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quille, trois ponts entiers ou quelquefois le troifiéme coupé, & depuis cinquante- fix jufqu'à foixante-dix pieces de canon. Ceux du troifiéme rang n'ont qu'environ cent dix pieds de quille, deux ponts, & quarante à cinquante pieces de canon. Leur port eft de huit à neuf cens tonneaux. Ceux du quatrième rang ont environ cent pieds de quille, deux ponts courans devant - arriere trente à quarante pieces de canon & font de cinq à fix cens tonneaux. Ceux du dernier rang ont quatre-vingt-dix pieds de quille & au-deffous, deux ponts courans devant arriere, & dix - huit à vingt piéces de canon. Leur port eft de trois cens tonneaux.

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RANGER v. act. En termes de Mer, ranger la côte, fignifie Naviguer en cotoyant le rivage. Ranger le vent c'eft dans le même langage, cingler à fix quarts près du rhumb d'où le vent vient. On dit auffi, le vent fe range au Nord, au Sud, pour dire, le vent devient Nord, Sud, &c. En termes de Maçon, une range de раvé est un rang de pavés qui font tous de la même grandeur, fans contrejumelles & fans canniveaux.

RANGIER, f. m. Animal commun en Mauritanie, qui eft une efpece de cerf, mais qui a la tête plus grande & plus chevillée. Il va au rut, comme le Daim, quand le cerf l'abandonne & s'accule contre un arbre pour fe défendre avec fa tête lorfqu'il eft attaqué,

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RANULAIRE, adj. On appelle veines ranulaires, ou ranules, deux veines qui font au-deffous de la langue & qui viennent de la jugulaire ex

terne.

RAPACE, adj. Mot tiré du latin, qui fignifie avide de prendre, de ravir ce qui appartient à autrui. Il fe dit particuliérement des animaux de proie. Rapacité eft le fubftantif.

RAPATELLE f. f. Nom d'une forte de groffe toile, qui fe fait du poil de la queue des chevaux, & qui fert ordinairement à faire des facs, ou des enveloppes.

RAPE, f. f. Efpece de lime, dont les Sculpteurs, les Menuifiers, &c.

fe fervent pour finir leurs ouvrages. Il y en a de différentes fortes, de droites, de coudées, de groffes, de fines &c. L'uftencile de cuisine qui s'appelle Rape eft d'une autre forme.

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RAPE', f. m. Vin gâté qu'on fait repaffer fur du raifin nouveau pour le rétablir. On nomme auffi Rapé, dans les cabarets, un mêlange des reftes de toutes fortes de vins, qu'on raffemble dans un tonneau, pour ne rien perdre.

RAPHAEL, f. m. Suivant l'Hiftoire de Tobie, c'eft un des fept Archanges qui font continuellement devant le thrône de Dieu, & prêts à exécuter fes Commandemens.

RAPIDE, f. m. 1. On a fait un fubftantif de ce mot, pour fignifier, fur quelques fleuves, tels que celui de Saint Laurent, des lieux où l'eau ne defcend qu'avec une telle rapidité, que la navigation y eft impoffible.

RAPIERE, f. f. Nom qu'on donne à une longue & vieille épée, qu'on fuppofe mauvaise & de peu de prix.

RAPPORT, f. m. En termes de Palais, c'eft le récit que fait un Rapporteur, c'est-à-dire, un Commissaire ou un Juge, des pièces d'un Procès qu'on l'a chargé d'examiner. En termes de Mathématique, Rapport a la même fignification que Raison. Dans le langage ordinaire, il fignifie ressemblance, relation d'une chofe à une autre. Il y a un inftrument de Géométrie, nommé Rapport, fait en demi-cercle, & divifé en cent quatrevingt dégrés, qui fert à prendre les ouvertures des angles. La Trigonométrie en a auffi un, compofe de plufieurs cercles & demi-cercles concentriques & divifés en dégrés.

RAPSODIE, f. f. Mot grec compofé, qui fignifie proprement chants confus ensemble. On donnoit anciennement ce nom à l'Iliade d'Homere, parce qu'on prétend qu'elle étoit compofée de diverfes Pieces féparées qu'on a réunies pour en faire un feul corps. Ceux qui les chantoient le nommoient Rapfodeurs. Ils prenoient un habit rouge pour chanter l'Iliade, & un habit bleu pour chanter l'Odiffée.

