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fique des chofes : comme nous l'avons obfervé ailleurs. (339).

II. La Lumiere eft le feul corps où les Loix de la réflexion, fe montrent dans la pratique, parfaitement conformes à la théorie.

L'expérience fait voir, & on démontre par la théorie générale que nous venons de développer, que de quelque maniere que la Lumiere tombe fur un Plan réfléchiffant : l'angle de réflexion, droit ou aigu, eft toujours fenfiblement égal à l'angle d'incidence. La raison en eft, que la Lumiere a une élafticité parfaite; que fon infinie petiteffe lui procure des fentiers affez libres à travers les Milieux où elle fe meut; & que fon mouvement de gravitation eft comme nul, en comparaifon de fon mouvement d'impulfion directe ou réfléchie.

Par exemple, il eft démontré par les Obfervations aftronomiques, que la Lumiere vient du Soleil à nous, en fept minutes & demie (897): parcourant environ trente-quatre Millions de nos Lieues communes, dans ce même tems. (1221).

La Lumiere a donc une vîteffe qui lui fait parcourir plus de 73000 lieues par Seconde : tandis que fa Pefanteur, qui lui eft commune avec tous les Corps, ne peut l'écarter, dans le même tems, auprès de la Terre, que d'une Perche angloise, de la direction que lui donne fa Réflexion. (Fig. 30).

Soit donc un Ballon de Lumiere, dardé ou réfléchi dans la direction ABC. En parcourant 73000 lieues dans la direction BC, pendant une Seconde de tems: ce ballon de Lumiere, ne pourroit s'abaiffer que d'une Perche angloise, ou de 15 pieds de France, au-deffous de la ligne BC, en vertu de fa gravité : quand même cette gravité, qui va en décroiffant à mesure qu'elle s'éloigne de la Terre, refteroit toujours la même. La route B C de ce ballon de Lumiere, quoique pa

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rabolique, doit donc être toujours une ligne fenfi blement droite.

Cette théorie générale du Mouvement réfléchi, eft, comme on voit, la bafe & le fondement de la Catoptriqué: fcience qui a pour objet la marche de la Lumiere, dans la réflexion qu'elle effuie fur les Corps impénétrables à fes rayons.

400. REMARQUE II. La théorie & la pratique du Mouvement réfléchi, a fpécialement lieu dans le Jeu de Paume & de Billard: où tout l'art confiste, tantôt à faifir les angles d'incidence & de réflexion favora bles; tantôt à éviter les angles d'incidence & de réflexion nuifibles. Les habiles Joueurs de Eillard, ont dans l'oeil, fans y faire attention, les Tangentes au point de contact convenable.

A l'occafion du Jeu de Billard, nous allons rendre raifon d'un petit phénomene qui amufe & étonne quelquefois les Joueurs. Si fur le tapis d'un Billard, on frappe perpendiculairement du tranchant de la main, la Boule B, dans la direction By qui paffe hors du centre: la Boule s'enfuit d'abord dans la direction BA, & revient tout de fuite avec un mouvement plus ou moins rapide, dans la direction A B. (Fig 17).

EXPLICATION. En frappant cette Boule dans la direction Bv, on lui imprime trois mouvemens différens: un Mouvement central Bv, qui par la réaction de la Bille & du Plan, fe convertit en un mouvement vertical v B; un Mouvement horisontal, en vertu duquel la Bille eft follicitée à fe mouvoir dans la direction rs; un Mouvement de rotation, par lequel la Bille eft déterminée à rouler plus ou moins rapidement autour de fon centrer dans la direction B. n m B. 1. Après la percuffion B v, & la réaction v B, la Boule B eft livrée à deux Mouvemens différens; à un mouvement horisontal rs, & à un mouvement

vertical

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vertical r B. En vertu de ces deux mouvemens, la Boule s'éleve un peu au-deffus de la furface du Tapis horifontal; & fe porte de B en A, par la ligne parabolquer Cs. (384).

Pendant ce trajet : la Bille, élevée au-deffus du tapis, qu'elle ne touche point, continue à rouler fur fon centre, dans la direction B n m B.

II°. Arrivée au point A, après que fon Mouvement horisontal & fon Mouvement vertical font épuifés; la Boule conferve son seul Mouvement de rotation B n m B: en vertu duquel fon centre fe porte en avant dans la direction sr; jufqu'à ce que la réfiftance occafionnée par le frottement du tapis, ait totalement abforbé ce mouvement de rotation qui la rend rétrograde.

