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J'ai lu, par ordre de Monfeigneur le Garde des J'AI Sceaux un Ouvrage intitulé: Théorie des Étres fenfibles, ou Cours complet de Phyfique ; & un autre Ouvrage intitulé: Principes du Calcul & de la Géométrie, ou Cours complet de Mathématiques Élémentaires, par M. l'Abbé PARA DU PHANJAS. Je n'y ai rien trouvé qui paroiffe devoir en empêcher la publication. A Paris, ce 3 Septembre 1782. BRISSON.

PRIVILEGE GÉNÉRAL,

LOUIS,

:

OUIS, par la grace de Dieu, Roi de France & de Navarre à nos Amés & féaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Confeil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra: SALUT. Notre bien amé le fieur Abbé PARA, Nous a fait expofer qu'il defireroit faire imprimer & donner au Public un Ouvrage de fa compofition, intitulé ; Cours complet de Phyfique, & Cours complet de Mathématiques Élémentaires; s'il Nous plaifoit de lui accorder nos Lettres de Privilege à ce néceffaires. A CES CAUSES, voulant favorablement traiter l'Expofant, Nous lui avons permis & permettons de faire imprimer ledit Ouvrage, autant de fois que bon lui femblera, & de le vendre, faire vendre, débiter, par tour Lotre Royaume. Voulons qu'il jouiffe de l'effet du présent Privilege, pour lui & fes hoirs à perpétuité, pourvu qu'il ne le retrocede à perfonne; & fi cependant il jugeoit à propos d'en faire une ceffion, l'acte qui la contiendra fera enregistré en la Chambre Syndicale de Paris, à peine de nullité, tang du Privilege que de la ceffion; & alors par le fait feul de la ceffion enregistrée, la durée du préfent Privilege fera réduite à celle de la vie dudit Expofant, ou à celle de dix années, à compter de ce jour, fi l'Expofant décede avant l'expiration defdites dix années: le tout conformément aux articles IV & V de l'Arrêt du Confeil du 30 Août 1777, portant réglement fur la durée des Privileges en Librairie. Faifons défenses à tous Imprimeurs, Libraires, & autres Perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun lieu de notre obéiffance; comme auffi d'imprimer, ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage, fous quelque prétexte que ce puiffe

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être, fans la permiffion expreffe & par écrit dudit Expofant. ou de celui qui le représentera, à peine de faifie & de con fifcation des exemplaires contrefaits, de fix mille livres d'a mende, qui ne pourra être modérée pour la premiere fois, de pareille amende & de déchéance d'état en cas de récidive, & de tous dépens, dommages & intérêts, conformément à l'Arrêt du Confeil du 30 Août 1777, concernant les contrefaçons: A la charge que ces Préfentes feront enregistrées tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'impreffion dudit Ouvrage fera faite dans notre Royaume & non ailleurs en bon papier & beaux caracteres, conformément aux Régle mens de la Librairie, à peine de déchéance du préfent Privilege; qu'avant de l'expofer en vente, le manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreffion dudit Ouvrage, fera remis dans le même état où l'approbation y aura été donnée, ès mains de notre très cher & féal Chevalier, Garde des Sceaux de France, le fieur HUE DE MIROMESNIL, Commandeur de nos Ordres; qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre Biblio theque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier de France, le fieur DE MAUPEOU, & un dans celle dudit fieur HUE DE MIROMESNIL: le tout à peine de nullité des Préfentes; du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant & fes hoirs, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empê chement. Voulons que la copie des Préfentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin defdits Ouvrages, foit tenue pour duement fignifiée, & qu'aux copies col-lationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers-Secrétaires, foi foit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire, pour l'exécution d'icelles, tous actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro Charte Normande, & Lettres à ce contraires: Car tel eft notre plaifir. Donné à Verfailles, le vingt cinquième jour du mois de Septembre, l'an de grace mil fept cent quatre-vingt-deux & de notre regne le neuvieme. Par le Roi, en fon Confeil. Signé, LE BEGUE.

Regiftré fur le Regiflre XXI de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, No. 2726, fol. 772, conformément aux difpofitions énoncées fur le préfent Privilege, & à La charge de remettre à ladite Chambre huit exemplaires, prefcrits par l'article CVIII du Réglement de 1725. A Paris, ce 4 Octobre 1782. Signé, VALEYRE, jeune, Adjoint.

THÉORIE

DES ÊTRES SENSIBLES,

OU

COURS COMPLET DE PHYSIQUE.

