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de la poudre; & quoiqu'on fe ferve d'or faux qui eft celui qu'on employe ordinairement dans ces ouvrages, il ne noircira point; cet or nous vient d'Allemagne, & eft de peu de valeur.

Si on veut faire des figures de différentes couleurs, chofe peu ufitée par les Chinois, on les incorpore avec l'huile cuite, ou avec le Vernis même fans afphalte: on fait encore d'autres ouvrages, outre les bas-reliefs, qui font des arabefques de fantaisie, comme arbres, herbes, oifeaux, papillons, & femblables: ces fortes de chofes fe doivent faire avec l'or en poudre; mais comme on ne le peut pas facilement étendre avec le pinceau, lorfqu'il eft diffout dans quelques gommes, pour le mettre fur le Vernis qui eft huileux, il faudra premièrement faire ces fortes d'ouvrages avec quelque mordant de même qualité que le Vernis, afin qu'ils s'uniffent; &

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lorfqu'il fera prêt à fe fécher; il faudra jetter deffus de la poudre d'or avec du coton; l'or fera trèsbrillant, & s'attachera par-tout où on aura mis le mordant.

Refte à faire quelque mordant bon à cet effet; & comme on en peut compofer de plusieurs façons, j'en rapporterai quelquesunes que j'ai appris dans différens livres & par mes amis, & je joindrai enfuite celui que j'eftime le plus pour les ouvrages précédens.

1o. Le bol d'Arménie incorporé avec l'huile de noix; & quand cela eft prêt à se sécher, y mettre l'or.

2o. On fait un mordant pour les reliefs, avec cérufe, verdet gris, & bol incorporés avec le Vernis commun dans un petit pot fur les cendres chaudes, de manière que le mélange obéiffe au pinceau: il s'attache auffi fur le marbre & fur le fer.

3o. On en fait un autre avec une livre de Vernis liquide, térébenthine & huile de lin une once, on incorpore le tout ensemble.

4°. On fait à Ausbourg un Ver nis fort clair, qui fe vend quatre jules l'once, qu'on appelle communément l'huile d'Ausbourg; il obéit au pinceau, s'étend comme l'on veut, & sèche fort facilement: les Emailleurs s'en fervent pour délayer les émaux en poudre avec lesquels ils ornent les joyaux, parce qu'il s'attache avec beaucoup de ténacité, & qu'il sèche en très-peu de temps; à l'odeur & au goût, il paroît être compofé de fandaracque diffoute dans l'huile d'afpic.

5o. La cérufe & le minium incorporés avec l'huile cuite, font un excellent mordant.

6o. Prenez gomme élemi une once, afphalte une once, huile

* Oglio di Spego.

cuite fix onces; incorporez le tout à feu lent, & filtrez par le linge; ajoutez-y du minium & de la terre d'ombre, mêlez-les bien exactement, & employez ce mélange avec l'huile d'afpic.

7°. Ce mordant eft excellent: mais on en fait un autre qui ne lui eft point inférieur, avec le Vernis dont nous venons de parler, y ajoutant un peu de cinabre en poudre, afin qu'on puiffe reconnoître fur le fond noir les endroits où il faut mettre de l'or;

on le peut rendre plus liquide avec l'huile (1) d'afpic, afin qu'il obéiffe au pinceau.

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CHAPITRE XVIII.

On rapporte un autre Vernis, avec quelques avertiffemens fur celui dont on vient de parler.

C

Omme je repaffois ce que j'ai écrit jufques ici, on m'a envoyé de France une autre façon de compofer un Vernis, fous le nom de Vernis Chinois ; quoique je fache qu'il en est très-différent, voici comme mon ami m'en parle dans fa lettre: prenez demi - livre d'huile de lin qui n'ait pas plus d'un an, & quatre onces de litharge d'or; il les faut cuire enfemble, jufqu'à ce que l'huile brûle une plume, & remuer fans ceffe,afin que la litharge s'incorpore avec l'huile : prenez enfuite une livre de térébent hine de Venife, & trois onces de gom

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