poüillent, ils le couchent fur une table, & le lavent par tout avec de l'eau chaude & du fa von, ils prennent des linges fort blancs pour l'effuyer, & n'y laiffer aucune tache. Cette ablution faite, ils lui mettent fes plus beaux habits, & le Turban en tête, qu'ils ornent de diverfes fleurs de la faifon ; après avoir été quelque tems fur cette table, qui eft comme fon lit de parade, ils lui laissent la tête découverte fans l'enfevelir avec des draps comme nous, & on le porte fur des Brancars jufqu'à Lomehir, qui est un lieu hors des Villes destiné pour enterrer les Turcs. Les femmes, & les filles n'affiftent jamais aux funerailles du décedé; elles demeurent à la maifon pour apprêter à manger aux Prêtres de leur Loi, qui ont conduit le mort au tombeau, & qui, lorsqu'il est porté, cn terre ne ceffent de chan teren leur langue : Alla, alla, Mehemet, reful, alla, Dieu eft Dieu, & Mahomet envoyé de Dieu. Quand on eft arrivé au lieu où doit être enterré le corps, & qu'il eft inhumé, les proches parens ou amis font, felon la qualité du mort, ériger un Sepulchre à fon honneur, avec une Piramide où paroît une Epitaphe qui marque les actions les plus confidé, rables qu'il a faites, & on environne ce Sepulchre des plus belles fleurs qu'on peut trouver. V. Après que cette cere monie des funerailles eft faite, les Preftres retournent à la maifon du mort, non pour y faire l'oraifon, comme c'étoit autrefois leur coûtume mais pour y faire bonne chere & recevoir dix Afpres, qui eft leur rétribution ordinaire. Il y a beaucoup de Turcs, qui font bâtir des petites Mofquées près de leurs Sepulchres, afin que ceux qui y entre ront, prient pour le re pos de leurs ames. Il y en a d'autres qui donnent des rentes à ces Mosquées pour nourrir les pauvres paffans qui prieront Dieu de leur faire mifericorde. Il ny a point de Sepulchre de Turc, lorsqu'il a du bien, qui ne foit en richi de quelque belle tombe, où l'on peut voir ce qu'il eft, fes emplois, fes |