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De Thou, hift. l.

6. p. 193. edit.

Geneva an. 1626.

tes. L'on traita dans celle-ci de la continuation AN. 1550. du concile, & de l'observation du dernier décret appellé Interim, touchant la religion; l'on y propofa les moyens de punir les rebelles, de rétablir la jurifdiction ecclefiaftique, & de la reftitution des biens de l'Eglife qui avoient été ufurpez; & l'on n'oublia pas d'y renouveller la question qui concernoit la chambre imperiale. En parlant du concile, l'empereur dit que l'intention de Jules III. étoit de le rétablir à Trente, & que l'ouverture s'en devoit faire inceffamment. Que tous les Chrétiens, même ceux qui avoient changé de communion, pourroient s'y trouver avec une entiere liberté & y propofer leurs fentimens sous sa protection & avec un bon fauf-conduit de tous les électeurs : il ne s'y trouva que ceux de Mayence & de Treves, celui de Cologne n'ayant pû s'y rendre à cause des differentes affaires qui l'occupoient dans fon pays. Pour les autres princes, le duc de Baviere y vint dès le commencement; mais celui de Brunfwick n'y arriva que fur la fin. L'on y vit auffi le grand maître de Prusse, & les évêques de Virtzbourg, d'Ausbourg, de Trente, de Constance, d'Eichstat, de Cambray, de Mersbourg. Tous les autres princes y envoyerent leurs ambaffadeurs.

XIV. Conditions de rélecteur Mauri

ce pour le réa

bliffement du Concile.

Sleidan ubi fup.

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L'affaire étant mife en déliberation, la plus grande partie opina pour le rétablissement du concile mais l'électeur Maurice qui ne le vouloit point approuver, à moins que tout ce qui avoit été fait jufqu'alors, ne fût examiné de nouveau, fit remontrer par ses ambassadeurs, qu'il

ne

De Thou loco fup.

Pallavic. hift. conc. Trid. l. 11, c. 11. n. 3.

ne confentiroit au concile qu'à ces conditions. A N. 1550. 1°. Que tous les décrets déja faits à Trente fubiroient un nouvel examen. 2°. Que les Théologiens ci. de la confeffion d'Ausbourg y feroient ouis, & y auroient féance comme juges & pourroient décider les matieres. 3°. Que le pape n'y préfideroit point, qu'il fe foumettroit aux décifions du concile, & qu'il délivreroit les évêques du ferment qu'ils lui avoient fait, afin qu'ils fuffent plus en état de dire librement leur avis. L'ambaffadeur ayant fait cette protestation publiquement, demanda qu'elle fût enregistrée felon la coûtume: mais l'électeur de Mayence, qui comme chancelier de l'Empire étoit chargé de recevoir ces fortes d'Actes, refusa de le faire. Plufieurs crurent que Maurice qui avoit beaucoup d'adreffe, & qui jufqu'alors avoit usé d'une grande diffimulation, vouloit en cette occafion fe déclarer ouvertement, afin qu'après avoir obtenu de l'empereur tout ce qu'il en pouvoit efperer, il se dechargeât de la haine que les Proteftans avoient conçûë contre lui, croïant qu'il étoit trop favorable au parti des Catholiques.

XV.
Mort de Granvel-

à Ausbourg.

786.

6.

Vers la fin du mois d'Août, pendant que l'empereur étoit encore à Ausbourg, Granvelle fon le premier minifpremier ministre fut attaqué d'une fievre mali- tre de l'empereur gne qui l'emporta le cinquième jour de fa mala-Sleidan l. 22. p. die; il étoit de Befançon, d'une famille affez mé- De Thou, hift. lib. diocre, & s'appelloit Nicolas Perrenot, feigneur de Pontus Hucherus Granvelle. La perte de ce miniftre caufa une fenfi- rerum Auftriacable affliction à l'empereur: auffi quand il eut appris fa mort, il fe tourna vers Philippe fon fils, & lui dit, Nous avons perdu vous & moi, un bon lit de repos,

rum. lib. 13. c. 3.d

AN. ISSO.

XVI.

Réponse de l'em

du pape..

Granvelle laiffa trois fils, Thomas Perrenot, feigneur de Chantonnet qui fut ambassadeur en France & en plusieurs autres cours; Antoine qui étoit alors évêque d'Arras, & qui fut enfuite cardinal; enfin Frederic, baron de Renaix & feigneur de Champigny en Franche-Comté. Antoine fucceda à fon pere dans les bonnes graces de l'empereur & dans les dignitez que ce grand homme avoit remplies auprès de ce prince.

