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pouillé fon pere; il la prit pour Juge, & lui préfenta un Mémoire. 1533. Il en reçut pour réponse que fon affaire étoit trop compliquée pour pouvoir être jugée fur de fimples Mémoires, mais que s'il vouloit fe › rendre à une Diéte qui alloit se tenir à Ausbourg au mois de Septembre, on lui rendroit juftice. On lui fit expédier, avec cette réponse, un fauf-conduit figné des Chefs de la Ligue de Suabe. L'Empereur & le Roi des Romains, pour ne point paroître fe refufer aux voies de la juftice, confentirent que leurs droits fuffent difcutésà la Diéte d'Ausbourg, Du Bellay & donnerent auffi un fauf-conduit à liv. 4. Criftophe. Ce Prince parut dans la . Diéte accompagné de l'Electeur de Saxe, Jean Frédéric; (1) de Henri & d'Erneft, Ducs de Brunfwic & de Limbourg; d'Albert, Duc de Belcar. 1. Pruffe; de Jean Duc de Cleves & 20. n. 51.52€ de Juliers; d'Albert, Duc de Meckelbourg; de Philippe, Landgrave de

(1) Fils & fucceffeur de Jean.

Mém. de

Heffe; de Georges, Comte de Vir1533. temberg, oncle paternel de Cristo-: phe, du Duc François, Evêque de Munster, qui tous, fuivant une ancienne coutume, plus forte que toutes les loix, étoient obligés, puifqu'ils accompagnoient Cristophe, puifqu'ils étoient fes Affiftans, d'époufer fa querelle, & de la défendre par les armes, s'il le falloit. Langei ayant appris à quoi engageoit le perfonnage d'Affiftant, ne voulut point l'être quoiqu'il en fût vivement preffé par Criftophe & par fes partifans. En effet, le Roi ne l'en eût point avoué, il ne s'étoit même déterminé à l'envoyer à la Diéte d'Ausbourg qu'avec beaucoup de difficulté; qu'après avoir bien examiné fi cette démarche n'étoit pas trop contraire au Traité de Cambrai, & fur-tout qu'après avoir vu le fauf-conduit donné à Criftophe par Ferdinand, & la déclaration que Ferdinand y faifoit de trouver bon que l'on rendît juftice aux Ducs de Virtemberg.Les Ducs de Baviere

eux-mêmes, qui, par leurs intrigues, avoient amené l'affaire du Duché de Virtemberg au point où elle étoit, & qui par leurs follicitations, avoient contribué à faire envoyer un Ambaffadeur François à la Diéte d'Ausbourg, les Ducs de Baviere parurent craindre l'obligation qu'impofoit le perfonnage d'Aƒfiftans & crurent qu'il leur convenoit mieux de paroître à la Diéte comme membres de la Ligue de Suabe.

Cristophe n'avoit rien négligé pour trouver des Affiftans, ou au moins des Médiateurs, parmi les Souverains de l'Europe, fur-tout parmi les Alliés de la France.

Le Roi d'Angleterre envoya auffi à la Diéte d'Ausbourg un Ambaffadeur, mais qui arriva trop tard, & qui trouva la Diéte féparée.

La Vaivode de Tranfylvanie écrivit aux Confédérés de Smalcalde des Lettres très-preffantes en faveur du Duc de Virtemberg,

1533.

Il y eut entre Langei & les Am1533. baffeurs du Roi des Romains, une dispute de préféance qu'on ne décida point, mais qu'on éluda, com

liv. 4.

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me on fait toujours, quand on le Mém. de peut; on convint que les AmbassaDu Bellay deurs des deux Rois ne fe trouveroient point ensemble à la Diete & qu'ils auroient chacun leur jour marqué pour y affifter.

Si Langei ne fut point Affiftant des Ducs de Virtemberg, il ne les en fervit que mieux, il fut leur Avocat.Les difcours qu'il prononça dans la Diéte en leur faveur, & que Martin du Bellay rapporte dans fes Mémoires, foutienent affez noblement les droits de l'humanité, ceux de la Souveraineté, ceux du malheur ils firent une telle impreffion fur la Diéte, & mirent fi bien dans tout fon jour la tyrannie Autrichienne malgré tous les menagemens Belcar. 1. de l'Orateur, qu'on prit d'abord la 20. n. 53. réfolution de diffoudre cette Ligue de Suabe, uniquement à caufe des avantages que la Maifon d'Autriche

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en avoit tirés; & qu'elle en tiroit encore. Au refte il ne paroît pas que 1533. la Diéte ait prononcé de Sentence définitive, mais les Ducs de Baviere, le Landgrave de Heffe, tous les Affiftans des Ducs de Virtemberg, tous les Confédérés de Smalcalde, arrêterent entr'eux qu'on auroit recours aux armes pour rétablir les Ducs de Virtemberg dans leurs Etats. Il falloit de l'argent la Ligue s'adreffa à Langei, on lui demanda la permiffion d'employer aux frais de cette guerre, les cent mille écus confignés par le Roi entre les mains des Ducs de Baviere, comme on l'a dit plus haut; (1) mais il avoit été expreffément ftipulé que cet argent ne feroit employé qu'à la défense de la Ligue fi elle étoit attaquée par l'Empereur, & il s'agiffoitici d'attaquer, non de fe défendre. On cherchoit un pré- Du Bellay texte. Langei, toujours plein d'ex- liv. 4. pédiens & de reffources, en trouva

(1) Chapitre 4, de ce troifiéme livre,

Mém. de

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