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tieres, pour lesquelles ils feignoient toujours de craindre, tandis qu'ils 1528. ne craignoient réellement que la trop grande puiffance des François en Italie; (1) fecrétement flattés de voir l'Etat de Gênes échapper à François Premier, par la défection de Doria, leur conduite équivoque se reffentoit de ces principes qu'ils cachoient pourtant avec foin; elle ne faifoit qu'embarraffer les opérations, & le Duc d'Urbin, leur Général, ne fecondoit que trop bien leurs vues.

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Guicciard. liv. 19.

Ces dépofitions ne fe manifefterent point d'abord; on commença par preffer de toutes parts les Impériaux avec affez de bonne foi, on pénétra dans le centre du Milanès, on prit S. Angelo, on chaffa les ennemis de Marignan, on menaça 20. n. 16. Milan un détachement paffa le Du Bellay Tefin, & alla prendre Vigevano; on liv. 3. vint enfuite faire le fiege de Pavie.

(1) Les François faifoient alors la conquête du royaume de Naples,

Belcar. liv.

Mém. de

La ville fut forcée & pillée, le 1528. château fe rendit; mais ce fut-là le terme des fuccès des Alliés, & du zele des Vénitiens.

Belcar. liv.

20 n. 15.

La défection d'André Doria, qui avoit fait perdre le royaume de Naples aux François n'influoit pas moins puiffamment fur les affaires de la Lombardie ; la pefte qui avoit fi bien fervi les projets de Doria devant Naples, les fervit auffi-bien à Gênes. Les ravages qu'elle faifoit dans cette Place, l'avoient fait abanCar. Sigon. donner prefque entiérement par les de vit. & reb. troupes Françoifes; Théodore Trigeft. Andr. vulce qui y commandoit pour le Roi, s'étoit retiré dans le château. La flotte Françoife, que commandoit Barbéfieux, voyant les galeres de Doria qui s'avançoient pour profiter du trouble & de l'abandon où étoit la ville, fe fauva promptement à Savonne, dans la crainte que le port de Gênes ne fût bloqué, & les chemins de la France fermés. Doria n'avoit que cinq cens hommes de débarquement; il n'avoit ofé fe

Aur, liv. I.

1528.

Aur. liv. I.

promettre un fuccès fi rapide, il en profita, il entra dans Gênes, où il fut reçu comme le Pere & le LibéCar. Sigon. rateur de fa patrie : le joug Fran- de vit.& reb. çois fut brifé. Trivulce enfermé geft. Andr. dans le château, écrivit au Comte Mém. de de S. Pol de lui envoyer en dili- Du Bellay, gence trois mille hommes d'infan- liv. 3. terie, l'affurant qu'avec ce fecours il reprendroit la Place; le Comte de S. Pol les envoya auffi-tôt fous la conduite de René de Montejan : (1) mais ils n'allerent point jufqu'à Gênes, & fe diffiperent (2) faute de paiement. A cette nouvelle, le Comte de S. Pol partit lui-même avec deux mille hommes d'infanterie, & cent lances; mais une partie de fa troupe s'étant encore difperfée, & toujours faute de paie. ment, il défefpéra de fauver le château de Gênes; il voulut du moins fecourir Savone dont les Gênois formerent alors le fiege: mais Mon

(1) Qui fut depuis Maréchal de France en 1538.

(2) C'étoient des Lanfquenets & des Suiffes.

Guicciard liv. 19.

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tejan auquel il ordonna de fe jetter 1528, dans cette Place avec trois cens hommes d'infanterie, trouva tous les paffages fermés. La flotte Françoise qui vouloit toujours conferver la liberté du retour avoit quitté le port de Savone comme celui de Gênes. Il étoit trop dur pour le ComBelcar. liv. te de S. Pol de n'être accouru de la Lombardie dans la Ligurie, que pour laiffer prendre fous fes yeux le château de Gênes & Savone, il envoya demander trois mille hommes aux Ducs de Milan & d'Urbin, qui lui en envoyerent douze cens ; S.

20. n. 15.

28 Mars.

20. n. 17.

1529. Poljugea ce fecours infuffifant pour Pâques le défendre Savone : elle fut prife. Trivulce rendit auffi le château de GêBelcar. liv. nes que les Gênois raferent auffitôt ; ils comblerent le port de Savone ; & déformais libres de toute autorité étrangere, délivrés de toute concurrence fur la mer de Ligurie, ils établirent, par le confeil d'André Doria, une forme de gouvernement qui parut enfin fixer leur inconftance. On comprit que les fu

reurs de parti, fi invétérées à Gênes, avoient été la fource des trou- 1529. bles & de la fervitude; on s'ap pliqua férieufement à les éteindre, à extirper les profondes racines des factions des Guelphes & des Gibelins, de la Nobleffe & du Peuple, des Adornes & des Fregofes; on unit, on confondit les familles nobles avec les Plébeïennes, les par tifans des Adornes avec ceux des Fregofes; on forma un confeil de quatre cens personnes en qui réfida le pouvoir de nommer à toutes les Magiftratures, & fur-tout de créer le Doge qui devoit changer tous les deux ans. Doria commandant les galeres de l'Empereur, maî tre par leur fecours d'affervir Gênes, n'y voulut conferver d'autre autorité que celle que donnent la fageffe, la réputation, les talens les bienfaits; il fut le Dieu de fa Patrie pour n'avoir pas voulu en être le Roi, il fut maître abfolu en paroiffant, en croyant n'être qu'un fimple citoyen; on le confultoit fur

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Guicciard liv. 19.

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