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par fa vapeur même, ou bien on peut fabriquer un fourneau de terre, de tole, ou de cuivre, laiffant au-deffus une ouverture qui fera enfuite couverte d'une petite poële ronde ou quarrée pleine de feu: la chaleur de laquelle pénétrant dans la capacité du fourneau, échauffera doucement les chofes qu'on y met tra, & le Vernis s'y féchera facile-. ment; mais pour cela, le fourneau doit être peu élevé, favoir d'environ deux palmés, comme on le repréfente fig. 3. où on voit un femblable fourneau de fer dont je me fuis fervi. I. E. D. V. eft fem blable à une boëte, la bouche est en A. elle fe ferme avec la petite porte B. & au-deffus eft l'ouver ture où s'ajufte la poële C. pleine de feu. La fig. 5 repréfente un fourneau qui fe peut fermer ave une petite porte, & on met le fer dedans comme je l'ai dit. J'aver tis cependant que fi la chaleur el

trop grande, elle fera lever le Vernis qui reftera inégal; enfin comme il eft de matière huileufe, fi on l'expofe comme celui de la Chine à l'air froid, il fe féchera mais avec plus de temps.

Lorfque la première couche fera sèche, on en donnera une autre avec le même Vernis, & on continuera de la même manière autant de fois qu'on le jugera à propos; fuivant cette opération, on aura un ouvrage très-brillant mais la furface ne fera pas toujours bien égale: lorfqu'on la voudra parfaitement unic, il faudra, après que le Vernis aura repofé quelques jours & fera bien endurci, la polir de la manière que je dirai tout-à-l'heure, qui eft également bonne pour les Vernis employés fur les métaux & pour ceux qui ne font point oléagineux, qui par ce moyen deviennent tous brillans comme un miroir.

Je fais que quelqu'un a objecté que ce Vernis rend une mauvaise odeur, à caufe de l'huile qu'on y employe; mais il est aifé de lever cette difficulté, car on trouve la même odeur dans le Vernis de la Chine, mais au bout de quelque temps elle s'en va totalement; & plus il y a de temps que l'ouvrage eft fait, plus il acquiert de perfection, devenant inaltérable: fi cependant on veut ajouter à la compofition un peu de benjoin, cela donnera au Vernis une odeur agréable.

On fe fervira de cette méthode pour couvrir toutes fortes de fujets, prenant cependant garde à bien fécher la première couche avant de donner la feconde, & la feconde avant de donner la troisième; règle générale qui fert pour tous les Vernis oléagineux, parce que ces fortes de Vernis deviennent toujours meilleurs avec le temps, de même que

le Chiaram de la Chine, que j'ai éprouvé par expérience, & fu par relation, ne fe bien endurcir qu'au bout de quelques mois, felon la faifon dans laquelle on l'employe; & les Chinois ont coutume de ne point laiffer fortir les ouvrages faits avec ledit Chiaram, finon après un temps confidérable.

CHAPITRE XVI.

Réflexions fur le Vernis que nous venons de rapporter, & fur le Chiaram de la Chine.

A

Près avoir fait plufieurs expériences avec la compofition précédente, & m'en être fervi à plufieurs ufages, je crûs pouvoir conclure que l'Italie n'avoit point fujet de porter envie à la Chine, pour les ouvrages qu'on y fait avec le Chiaram, trouvant

dans le Vernis que nous venons de rapporter, toutes les propriétés du Chiaram, qui font les fui

vantes.

1o. La composition est oléagineufe, & compofée de deux chofes pareilles, bitumineufes & propres à fécher.

20. Elle eft propre à fécher, quoiqu'il faille un peu de temps. 3o. On ne l'employe pas chaude, mais froide.

4°. On en couvre toutes fortes de fujets, foit bois, foit métal.

5o. Plus on en donne de couchcs, plus de Vernis acquiert un noir foncé.

6o. Il prend un brillant comme le cristal.

7o. A la main on y reconnoît le moëlleux du Chiaram.

8. On peut travailler fur ce Vernis à l'huile avec un mordant, y faire ce que l'on veut avec l'or & les couleurs, quoique pour

&

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