prit du Grand Seigneur, malgré toutes les intrides Alliez, il a fait fon fujet de frequens voyages à Conftantino gues ple. Son Fils eft un jeune Prince, qui a un teint vermeil, frais & beau à charmer, il a de l'efprit, du courage & du feu qui paroît jusques dans fes yeux bien fendus, qui brillent & étincellent ; fon nez qui eft un des mieux faits, & de la plus juste grandeur donne un certain air fi noble & fi élevé à toute sa phisionomie qui plaît infiniment, fa bouche n'eft ni grande, ni petite ; mais tous les mouvemens en font pleins de charmes : fon rire attendriroit les cœurs les plus endurcis, fa voix eft fi touchante qu'on ne fçauroit l'entendre fans émotion. A l'égard des Tartares, ce font des Peuples d'une taille affez haute, ordinairement plus noires, que bazanez. Quand feurs femmes font malades, ou qu'elles ne peu vent nourrir leurs en fans, ils leur font taiter des Chiennes. Ils vivent prefque de rien, ils ne fe chauffent qu'avec des tourbes de terre. Leur d'une fille. N'eut-elle que dix ans, il la prend, pourveu qu'elle puiffe fans tomber, fupporter par le dos le coup de fon bonnet qu'il lui jette de toute la force. Si elle tombe, il la croit indigne de demeurer avec lui. Il eft affez furprenant que nos Auteurs,comme Sanfon, Briet, Duval, Moreri ayent oublié ces particularitez. Allant à Conftantinople pour m'en retourner en France, je partis de Bender avec le Tréforier du Grand Seigneur, & étant arrivez à Quelic, je pris une barque pour me conduire à Ifmael. Le vent nous avoit parut d'abord favorable; mais fur les huit heures du foir étant au milieu du Danube, une noire & affreufe tempête nous envelopa d'une profonde nuit, & déroba le Ciel à nos yeux. A la lueur des éclairs nous aperçûmes beau coup de barques expo |