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C'est à ces derniers, qu'eft fpécialement affecté le nom d'Alkalis volatils; lefquels proviennent principalement du Regne animal,

IV. Les Couleurs bleues & violettes, que donne à l'eau une infufion de certains Végétaux, tels que les Violettes & le Tournefol, font comme une Pierre de touche, par rapport aux Acides & aux Alkalis.

Les Couleurs bleues & violettes de cette infufion, font changées en couleurs rouges, par les Acides; en couleurs vertes, par les Alkalis.

Sels neutres: Sel COMMUN : SELS

ESSENTIELS.

175. DESCRIPTION I. On ne donnoit autrefois le nom de Sels neutres, qu'aux Sels qui étoient compofés d'acides & d'alkalis unis ensemble ufqu'au point de faturation; en telle forte qu'ils n'euffent aucune propriété dominante acide ou alkaline.

Ön donne à préfent le nom de Sels neutres, aux combinaisons quelconques des Acides avec toutes les fubftances auxquelles ils peuvent s'unir, en telle forte que cette union leur faffe perdre du moins en grande partie, les qualités qui indiquent l'Acidité : comme cela arrive, lorfque l'on combine certains Acides avec certaines fubftances terreufes & métalliques. La Chymie a une foule immenfe de Sels neutres différens. (1552 & 1555).

176. DESCRIPTION II. Le Sel commun eft un fel neutre parfait, compofé d'un acide & d'un alkali particulier. (124 & 127).

1°. Le Sel commun ne peut être décomposé en fon Acide & en fon Alkali, par la fimple action du feu le plus violent: il faut, pour opérer cette analyfe, employer des Intermedes capables de défunir ces deux principes; de s'emparer de l'un, & de précipiter l'autre.

Ces intermedes font l'Acide vitriolique, l'Acide nitreux, le Sel fédatif, qui s'emparent de l'Alkali marin, & en expulfent l'Acide.

II°. Le Sel' commun, mêlé en grande dose avec les matieres animales, les garantit de la corruption: mêlé en petite dose à ces mêmes matieres, comme il l'eft dans nos alimens, il accélere & il facilite leur corruption.

Cet Effet fingulier, affez bien conftaté par les expériences d'un grand nombre de Médecins & de Chymiftes célebres, prouve que le Sel que nous mêlons à nos alimens, doit en faciliter la digestion; qui eft une espece de corruption commencée de ces alimens.

177. DESCRIPTION III. La Chymie donne le nom de Sels effentiels, à toutes les matieres falines concretes, qui confervent & l'odeur & la faveur & les autres principales qualités des Corps dont elles font

extraites.

Les matieres minérales ne donnent point de fels effentiels. Parmi les fubftances animales & végétales, qui feules peuvent fournir de femblables fels, il y en a qui n'en donnent pas parce que leurs fels fe dénaturent dans l'analyfe qu'on en fait.

:

Ces Sels font nommés effentiels : fans doute, parce qu'ils ne changent point de nature & d'effence, dans la diftillation ou dans l'évaporation, comme les autres fels.

PRINCIPES DES CHYMISTES MODERNES, OU LES QUATRE ÉLÉMENS D'ARISTOTE.

178. EXPLICATION. Les Chymiftes modernes ayant remarqué que les divers Principes des Paracel fiftes, étoient eux-mêmes de vrais Compofés, fufceptibles d'une ultérieure décompofition, ont cherché fimplifier ces principes, en les foumettant à de nous velles analyfes.

1°. Il eft conftant maintenant, d'après les expériences réitérées des plus habiles Chymiftes & des plus célebres Phyficiens, que les divers Mixtes ne font compofés que de quatre Principes primitifs: principes différens entre eux, mais affez femblables dans toutes les efpeces & dans tous les individus. Ces quatre principes primitifs font l'Eau, l'Air, la Terre, le Feu. (156 & 1525).

II. De quelque maniere que l'on analyfe un Corps quelconque, on ne peut jamais en extraire que ces quatre fortes de Subftances: qui, mélangées & confondues dans les premiers réfultats chymiques, deviennent enfin, dans de nouvelles décompofitions, le dernier terme de l'analyse chymique.

D'où il réfulte que l'on eft bien fondé à regarder comme Principes primitifs de tous les Corps, ces quatre Substances élémentaires. Nous allons en donner une idée fuccincte en attendant que nous en donnions des traités à part.