RAPT, f. m. Mot tiré du latin,

qui fignifie l'action de ravir ou d'en lever par force. Il fe dit de la violence qu'on exerce pour jouir d'une fille malgré elle. Les loix puniffent ce crime de mort. En Angleterre les Raviffeurs étoient condamnés anciennement à perdre les yeux & les tefticules.

RAQUE, f. f. Terme de Mer, qui fignifie une boule percée pour faire un Racage. Voyez ce dernier mot. On diftingue la Raque gongée, qui peut recevoir une corde dans une échancrure qu'elle a fur le côté ; & la Raque encochée, qui eft auffi une raque gougée, mais avec une coche tout autour, pour y pofer le bitort avec quoi on l'amare.

RAQUETTE, f. f. Nom d'un inf. trument qui fert aux jeux de paume & de volant. C'eft auffi le nom d'une machine en forme de raquette à jouer qu'on s'attache fous les pieds pour marcher plus facilement fur la neige. On a nommé Raquette une Plante d'Amérique, dont les feuilles en ont la forme. Elles font jaunes, couvertes d'épines fort picquantes ; & fi on les plante en terre elles en produifent d'autres, qui en pouffent à l'infini. Le fruit de la Raquette eft une efpece de figue, d'un goût affez agréable, mais qui rend l'urine rouge quand on en a mangé.

la

RAREFACTION, f. f. Terme de Phyfique, compofé du latin. On entend, par ce mot, l'action par quelle les parties de l'air ou de tout autre corps s'étendent & occupent plus de place; effet ordinaire de la chaleur. Les Médecins appellent Rat refactifs certains remédes qui ouvrant les pores facilitent la dilipation des vapeurs. Tels font l'aneth, la fleur de camomille, &c. Rareficr eft le verbe.

RAS, adj. lat. Ce qui a le poil coupé ou fort court. Du velours ras. Tête rafe. En termes de mer, un bâtiment ras eft celui qui n'eft pas ponté & qui ne porte pas de couverte. Tels font les Brigantins, les Barques longues, les Chaloupes, &c. Rafer un vaiffeau, c'eft lui ôter ce qu'il a d'cuvres mortes fur les hauts. En termes

de Manege, on dit d'un cheval qu'il rafe, pour dire qu'il a la dent rafe & unic, ce qui lui arrive vers l'âge de huit ans, lorsque le creux où croît la marque noire fe trouvant rempli, il ceffe de marquer. En termes de fortification, on nomme flanc rafant celui d'où les coups tirés rafent la face du bastion.

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RASE, f. f. Nom qu'on donne fur mer à un mélange de poix & de brai, qu'on employe pour calfater un vaiffeau.

RASETTE, f. f. Nom que les Organiftes donnent à un fil de fer, qui fervant à preffer plus ou moins les jeux d'anche, hauffe ou baiffe leurs tons. Ceux qui tirent l'horofcope par la chiromance appellent Rafettes des lignes qui font à la jointure du poignet, au - deffus de la paume de lamain, & prétendent qu'elles mar quent la longueur ou là brièveté de la vie.

RASLE, f. m. Nom d'un oiseau. Voyez RALE.

RASPATOIR f. m. Nom d'un Inftrument de Chirurgie, qui fert pour applanir les os ou pour faire connoître, en les raclant, l'état d'u ne fracture & la profondeur de la fente.

&

RAT, f. m. Petit animal amphibie, qui a la queue fort longue, qui ronge tout ce qu'il rencontre. On diftingue plufieurs fortes de rats. Les rats mufqués qui font naturels dans la Martinique & dans quelques autres Ifles enbaument d'une odeur de musc l'air des lieux voisins. On les nomme autreme nt Piloris. Le Rat d'Egypte tient un peu de l'Ecureuil. On prétend qu'il entre dans la gueule du Crocodile & que fe gliffant dans fon ventre il lui ronge les entrailles. Il fe nomme Ichneumon. Dans divers Pays, les rats font blancs & cendrés, & plus grands que l'Hermine. Dans d'autres, tels que celui de Nuremberg, ils ont le poil prefque femblable à celui du Lievre, la queue courte & deux trous feulement à la place où devroient être les oreilles. Leur groffeur eft celle d'une Fouine. Les rats de Hongrie reffem

