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la

des Vernis : mais jufqu'à préfent, je n'ai pu favoir quelle étoit la liqueur dont on fe fert diffoudre, & la réduire en pâte. (1) Pomet, dans fon Traité des Drogues, liv. 7, chap.43,dit qu'après l'avoir diffoute on l'étend fur une pierre platte, où elle fe féche; mais il ne dit pas la manière dont on l'amolit. Lorfqu'elle eft préparée de cette manière elle fe diffout plus facilement dans l'efprit de vin, ce qui n'arrive point avec les autres liqueurs, quelques chaudes qu'elles foient. (2). On doit encore aver

(1) Pomet dit, dans l'endroit cité, que pour réduire en plaque la lacque en bâton, on la fond, & qu'enfuite on la jette für le marbre. Lémery, dans fon Traité Univerfel des Drogues fimples, dit la même chofe : cette fufion eft fans doute par le feu & fans addition. Le R. P. Bonnani a crû que dans cette occafion le mot françois fondre, fignifioit diffoudre dans quelque liqueur.

(2) Pour éviter l'inconvénient de la

tir que cette gomme fe trouve en Europe falfifiée & mêlée avec parties égales de réfine de pin, ce qui fait qu'elle n'a point fa dureté naturelle; & qu'ainfi elle n'eft pas fi bonne pour faire le Vernis.

La feconde gomme eft la Sandaracque, appellée par les Ecrivains Vernis & gomme Perfienne. Vormius, parlant de cette gomme dans fon Museum, pag. 129, dit qu'elle fe nomme Vernis, parce qu'on la recucille au Printems qui fe dit en latin vernum : les Arabes la nomment Sandaracque; mais elle eft différente de celle de Grece, qui n'eft pas une gomme, mais (1) un minéral femblable à l'orpiment.

falfification, on peut fe fervir de celle qui vient attachée autour des petits bâtons, & qu'on appelle gomme-lacque en bâton.

(1) La Sandaracque ou réalgal, eft un orpiment fublimé en une malle rouge, & luifante, fans être tranfparente.

La troisième eft le maftic quinaît dans l'Ifle de Chio; il tombe en larmes du Lentifque, l'une & l'autre font fort counues en Italie ces deux gommes fe diffolvent facilement dans l'efprit

de vin.

La quatrième eft la gomme Copal,qui, felon Calceolario, dans fon Mufao, fect. §. pàg. 62ƒ,& dans l'Hiftoire des Drogues de Pomet,chap. 4, liv. 7, 7, eft une réfine blanche & tranfparente, qui fe trouve dans la nouvelle Espagne en Amérique, où elle diftille d'un arbre lorfque les gens du pays fé parent l'écorce du tronc. Clufius dit, à ce que rapporte Gomara qu'il y en a deux efpèces, l'une femblable à l'encens; mais l'autre de meilleure qualité, préparée par les Américains, pour faire des parfums, & que leurs Prêtres s'en fervoientpour leurs enfenfemens, lorfque les Efpagnols y arrivèrent. Il ajoute que cette

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gomme eft humide au premier degré, & qu'ainfi elle a une vertu émolliente & réfolutive par quantité de parties aqueufes qu'elle contient ce qui fait qu'elle diffout difficilement dans l'efprit de vin. Lémery, dans fon Traité des Drogues fimples, ch. 214, dit qu'il y en a de deux efpèces, l'une qui naît d'un arbriffeau qui a les feuilles longues & les fruits femblables au concombre; & l'autre qui fe tire d'un grand arbre, en faifant des incifions dans l'écorce: on l'appelle improprement (1) Carabé, parce qu'elle reffemble à l'ambre. Quant a fa diffolution, elle fe fait en plufieurs façons un ami, très-expert en Chymie, m'a écrit d'Allemagne fur ce fujet, en ces termes: « J'ai fait l'épreuve de diffoudre la gomme Copal avec

(1) Elle eft connue en France fous le nom de faux Carabé.

l'efprit de térébenthine, & elle " s'est en effet diffoute comme

"

» la gomme Arabique ». J'ai sçu d'un autre ami, qu'après l'avoir pilée groffièrement, on la fait bouillir dans une eau empreinte de fel de tartre, où elle fe diffout; on la précipite enfuite, en y verfant goutte à goutte de l'eau de vie à difcrétion. Je l'ai encore éprouvé d'une autre façen, la pilant bien,& jettant peuà peu cette poudre dans la térébenthine commune chaude, ou de Venise (1), ou dans l'huile de (2) térébinthe; mais elle refte trop épaiffe, & a peine à fe fécher. Il est néceffaire

(1) Il a dit ci-deffus que ce qui découle du fapin fe nommoit trementine;ainfi on ne doit pas douter que ce ne foit ce que nous nommons la térébenthine commune, & nous verrons par la fuite que l'oglio d'abezzo eft celle de Venife. (2) L'huile de térébinthe eft la térébenthine de Chio, que nous ne diftinguons point de celle de Venife.

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