L'EAU, PRINCIPE DES CORP s.

179. OBSERVATION. L'Eau paroît être le plus fimple & le plus inaltérable de tous les Corps connus: quoiqu'il ne foit peut-être pas impoffible de la décompofer; ou d'en féparer les unes des autres, les Parties conftituantes. De la décompofition de l'Eau, il ne réfulteroit aucunement que l'eau ne foit pas l'un des Principes primitifs des Corps: ainfi que nous l'expliquerons ailleurs. (156, 1525, 1850, 1858).

Il est démontré par une foule d'expériences & d'analyfes chymiques, que l'eau entre comme principe, ou comme partie conftituante, dans toutes les Subftances animales & végétales.

Mais aucune expérience n'a encore prouvé que l'eau entrât, comme principe, dans les Matieres métalliques & dans les Pierres vitrifiables. Si elle entre

réellement dans la compofition de ces deux deinieres efpeces de fubftances: elle leur eft adhérente de telle maniere qu'aucun effort chymique ne puiffe l'en féparer.

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L'AIR, PRINCIPE DES CORPS.

180. OBSERVATION. L'Air eft un fluide invifible, élaftique, compreffible; qui entre en prodigieufe quantité, dans la compofition de la plupart des Mixtes: comme le démontre fi fenfiblement la moderne Chymie. Il paroît que l'Air fe trouve dans les corps,

en deux états bien différens.

1o. L'Air, dans certains corps & dans certaines circonftances, fe trouve fimplement difperfé & interpofé entre leurs parties intégrantes: fans adhérer à ces parties intégrantes, fans être partie conftituante de ces corps. Tel eft l'air qui fe trouve dans les pores d'une éponge, du pain, de plufieurs autres corps femblables.

La Compreffion de ces corps, le fépare facilement de ces fubftances; qui lui donnoient afyle, fans l'incorporer avec elles, fans le priver de fon élafticité, ni d'aucune de fes propriétés fpécifiques.

II°. L'Air, dans d'autres corps & dans d'autres cir conftances, fe trouve uni & combiné avec les parties intégrantes de ces corps : en telle forte qu'il eft lui-même une de leurs parties conftituantes; & qu'on né peut l'en séparer, fans détruire leur nature. L'Air ainfi combiné paroît être privé de fon élasticité; qu'il ne recouvre que par la décompofition du corps dont il fait partie.

Il est démontré par les expériences des Phyficiens; modernes, & en particulier par celles du célebre Hales, qu'un pouce cubique de Chêne, décomposé. par l'action du feu, donne 256 pouces cubiques d'un Fluide aériforme, qui n'eft autre chofe que notre Air

atmosphérique très-vicié: qu'un pouce cubique de Charbon de terre, décompofé de la même maniere, donne 360 pouces d'un femblable Fluide aériforme: ce qui prouve bien vifiblement que l'Air qui étoit Partie conflituante de ce Chêne & de ce Charbon de terre, y étoit réduit à un volume prodigieufement plus petit qu'il ne l'eft dans l'Atmosphere que nous refpirons.

III°. Quoique nous ne puiffions pas observer en elle-même, la figure des molécules de l'Air: il eft vraisemblable que ces molécules ne font pas toutes femblables; & même qu'il y en a une foule d'efpeces différentes comme nous le ferons voir dans la théorie des Sons, dont on ne peut expliquer la diverfité, qu'en fuppofant plufieurs efpeces différentes de molécules, dans le Fluide qui les transmet. (771).

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LA TERRE, PRINCIPE DES CORPS.

181. OBSERVATION. On ne peut douter que la Terre n'entre comme principe, ou comme partie conftituante, dans une infinité de Corps. Car, après que l'Art chymique a épuifé tous fes efforts, pour pouffer la décompofition de la plupart des Mixtes, jufqu'où elle peut aller : il refte toujours une Matiere fixe & folide, à laquelle on ne peut plus occafionner de changemens.

C'eft à cette Matiere fixe & folide, que la Phyfique & la Chymie donnent en général, le nom de Terre parce qu'elle a la fixité, la pefanteur, la folidité & les autres principales propriétés de la Maffe qui forme le Globe terreftre.

Mais quelle est la nature de ce Principe? Y a-t-il une feule efpece d'Elémens terreux; ou faut-il en admettre plufieurs? C'est ce qu'il n'eft pas facile de décider.

182. SENTIMENT I. Quelques Phyficiens célebres

ne

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