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En termes de Mer, on appelle Rat un endroit où il y a quelque grand courant; & un paffage d'eau entre des mafures, fur lefquelles on veut bâtir une pile neuve pour former un Pont. Rat eft auffi le nom d'une forte de Ponton, compofé de planches, dont les calfatcurs fe fervent pour donner la carene à un vaiffeau. Certaines manœuvres dont le cordage eft plus gros par le haut que par le bas, fe nomment queues de rat ou à queue de rat. En termes de Tireurs d'or, les trous médiocres des filieres s'appellent rats. Les Rubaniers nomment Ratiere le métier qui leur fert à faire de la gance.

foit

RATE, f. f. Partie membraneufe & fpongicufe du corps animal, qui contient quantité de petites glandes rondes, & qui étant comme le receptacle du fel & des excrémens terreftres du fang, ne fert pas peu, pour rétablir, foit pour conferver fon état naturel. Cependant plufieurs animaux n'ont pas de rate, non plus que la plupart des oifeaux. Quand on a la rate bien conftituée, on a le corps vermeil ; & l'on est maigre quand on l'a gonflée.

RATEAU, f. m. Outil de jardinage, qui fert à nettoyer les allées & les planches en ôtant les pierres, les herbes, &c. ce qui s'appelle rateler. On dit auffi rateler des foins, pour les ramaffer avec un rateau. Une ratelée eft ce qui peut être emporté par le rateau. La Ratiffoire eft un autre inftrument de fer à manche de bois, qui fert à ratiffer. La ratiffoire d'un ra

monneur.

RATEPENNADE, f. f. Nom d'un oifeau nocturne, qui eft une espece de chauve-fouris.

RATIFIER, v. act. Mot formé du latin, qui fignifie approuver ou confirmer quelque chofe par un acte public, où par une promeffe formelle. Ratification eft le substantif.

RATION, f. f. Mot d'origine latine, qui fe dit d'une certaine quan tité, foit de pain, foit de fourrage, que le Roi accorde chaque jour à fes Troupes. Il eft en ufage aufli fur mer pour fignifier la mesure de bifcuit & de boiffon qu'on diftribue à chacun dans un vaisseau.

RATIONAL f. m. Nom d'un ornement Sacerdotal du grand Prêtre des Juifs. C'étoit une petite piéce d'étoffe brodée, de forme quarrée, fur laquelle étoient douze pierres précicufes avec le nom d'un des douze fils de Jacob, gravé fur chacune. Les Evêques ont auffi porté un Ratic nal, que quelques-uns confondent avec le Pallium.

RATIONEL, adj. Terme de Mathématique, qui fe dit des quantités qui font entr'elles, en raison exacte de nombre à nombre. Voyez RAI

SON.

RATON, f. m. Petite piéce de pâtifferie, garnie de fromage ou de crême, qui fe crie dans les rues. Ra

tons tout chauds.

RATURE, f. f. C'eft proprement ce que les Parcheminiers ôtent du parchemin, avec ce qu'ils appellent le fer à raturer. Les ratures fervent à faire de la colle. L'ufage fait employer auffi ce mot pour fignifier les raies qu'on fait fur l'écriture, & qui fervent à l'effacer. En termes de Potier d'étaim, on appelle ratures les petites bandes de ce metal que le crochet enleve quand on tourne l'étaim fur la roue.

RAVALER, v. act. En termes de Maçonnerie, ravaler un mur, c'est le finir avec le crépi ou l'enduit. C'est auffi le nettoyer avec quelque instrument; ce qui vient de ce que cet ouvrage commence par le haut du mur, & finit en ravalant par le bas. Ravaler le cuir, c'est le rendre plus mince, avec les inftrumens propres aux Boureliers.

RAVAUX, f. m. Nom que les Oifliers donnent à de grandes perche's

qui leur fervent, pendant la nuit, à rabbattre les oiseaux le long d'une haie, tandis que de l'autre côté on les fait partir avec des torches de paille enflammées.

telles

RAVE, f. f. Racine blanche, dont on diftingue plufieurs efpeces, que le Radis, le Raifort, &c. & dont l'ufage eft fort commun pour exciter l'appetit. Il fe trouve, en plufieurs Pays, des Raves d'une prodigieufe groffeur; fur-tout en Savoye.