PREMIER TRAITÉ:

THÉORIE DE LA MATIERE.

La théorie générale de la Matiere, la théorie générale des Corps, tel eft l'intéreffant Sujet que nous allons entreprendre de développer dans ce premier Traité: fujet difficile & épineux, où il ne s'agit de rien moins, que de répandre une lumiere pure & fenfible fur tout le ténébreux Cahos des chofes; que de démêler les propriétés communes & différentielles, les points de de vue généraux & caractéristiques, où fe confondent & où fe divifent tous les êtres; que de découvrir & de débrouiller les rapports infiniment compliqués, & quelquefois infiniment cachés, de toutes les différentes efpeces de Corps; que d'arracher à la fois à la Nature entiere, le voile épais qui la couvre, pour en montrer lumineufement l'Ensemble fous un même Tome I.

A

point de vue ; que de former heureufement la Chaîne générale des Principes & des Conféquences, qui doit conduire un Amateur de la Phyfique, dans l'interminable Dédale de tout ce que l'oeil découvre & de tout ce que l'efprit conçoit de Substances matérielles, dans l'immenfe Univers!

La Matiere eft en prife & aux Spéculations métaphyfiques, qui ne dépendent que du témoignage des Idées; & aux Obfervations phyfiques, qui dépendent du témoignage des Sens.

Nous l'avons confidérée fous le premier rapport, à la fin de notre Métaphyfique : il nous refte à l'examiner fous ce fecond rapport, infiniment plus riche & plus intéreffant que le précédent, dans ce commencement de notre Phyfique.

NOTIONS

PRELIMINAIRES.

1. DÉFINITION I. La Phyfique eft la Science des Corps; c'est-à-dire, de toutes les Substances fenfibles qui forment la Nature vifible: comme nous venons de l'expliquer dans la Préface de cet Ouvrage.

I°. J'entends par Matiere, toutes les Subftances fenfibles qui forment les Corps, qui forment cet immenfe Univers: quelle que foit leur nature, leur figure, leur grandeur ou leur petiteffe.

II. J'entends par Subftances fenfibles, toutes les fubftances qui, par leur réunion en une plus ou moins grande maffe, en un plus ou moins grand volume, font capables d'affecter en quelque maniere que ce foit, quelqu'un de nos Sens; ou de lui occafionner un ébranlement organique quelconque, qui puiffe donner lieu à notre Ame, d'en fentir l'existence ou d'en connoître la nature.

III°. L'idée de Maticre, l'idée de Subftances fenfibles, l'idée de Corps en général, en faisant abftraction & de leurs efpeces & de leurs maffes, font trois

idées qui n'ont pour le fonds qu'un même objet.

On peut cependant mettre une diftinction quelconque, entre l'idée de Matiere, qui eft toujours abftraite & indéterminée, qui ne renferme & n'exclud aucune union ou défunion dans les fubftances matérielles qui font fon objet; & l'idée de Corps, qui renferme toujours dans fon objet, une réunion d'un nombre plus ou moins grand de fubftances matérielles en un même tout.

2. DÉFINITION II. J'appelle nature de la Matiere, les différentes propriétés qui lui font par-tout inhérentes, qui la diftinguent de tout ce qui n'eft pas matiere, qui la caractérisent & la fpécifient dans fon état naturel : fans examiner quelles autres propriétés elle pourroit avoir, ou dans un autre ordre de chofes, ou dans un état miraculeux, dont je fais ici pleinement & absolument abstraction.

DÉFINITION III. J'appelle nature des Corps, les différentes propriétés caractéristiques, qui les diftinguent dans leurs efpeces; qui font qu'une efpece n'eft pas l'autre, & qu'elle differe de l'autre & dans fes principes & dans fes effets.

Les propriétés caractéristiques du Marbre, qui font que cette matiere differe de toute autre matiere, par exemple, du bois, de l'argille, de l'air, du feu, de l'eau, du foufre, de l'or, c'eft ce que je nomme nature de Marbre.

De même, les propriétés caractéristiques de l'Air, qui font que cette matiere, diftinguée de toute autre matiere, n'eft ni l'eau, ni la terre, ni le feu, ni un minéral, ni un végétal; c'eft ce que je nomme nature de l'Air; & ainfi du reste.

4. DÉFINITION IV. On donne le nom d'Atomes, ou d'Elémens primitifs, ou de Molécules élémen

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