PARAGRAPHE

SECOND.

LE MOUVEMENT REFRACTÉ.

401. OBSERVATION. It L eft démontré par mille & mille expériences, que fi un Mobile paffe perpendiculairement d'un Milieu dans un autre Milieu plus réfiftant: le mouvement du Mobile fe rallentit, fans chan ger de direction; & que fi le même Mobile paffe obliquement d'un Milieu dans un autre Milieu plus ou moins réfiftant, la direction du Mobile fe coude, au point où je fait le paffage d'un Milieu dans l'autre. Par exemple, (Fig. 36):

I. Si une Boule V de plomb ou de marbre ou de bois, tombe avec une viteffe quelconque, du ein de l'air, fur la furface BT d'un baffin d'eau tranquille, dans une Direction perpendiculaire à ce baffin: elle fe meut plus lentement dans l'eau que dans l'air, Gg

Tome 1.

mais toujours dans la même direction perpendicu laire VM N.

L'eau, hnit ou neuf cens fois plus denfe que l'air, oppose au mouvement de cette Boule, une réfistance huit ou neuf cens fois plus grande : cette boule doit donc ralentir fon mouvement, en paffant de l'air dans l'eau.

. Mais comme cette réfiftance de l'eau, s'oppofe également en tout fens au mouvement perpendiculaire de la Boule: elle doit fimplement affoiblir & diminuer ce mouvement; fans lui donner une nouvelle direction en un fens plutôt qu'en un autre.

II°. Si la même Boule A eft lancée fur le même baffin d'eau, dans la Direction oblique A M : non feulement fon mouvement fe ralentit dans l'eau, mais il quitte la direction A MP, pour prendre la direction A MD, coudée au point M.

La Boule, dans fa direction oblique A M, eft portée contre la furface de l'eau, avec un mouvement compofé d'un mouvement horisontal A V & d'un mouvement central A B. (354).

A l'inftant qu'elle touche l'eau ; fon Mouvement central éprouve la réfiftance de l'eau : tandis que fon Mouvement horisontal n'éprouve encore que la réfiftance de l'air, Donc le mouvement central doit être plus affoibli, que le mouvement horifontal. Donc le mouvement horifontal reftant le même, & le mouvement central étant diminué : le Mobile doit fe porter davantage dans la direction de la Force M H, qui devient prédominante par l'affoibliffement de la force oppofée MN.

PERPENDICULAIRES AUX DIVERS MILIEUX.

Comme, en paffant d'un Milieu dans un autre Milieu plus ou moins réfiftant, un Mobile ou s'approche ou s'éloigne toujours d'une Perpendiculaire me

née du point d'incidence ou de paffage, dans le nouveau Milieu : il eft de la derniere importance de bien connoître cette Perpendiculaire, dans un Milieu à furface plane, à furface convexe, à furface concave.

402. DÉFINITION I. Dans un Milieu à furface plane: cette Perpendiculaire eft une ligne drite MN, menée du point d'incidence dans le nouveau Milieu, & perpendiculaire à la furface où le Mobile rencontre ce nouveau Milieu. (Fig. 36).

I°. Que la furface d'un Milieu pénétrable, foit horifontale, ou verticale, ou inclinée à l'horifon : la chofe eft indifférente par rapport à cette Perpendilaire, qui eft toujours une ligne droite, perpendiculaire à la furface de ce Milieu, & menée du point de paffage, dans ce nouveau milieu.

1. Comme la furface d'une eau tranquille BT, eft plane: la furface de l'air qui l'environne, eft plane auffi. L'Air qui environne une furface plane, doit donc être confidéré comme Milieu à furface plane.

Si un Mobile M paffe de l'eau dans l'air, dans la direction D M A: la ligne MV fera la Perpendiculaire menée dans ce nouveau Milieu.

403. DÉFINITION II. Dans un Milieu à furface fphérique, , par exemple dans un Globe de cire ou de neige ou d'argille humide: cette Perpendiculaire ft le rayon même de la Sphere; ou la ligne droite, menée di point d'incidence, au centre de convexité.

Par exemple, fi le Mobile M rencontre le Globe pénétrable N, en B ou en D: cette Perpendiculaire eft le rayon BN ou DN. Fig. 37).

Un Milieu qui environne un Globe, par exemple, l'air ou l'eau qui enveloppe de Globe N, doit être confidéré comme un Milieu à furface concave, dont nous allons faire connoître la Perpendiculaire, menée du Globe dans le Milieu environnant.

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