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fois, dans quelqu'un des Traités de cet Ouvrage, des Chiffres intercalaires qui font relatifs à quelque partie des Traités fuivans: cela ne fignifie point qu'il faille aller voir ce qui fuit, pour fe mettre au fait de ce que l'on a lous les yeux; mais fimplement, que la Matiere dont on s'occupe actuellement fera préfentée & montrée ailleurs fous d'autres Points de vue, dans les Articles que l'on défigne.

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l'étu

Le grand Newton a établi, en genre de Phyfique, trois Regles de raisonnement, dont Principes il n'eft point permis de s'écarter, dans un fie-à fuivre, cle où un effronté babil fur des chofes que dans le l'on ignore, où un frivole ramaffis d'hypo Nature. thefes difparates, d'idées & de raisonnemens antipathiques, ne font plus un Phyficien, La premiere, c'eft de ne recevoir pour Causes des phénomenes, que celles dont l'existence eft bien conftatée; que celles que l'on fait être les véritables, & à l'aide defquelles on peut rendre raifon des phémomenes mêmes. La feconde, c'est de juger que les Effets de même nature, font produits par les mêmes Causes. La troifieme, c'est de mettre au rang des Propriétés communes à tous les Corps, les propriétés que nous trouvons par tout conftantes & invariables dans les Corps foumis à nos expériences.

Parmi ces trois Regles de raifonnement, la

premiere profcrit les fuppofitions arbitraires les hypothefes romanefques, & toutes ces Caufes imaginaires, dont l'existence ne feroit 'point établie & conftatée par les Phénomenes; & dont l'action, en rendant raifon en apparence de tel & tel phénomene particulier, ne cadreroit & ne s'amalgameroit en rien avec le refte de la Nature connue. La feconde bannit Finepte redondance des Caufes; & exige que l'on n'attribue pas à des caufes différentes, des effets qui peuvent être rapportés à une même & unique caufe. La troifieme fonde & établit le Jugement d'analogie: jugement qui, en généralifant les Connoiffances particulieres & isolées que donne, & que conftate l'Obfervation expérimentale fur les différentes propriétés des Chofes, par exemple, fur les propriétés de l'Air, de l'Eau, de la Lumiere, des Subftances métalliques, des Substances falines, des Subftances animales & végétales, & ainfi du refte, devient la bafe générale de toute la Phyfique.

Telles font les Regles générales de fpécu lation & de raifonnement, qui ont dirigé notre marche, qui nous ont fervi comme de Bouffole & de Polaire, dans l'immenfe Carriere que nous avions à parcourir; ou dans l'immenfité des Chofes que nous avions à traiter & à développer, en nous difpofant & en nous occupant à donner au Public cette théo

rie des Etres fenfibles, ce Cours complet de Phyfique, ce tableau général de la Nature vifible.

Cette théorie des Etres fenfibles, eft divisée en fept Traités, qui embraffent tout fon Objet; ou qui embraffent tous les Etres fenfibles dont la connoiffance peut intéreffer l'Ef-” prit humain.

Théorie de la Ma

Le premier Traité a pour objet, la théorie de la Matiere. Il renferme une infinité de recherches approfondies, fur la nature de la fiere: preMatiere, & fur la nature des Corps.

Dans la premiere Section, qui traite de la nature de la Matiere, on obferve, au flambeau de l'Expérience & de la Raison, son Etendue, fa Divifion, fa Divifibilité, fon Inertie, fes Loix, fes Affinités, fon Homogénéité.

Dans la feconde Section, qui traite de la nature des Corps, on cherche à découvrir par la même voie, quels font les Principes qui les conftituent; quelles font les Propriétés qui les confondent dans leurs genres; quelles font les Causes physiques des grands Phénomènes que nous préfentent leur Condensation & leur Dilatation, leur Solidité ou leur Fluidité leur Elafticité ou leur défaut d'Elafticité, leur Gravitation plus grande vers les Poles que vers l'Equateur de la Terre.

Dans ce premier Traité, plus spécialement

mier Trai

té.

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confacré à donner une idée générale de la Phyfique corpufculaire, on verra paffer comme en revue, tous les fyftêmes des Philofophes an.ciens & modernes, fur la Matiere & fur les Corps. On y verra l'hiftoire du Génie, autant que l'hiftoire de la Nature ; & on y observera peut-être avec moins de plaifir, le Spectacle de la Nature débrouillée, que le fpectacle du Génie, occupé pendant deux ou trois mille ans à débrouiller le cahos de la Nature.

A cette théorie générale & préliminaire de la Phyfique corpufculaire, fera afforti dans le Volume de Supplément, d'après les Expériences chymiques, un ample développement de tout ce qui concerne les Principes phyfi ques des différentes efpeces de Corps: développement qui feroit infiniment déplacé, & qui ne feroit propre qu'à embrouiller & les idées & les chofes, dans le commencement d'un Cours de Phyfique. Mais dans ce déve loppement, nous aurons foin d'éviter un vice de Dialectique, qui eft connu fous le nom de Pétition de Principe; & qui se montre fi fou vent chez quelques modernes Chymistes quand, dans leurs opérations & dans leurs fpéculations, ils expliquent les Produits par les maffes, & les Maffes par les produits.

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Il exifte dans la Nature, des Principes primitifs & inaltérables; qui, connus ou inconnus, font deftinés à former par leur diffé

rent affortiment, par leurs différentes combinaisons, les diverfes efpeces de Corps : « les Efpeces, dit Voltaire, d'après les vrais Phyficiens ne pouvant être reproduites tou» jours les mêmes; fi les premiers Principes ne > font invariables ». Et ces Principes primitifs, invariables & inaltérables, existent comme en dépôt, fimples on combinés, dans quatre grandes Maffes générales, qui font la Terre, : l'Eau, l'Atmosphere terreftre, & l'énorme maffe du Soleil, fource permanante du Fluide igné & lumineux. Delà, les Principes des Corps: delà, les Résultats de leurs analyses chymiques delà à peu près, toute la théorie dont eft fufceptible la Phyfique corpufculaire.

:

du Mou

vement:

Le second Traité a pour objet, la théorie du Mouvement ce qui nous donne lieu Théorie d'obferver, toujours au flambeau de l'Expérience & de la Raison, le Mouvement en lui- fecond même, & comme fous les mains de la Nature; Traité., le Mouvement dans les Machines, & comme fous les mains de l'Art.

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Dans la premiere Section, nous traiterons à fond, de tout ce qui concerne la nature du Mouvement, les obftacles au Mouvement les Loix générales du Mouvement, la communication du Mouvement dans les Corps à reffort & dans les Corps fans reffort, le Mouvement compofé rectiligne & curviligne, le

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