me-lacque en ( 1 ) feuilles pulvérifée; & lorfque la gomme-lacque fera diffoute dans la térébenthine, jettez le tout dans l'huile cuite; cela fait, prenez une once d'huile de lin, & demi - once d'ambre pulvérifé fubtilement, mettezles enfemble dans un vaiffeau de verre fur les cendres chaudes, donnant le feu par dégrés jufques à faire bouillir la matière retirez enfuite le vaiffeau du feu, & ajoutez-y trois onces de téré benthine; mêlez bien le tout avec une fpatule de bois, filtrez par un linge, & le confervez pour l'ufage dans un vaiffeau de verre: voici la façon de l'appliquer. On donne premièrement au bois que l'on veut couvrir de Vernis, une couche de colle chaude & fort liquide; lorfqu'elle eft sèche, on en donne une de plâtre fin bien li

(1) C'est ce qu'on appelle la gommelacque plate, comme on l'a vû chap. 2.

quide, & enfuite une feconde, lorfqu'elle eft sèche, on la frotte, on l'unit, & on la brunit; on la teint enfuite de la couleur que l'on veut, & on prend de la même couleur en poudre, que l'on incorpore avec le Vernis; on l'étend également avec la paume de la main, & on met fécher l'ouvrage dans un lieu à l'abri de la pouffière: fi on le veut dorer, on le peut faire avant que le Vernis foit abfolument fec; il faut avertir qu'on doit employer ce Vernis chaud.

On voit bien par tout ce que nous avons dit, que ce Vernis qui m'a été communiqué fous le nom de Vernis Chinois, n'en a que le nom; puifque les matières qui y entrent, & la manière de le compofer, en font totalement différentes: je ne le défapprouve pourtant pas tout-à-fait, & je regarde comme bonne la compofition de gomme-lacque & de térében

la

thine avec l'huile; de même que celle de gomme copale diffoute dans la térébenthine, dont je me fuis fervi avec fuccès. Mais comme il faut beaucoup de tèmps & de chaleur pour l'endurcir, ce qui ne peut être fans que le bois verni foit en danger de fe fendre ou fe déjetter, j'ai éprouvé que meilleure compofition étoit celle que le hafard m'avoit fait découvrir parmi une infinité d'expériences & de différentes combinaifons que j'ai effayées, qui eft la gomme copale diffoute avec la poix grecque, ou avec le Vernis d'ambre mêlé avec l'huile; cette compofition étant moins graffe, demande moins de temps pour fécher, & devient plus dure que les autres avec moins de chaleur. J'ajoute de plus que la gommelacque fe peut diffoudre avec la réfine de pin: ou fi l'on veut aider la diffolution avec un peu de térébenthine; mais venant à se

mêler avec l'huile, il arrive ordinairement qu'elle fe coagule, & qu'elle n'eft plus d'aucune utilité dans l'opération.

Avant de paffer outre, il ne faut pas oublier de parler de la manière dont les Chinois fe fervent pour employer leur Vernis avec différentes couleurs, quoiqu'ils faffent beaucoup plus d'ufage du noir que des autres : ils prennent le Chiaram cuit avec l'huile, fans y ajouter de vitriol, & donnent une couche de ce mélange fur les ouvrages dorés & argentés, ce qui les garantit de l'humidité: pour le Vernis rouge, ils prennent vingt dragmes de Chiaram & dix de cinabre, & incorporent ce mélange avec un peu d'huile dont nous avons parlé; pour le jaune, trente dragmes de Chiaram & dix de Couleur jaune ; pour la couleur de mufc, ils prennent le Chiaram préparé pour le noir, & celui préparé pour le rouge, & les mê

lent

lent enfemble; voilà les couleurs qui font le plus ordinairement employées à la Chine avec le Vernis. On doit avertir qu'il n'est pas abfolument néceffaire d'otferver à la rigueur les dofes marquées ci-deffus, mais l'usage apprendra mieux ce qu'il faut faire.

Il faut favoir en dernier lieu, que les Chinois, lorfqu'ils employent ces couleurs, ne fe fervent d'aucun artifice pour leur donner le brillant, comme ils forst pour le noir, mais qu'ils laiffent ces ouvrages tels qu'ils fe - trouvent quand ils font fecs.

CHAPITRE XIX.

De la manière dont on polit le vernis

N obferve dans les ouvrages vernis faits au Japon,

que plufieurs font unis & liffés comme un miroir, & que dans H