DE FRÉDÉRIC, BARON DE TRENCK, Friedrich TRADUITS par lui-même fur l'original Illi robur & as triplex circà pectus erat. TOME SECOND. A STRASBOURG, Chez JEAN GEORGE TREUTTEL, Libraire A PARIS, Chez ON FROY, Libraire, rue St.-Victor, 1789. 3-31-33 4.2m. Libn. Dobel 12-16-32 27329 MÉMOIRES DE FRÉDÉRIC, BARON DE TRENCK. Dès que Gefhardt eut pris fon pofte auprès La première fois qu'il releva la garde, il me fit tenir un fil d'archal qui entourait une feuille de papier, une bougie affez petite pour paffer travers le grillage de ma fenêtre, puis du foufre, de l'amadou allumé, & une plume. Le tout me parvint fans peine : je me procurai bientôt de la lumière; je me fis une piquure au doigt, & j'écrivis avec mon fang. Mon premier foin fut d'adreffer une lettre à mon fidèle ami, le capitaine Ruckhard, à Vienne. En peu de mots je lui fis l'expofé de ma triste fituation, & je lui donnai 3000 florins à toucher fur mes revenus, en le priant d'en faire l'emploi que je vais dire. Je le priai de réferver 1000 florins pour les frais de fon voyage, & de fe trouver le 15 août à Gummern, petite ville de la Saxe, à quatre lieues de Magdebourg. Le même jour je l'engageais à s'y faire voir à midi, ayant une lettre à la main. En fe promenant fur le pont, il devait trouver un homme chargé d'un rouleau de tabac à fumer, qui viendrait à lui, auquel il remettrait 2000 florins en ór, après quoi il s'en retournerait à Vienne. Je donnai les mêmes instructions à Gefhardt, en lui |