L'empereur après avoir fait faire les obfeques pereur au nonce de fon miniftre, informa le nonce de tout ce qui s'étoit paffé dans la diéte, & lui dit, que fi les Catholiques & quelques Proteftans consentoient à tout, il y en avoit d'autres qui y mettoient des reftrictions, & qu'il étoit bien aise de les lui apprendre lui-même, de peur que fi cet avis lui venoit par quelque autre voye, il ne produisît un mauvais effet. Mais il ajoûta qu'il n'avoit pas voulu que reftrictions fuffent mifes dans les actes, parce que ces princes lui avoient promis de fe foû mettre dans la fuite; deforte qu'il pouvoit affûrer le pape que toute l'Allemagne accepteroit le concile. Pour en être plus certain il en traita avec les électeurs & les principaux prélats de l'empire, & leur propofa d'aller en perfonne au concile, & de le faire commencer à Pâques de l'année suivante ; & ayant eu leur parole, il ne penfa plus qu'à preffer le pape d'exécuter fa promesse, parce qu'il étoit comme affuré du confentement de toute l'Allemagne, & afin de lever tout obftacle, il le pria de lui envoyer la minute de la bulle, avant que de la publier, afin que la failant voir à toute la

diéte, il pût engager tous les princes à la recevoir & à en figner le décret. Sur cette réponse de l'empereur, on prenoit à Rome les mesures né ceffaires pour contenter ce prince.

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il

On continuoit dans la Saxe la guerre que le duc de Brunswick y avoit commencée. Le duc étoit un efprit remuant, dont il étoit néceffaire d'arrêter les entreprises, fur tout dans un tems où étoit fi important d'entretenir la paix,pour ne point troubler la grande affaire du concile. Il avoit déja mis le fiége devant Brunswick, & fe préparoit à le pourfuivre avec vigueur, lorfque l'empereur manda aux deux partis de mettre les armes bas & de venir plaider leur caufe devant lui. Ces ordres firent quelque peine au duc: il obéit néanmoins, & congédia fes troupes que George duc de Mekelbourg employa auffi-tôt, pour faire la guerre à ceux de Magdebourg, à la follicitation du clergé de cette ville qui vouloit fe venger des citoyens.L'archevêque Albert de Brandebourg étant mort depuis peu, & n'ayant pas encore de fucceffeur, les ecclefiaftiques avoient promis à George de le reconnoître pour feigneur de toute la province, & lui engagerent par écrit trois des meilleures places, Vanflebe, Drielebe & Wolmerstat. Le duc prit d'abord fon chemin par le pays d'Halberstadt, & de-là vint à celui de Magdebourg, où il prit d'abord Vanflebe, & y mit le feu le dix-feptiéme de Septembre; mais voyant que le château faifoit trop de résistance, il paffa outre en mettant tout le pays à feu & à fang. Ceux des villes & de la campagne épouvantez de ces pillages, s'adresse

AN. ISSO.

XVII.

Le duc de Me

xelbourg fait la Magdebourg.

guerre à ceux de

Sleidan ibid. ut Sup. p. 788.

De Thou, hift. I. 6...p. 194.

rent au fénat de Magdebourg, implorerent fon AN. 1550. affiftance & offrirent de contribuer de leurs perfonnes & de leurs biens, pourvû qu'on ne les abandonnât pas. Les magiftrats leur affignerent le vingt & uniéme de Septembre pour se trouver en un certain endroit avec leurs armes, des chevaux & des chariots. Le jour qu'ils arriverent, ceux de Magdebourg s'étant joints à eux, vinrent tous loger à Wolmerftat qui n'eft qu'à deux lieuës de la Ville : & le lendemain étant partis avant le jour, ils se presenterent à l'ennemi qui s'étoit arrêté à Hilderslebe. Le duc George ayant remarqué la difpofition de ceux qui venoient l'attaquer, fe détourna pour éviter le choc du front de bataille; & fes gens s'étant jettez fur les flancs, attaquerent fi vivement ceux qui étoient le plus mal armez, avant que les premiers rangs fuffent en état de venir à leur fecours, qu'ils en tuerent une partie & mirent le reste en fuite, deforté que ceux qui refterent, embarrassez d'un côté par leurs gens mêmes, & ne pouvant pas d'ailleurs refifter aux ennemis qui les preffoient de toutes parts, il en fut tué un très-grand nombre, les autres furent faits prifonniers, & quelques-uns seulement se fauverent à la nage.

XVIII. Attaque & dé

fenfe de ceux de De Thou, hift.

Magdebourg.

1.6. p. 195.

Le lendemain le comte de Mansfeld fe rendit: au camp, où il promit de faire venir fes troupes. Peu de tems après les électeurs Maurice de Saxe & de Brandebourg, avec Albert cousin du dernier, le Marquis de Culmbach, & Henry de Brunswik y vinrent auffi avec une nombreuse cavalerie, & furent reconnus pour généraux de

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