plutôt de cette apparen ce fimulée de réconcilia- ils fe Ils feignent d'imiter en cela cette loüable & édifiante coûtume des premiers Chrêtiens, qui de fe prefenter avant que à la Sainte Table, pour recevoir cet adorable Sacrement, que nous ap pellons un Sacrement d'union, fe donnoient des baisers de paix. Les Turcs fe la demandent les uns aux autres tous les Vendredis, & ils fe feroient un gros fcrupule d'y manquer, quoique ce ne foient que des civilitez politiques, & exterieures. Ils gar dent fouvent leur haine jusqu'à la mort : mais ils fçavent bien fauver les apparences; ils ont même coûtume de dire que ceux qui fans cette re conciliation, font la Pâque, fe mocquent de Dieu & des hommes. XXXXXXXXXXX CHAPITRE TROISIEʼME. Q I. Uand les Turcs fe fentent malades à mort, & que leur confcience eft chargée de dettes ou d'un bien in juftement acquis, ils font enforte d'avoir de leurs créanciers des quittances qu'ils mettent fous le chevet de leurs lits, dans la penfée qu'ils ont, qu'il faut en ce monde ou en l'autre payer ce que l'on doit. Cette efpece de justice de ne pas faire à autrui ce qu'on ne vou-. droit pas fouffrir soi-même, refte dans le fond de l'ame des Nations les plus aveugles & les plus infidelles. Ils ont cette penfée, que c'eft la premiere chofe à laquelle il eft important de fonger, du moins ils prennent exterieurement cette précau tion, & fe flattent que quand ils ont ces quit tances fous leurs têtes, Dieu leur fera miferi corde. S'ils ne fçavent pas à .qui il faut reftituer ce qu'ils ont derobé ou acquis par des voyes injufles uns le donnent aux Hôpitaux pour le foulagement des pauvres Pelerins, les autres pour tes, faire des lavatoires, ou |