Voir le chap. 3. du 1, 20

1533.

Guicciard.

1, 20.

çois étoient chargés de défendre fes intérêts auprès du Pape, & de folliciter le Divorce, ni à Marseille où François Premier l'avoit invité à fe trouver lui-même, & à fon défaut avoit fait admettre fes Ambaffadeurs, quoique l'excommunis cation fût lancée contre lui; mais ces Ambaffadeurs qui avoient déja le ton du fchifme, traiterent avec tant de hauteur, braverent le Pape avec fi peu de ménagement que le Roi eut tout lieu de fe repentir de les avoir fait admettre à Marseille. Un jour entrant dans l'appartement du Pape, il y trouva ces Ambaffadeurs qui, d'un air choquant & ennemi, lui fignifioient un appel au futur Concile. De ce moment François fentit que fes folliGuicciard. citations devenoient de mauvaise grace, & le Pape l'ayant prié de ne lui plus parler de Henri VIII, il le promit & tint parole, content d'avoir rempli, quoique fans fuccès, envers Henri, tous les devoirs de l'alliance & de l'amitié. Henri le

1.20.

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