RAVELIN, f. m. Terme de Fortification, qui a la même fignification que demi-tune. C'eft un ouvrage compofé de deux faces, qui forment un angle faillant, & qui fert ordinairement à couvrir une porte ou un pont, ou qui étant placé devant une courtine, fert à couvrir les flancs oppofés des deux baftions voisins.

RAVENELLE, f. f. Fleur jaune, d'une odeur forte quoiqu'agréable, qui croît d'elle-même fur les murailles. Il y a des Ravenelles de jardin, qui font doubles. On donne auffi le nom de Ravenelle à une fleur blanche qui croît dans les bleds.

RAVET, f. m. Infecte de la forme des hannetons, & à peu près de la même groffeur, qui ronge tout ce qu'il rencontre & qui fe gliffe dans les magafins & les coffres. Il eft fort commun dans les lles de l'Amerique, & fon nom paroît un diminutif de Rat, parce qu'il en a les qualités.

RAVINE, f. f. Ouverture qui fe fait dans la terre par l'abondance des eaux qui coulent avec violence. En termes de Guerre, ces creux fe nomment ravins, & l'on s'en fert quelque fois

pour faire des tranchées. RAVIR, v. act. Enlever avec violence. Ravir une fille, lui ravir l'honneur, c'est la violer, lui ôter l'honneur propre à fon fexe. Ce crime s'appelle rapt. Dans le fens figuré, ravir fe dit pour charmer, faire fur les fens ou fur l'efprit une impreffion fi agréable, que celui qui la reffent eft comme enlevé à foi-même, transporté de plaifir ou d'adiniration. Dans cette acception raviffement est le substantif. En termes de Blafon, raviffant le dit des bêtes de proie, qui font repréfen

tées portant ce qu'elles ont enlevé.

RAVIRER, v. act. Terme d'Arr. Ravirer le feu, c'est le rendre plus ardent & plus vif. Ravirer le cuivre, c'eft le limer, pour le rendre plus propre à recevoir la foudure. Ce mot paroît formé du mot latin qui fignifie forces, & fignifier rendre des forces ou les augmenter. RAVOIR, f. m. Nom qu'on donne, fur quelques côtes de mer, à un parc de filets pour la pêche, que la mer couvre & découvre.

RAYAUX, f. m. Nom qu'on donne, en termes de Monnoie, aux moules dans lefquels on jette l'or ou l'argent, lorfqu'on le fond pour en faire les lingots dont on taille les carreaux.

RAYE, f. f. Poiffon de mer, plat & de bon goût, dont la partie fupérieure eft armée de pointes piquantes fur-tout vers la queue. On en diftingue différentes fortes, plus ou moins eftimées. Il s'en trouve une, aux Antilles, qui a le grouin d'un porc, & deux petits dards au bout de la queue, dont on prétend que la piqûure eft mortelle lorfqu'on n'y applique pas promptement un morceau de la chair du même animal. Il y a des Rayes d'une prodigieufe grandeur. Les entrailles de la Raye font un très-bon manger, qu'on jette fouvent par ignorance.

RAYER, v. act. En termes d'Arquebulier, rayer un fufil, c'est faire, a force de vis, une rayure dans le canon; ce qui le fait porter beaucoup plus loin. On appelle auffi rayure un changement de nuances qui fe fait par raies fur certaines étoffes. Les Charpentiers nomment rayure, ou enrayure, un affemblage de pièces de bois qui fe fait dans un comble, au droit des noues. f.m.

RAYMI ou YNTIP-RAYMI, Nom Peruvien d'une fêre célébre dans l'Hiftoire des anciens Yncas, qui fe célébroit dans la ville de Cufco à l'honneur du Soleil, immédiatement après le folftice d'Eté,

RAYON, f. m. Mot fubftitué à l'ancien fubftantif Ray, pour fignifier trait de lumiere. En termes d'Optique, on appelle rayon vifuel une ligne qu'on s'imagine partir de l'objet vers l'œil,

ou de l'œil vers l'objet. En termes de Geometrie, le rayon d'un cercle, ou d'une fphere, eft une ligne droite, tirée du centre à la circonférence. Les Médecins appellent rayon le plus petit des deux os qui s'étendent depuis le coude jufqu'au poignet. Il fert, par fes quatre mufcles, aux divers mouvemens de la main. Les foffes où l'on couche du plant de vigne, & les fillons droits de la charrue, fe nomment aufh rayons. Le Rayon aftronomique eft un inftrument compofé de deux bâtons en croix, qui fert à mesurer les hauteurs fur mer & qui fe nomme autrement Bâton de Jacob.

