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que des filles, & s'il y en avoit plufieurs.

Mais lorsque le vœu unanime du Royaume eut fait arrêter le mariage de la Princeffe Claude avec le Duc de Valois (depuis François I.) Anne de Bretagne, également aveuglée fur les vrais intérêts de fon pays & fur ceux de la France par fa haine pour la Comteffe d'Angoulême, mere du Duc de Valois, affecta d'étendre aux filles la claufe de fon Contrat de mariage, qui tranfportoit la Bretagne au fecond de fes fils ; elle voulut marier Renée fa feconde fille au Prince d'Efpagne Charles, (depuis l'Empereur Charles-Quint) & lui affûrer la poffeffion de la Bretagne. C'eût été introduire dans la France fon plus redoutable ennemi, & armer à jamais la Bretagne contre le refte du Royaume.

On voit par-là dans quels égaremens la paffion jettoit cette grande Princeffe. Les claufes de fon Contrat de Mariage avec Charles VIII,

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qui tendoient toutes à la réunion; étoient d'ailleurs conformes aux Loix de la Bretagne ; les clauses de fon Contrat de mariage avec Louis XII, qui tendoient toutes à empêcher la réunion, étoient contraires & aux Loix de la Bretagne & au Droit commun.

Ce fut de ces clauses irrégulières & illégitimes que les Etats de Bretagne demandèrent eux-mêmes en 1532. la révocation, ils reconnurent le Dauphin pour propriétaire du Duché par la mort de la Princeffe Claude fa mere; la réunion qu'ils demandoient par la même Requête, & qui fut confommée par les Lettres - Patentes données fur cette Requête, n'a fait que confacrer les Loix du pays & que les garantir de l'atteinte qu'Anne de Bretagne avoit voulu leur por

ter.

On peut, fur ce grand & important objet de la réunion de la Bretagne, joindre aux Auteurs que nous avons indiqués (dans la Note de la

page 131. du Tome 4. de cette Hiftoire.) Dupuy, dans fon Traité des Droits du Roi; Nicolas Vignier dans fon Traité du droit de la Couronne de France fur la petite Bretagne. Mais fur-tout on ne fauroit lire avec trop d'attention les trois Lettres & les deux Mémoires imprimés à Paris en 1765. fous le titre de: Preuves de la pleine fouveraineté du Roi fur la Province de Bretagne.

Mais quel étoit donc enfin le changement de loi dont j'ai voulu parler, ce changement introduit dans la Bretagne par la réunion? Le voici : La Bretagne, au moyen de la réunion, formant avec le refte du Royaume un tout indivisible, recevoit l'impreffion de la loi Salique; ce n'étoit plus l'aîné mâle, ou femelle au défaut des mâles, qui étoit appellé à la fucceffion, c'étoit l'aîné mâle, feulement; c'est-à-dire le Roi. C'eft en vertu de cette loi, qu'après l'extinction de toute la race mafculine de Henri II. le Duché passa comme le reste de la France

à

Henri IV. quoique ce Prince ne defcendît point de la Reine Anne de Bretagne, & quoiqu'il reflât plufieurs defcendans de cette Reine par les femmes.

Fin du quatrieme Volume.

Page 19. lignes 7. & 8. quelque chofe bien plus dure, lifez, une chofe bien plus dure.

Page 48. ligne 2. ils n'en vinrent qu'à la forme, lifez, ils n'en virent que la forme.

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Ligne antépénultième de la même page 48. qui lui exagéroit, lifez, qu'il lui exagéroit.

Page 436. ligne 13. fe flattoit toujours d'enlever, ajoûtez: ce corps.

Voyez d'ailleurs à la fin du huitième Tome l'Errata général.

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