que tu la commandes: Mais tu fçais bien que mon métier n'est pas d'aller à la guerre, il n'y a que quatre jours que j'é tois Cordonnier, & tu veux que je fçache si-tôt l'Art de la guerre ; fi ce n'est pas ton métier, tu l'aprendras. Le Vifir lui répondit, Sultan Achmet, alla biler, je te parle pour la derniere fois, tu n'as qu'à te préparer à marcher. Mais fi je fais quelque faute, tu me feras étrangler, comme męs prédeceffeurs l'ont été par Mustafa; du moins puifque tu ne veux pas changer de refolution, donne-moi des gens qui entendent la guerre, afin que je fuive leurs con feils, & que j'execute tes ordres; fur tout prometsmoi, que quoiqu'il arrive, tu ne me feras pas é trangler ; vas je te le pro mets. Le Grand Vifir partit. de Conftantinople pour commander cette belle armée, à qui il ne man quoit ni vivres ni argent. M'. de Poniatoski brave & fage General, fit camper cette armée en bon ordre & en des poftes avantageux; mais le Grand Vifir ne voulut jamais écouter les bons confeils qu'il lui donna. Les Mofcovites s'étoient fort avancez, fous les efperances qu'un Prince Cofaque leur avoit donné, que les vivres ne leur manqueroient pas comme le Partifan Ma-. zepe l'avoit auparavant promis promis au Roy de Suede, ce qui lui a caufé le fejour de Bender, Le Czar fe vît à la veille d'être fait prifonnier lui & toute fon armée; les Turcs ayant leur camp fur des hauteurs inacceffibles, & les Mofcovites n'ayant le leur qu'en bas, d'où ils ne pouvoient fortir, parcequ'ils étoient coupez de tous côtez par les Tar tares. Déja depuis plufieurs jours les vivres leurs manquoient. Ils avoient exE trémement éclairci leur cavalerie, ayant été contraints dans cette fâcheufe difette de manger leurs chevaux, qui leur fervirent de boeuf & de pain. Le Roi de Suede partit incognito de Bender, il fut tout droit au camp du Grand Vifir; après qu'il eut examiné la firuation des deux camps, il entra dans fa tente, & lui reprefenta qu'il pouvoit abîmer les Mofcovites en les canonant feulement fans expofer ses. |