RE'ACTION, f. f. Terme de Phyfique, qui fe dit de l'action réciproque de deux corps l'un fur l'autre, lorfqu'ils fe rencontrent dans leur

mouvement.

RE'ADJOURNEMENT, f. m. Terme de Pratique. C'est un nouvel Exploit d'affignation qui fe donne à ceux qui ont fait défaut fur le premier. REʼADMISSION, f. f. L. Permiffion qu'on donne à quelqu'un de rentrer dans un Emploi ou de recommencer à faire quelques fonctions qu'il a quittées, foit volontairement ou par des ordres fupérieurs.

REAGAL, f. m. Poifon fort dángereux, qui eft une espece d'arfenic rougeâtre, dont les Orfevres fe fervent dans leurs opérations.

RE'AGGRAVE, f. f. lat. Terme de cenfure Eccléfiaftique, qui fe dit d'un dernier Monitoire. On allume, pour cette cérémonie, une chandelle qu'on laiffe brûler; & fi ceux à qui l'on en veut ne viennent se foumettre aux ordres de l'Eglife avant qu'elle foit éteinte, on fulmine l'excommunication.

REALE, f. f. Nom qu'on donne à la principale Galere d'un Etat indépendant. Il vient d'Espagne, où cette Galere s'appelle Capitane Reale. Avant la fuppreffion de celles de France, la Reale Françoife étoit pour le Général, & fon étendart étoit de couleur rouge & de figure quarrée, femé de fleurs de lis d'or. On appelle auffi Reale, & Reaux au plurier, une monnoie blanche d'Efpague, qui a changé plufieurs fois de valeur, depuis trois fols juf

qu'à cinq, & qui a eu cours en France fous François I. & fes Succeffeurs. En termes d'efpeces d'argent, dans le commerce d'Espagne & des Indes, la Reale vaut une piece de huit Reaux de Plate, c'eft-à-dire, une Piaftre. Le marc des barres de toute Loi est évalué aux Indes à foixante-dix Reaux de Plate, & les payemens s'y font fur ce pied-là. D'autres difent Reales au plurier, dans ee fens. Il y a eu auffi une efpece d'or qui fe nommoit Reale de Frandre, frappée fous Philippe I.

REALISEK, v. act. Mot formé du latin, qui fignifie rendre effectif ou réel. En termes de Commerce, c'est acheter des effets réels pour des billets ou d'autres valeurs de convention. En termes de Coutume, réaliser un contract, c'eft le reconnoître devant le Seigneur dont on tient l'héritage, pour acquerir un droit réel. Réalité, réellement, font d'autres mots de la même fource.

REBAISER, v. act. Terme de Monnoie, qui fignifie ajuffer les carreaux pour en rendre le poids exact. La premiere opération fe nomme les approcher. Enfuite on les rebaife.

REBATTEMENT, f. m. Terme de Blafon, qui fe dit de plufieurs divifions extraordinaires de l'écu, où les figures font oppofées & femblent fe rebattre. On donne auffi ce nom, dans le même langage, aux figures qui fe font de caprice.

REBAUDIR, v. n. Terme de Chaffe, qui fe dit des chiens lorfqu'ils levent la queue, ce qui fait juger qu'ils rencontrent. Anciennement Rebaudi a fignifié joyeux.

REBLANDIR, v. n. Terme de Coutume, qui fe dit de l'action d'un Vaffal lorfqu'il va retirer fon aveu & dénombrement, & demander fur quel fondement on lui a fait quelque faific.

REBOURSOIR, f. m. Nom d'un inftrument, en forme de peigne, qui fert dans l'apprêtement des draps pour en relever le poil à rebours; ce qui s'appelle rebourfer.

REBRASSER, v. act. Vieux mot, qui a fignifié retrouffer. On a dit rebraffer les manches, rebraffer un cha

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