inclination,& refaites enfuite la même opération jufques à ce que l'urine demeure claire, puis filtrez-la par un linge, & mêlez-y un peu de faffran, vous l'employerez avec l'eau gommée; à la place d'urine, on peut fubftituer de la leffive.

On travaille encore en Allemagne une forte de poudre qui reffemble à du cuivre pulvérifé: on en fait de plufieurs couleurs, & on la féme avec un tuyau de cuivre, fermé d'une ferge en façon d'un petit tamis,fur le Vernis avant qu'il foit fec, ce qui fait un bel effet.

Outre ces poudres, il y a celle de couleur d'or, qui étant couverte d'une couche de Vernis de bitume de Judée, acquiert une couleur femblable au cuivre ; de même que celle qui imite l'argent, qui étant couverte d'un Vernis couleur d'or, devient femblable à l'or: avec ces poudres on

peut imiter l'aventurine, les jet tant fur le Vernis, puis les recouvrant d'une couche du même Vernis.

CHAPITRE XXI.

De la manière de cuire les Vernis.

Omme il eft néceffaire d'employer le feu dans prefque toutes les compofitions de Vernis,& fur-tout dans celles qui demandent une longue cuiffon, & un feu uniforme & modéré, afin que les gommes fe puiffent fondre, & s'incorporer parfaitement, & qu'il ne faut pas qu'elles bouillent violemment, mais qu'elles chauffent d'une façon douce & continue, afin qu'elles foient bien. digérées dans le vaiffeau de ver& que les vaiffeaux ne fe caffent point; il eft bon de donner une manière d'opérer fûrement

re,

Plufieurs fe fervent de ce qu'on appelle bain-Marie, qui eft quant on met le vafe qui contient le Vernis,dans un autre plein d'eau, qui bouillant par le feu fur lequel on le met, communique fa chaleur

aux gommes renfermées dans le vaiffeau plongé dans l'eau: cette manière eft très-bonne;mais comme il n'eft pas aifé de regler la chaleur de l'eau bouillante, de façon qu'elle foit toujours égale, & que cela demande la préfence de quelqu'un pour y veiller, il fera mieux de s'y prendre d'une autre manière plus aifée, plus égale, & de moindre embarras; l'Artiste pouvant être fûr que pendant qu'il dort, fon feu va toujours également, & qu'il fe fait une digeftion parfaite des gommes renfermées dans le vafe de verre.

On doit choisir le vafe tel qu'il puiffe contenir une fois plus de matière que ce qu'on y met; car l'ouverture

et

'ouverture en devant être étroite & bien fermée comme celle l'un alembic, les efprits du Vernis pourront circuler, & fans s'évaporer, diffoudre par leur action les gommes qui y infusent; en second lieu, il doit être arrondi, & fans reprise au fond, ce qui le feroit caffer facilement. Če vase ainfi préparé, fe peut mettre au bain marie ou au bain de fable, qui n'eft autre chofe qu'une écuelle de cuivre pleine de cendres ou de fable, dans laquelle on enfonce le vaiffeau de verre, jufques à la hauteur de la matière qui doit être digérée : il faut allumer du feu fous ce vafe de cuivre; & afin qu'il ait affez de violence pour la cuiffon qu'on desire, & qu'il dure plufieurs heures toujours également, il n'y a point de meilleure manière que de fe fervir d'un fourneau appellé à (1) * De fer ou de terre.

(1) Athanor & non pas fourneau à

vent; & parmi ceux de ce genre, le meilleur eft celui que je décris pour ceux qui ne le connoiffent point, & j'expliquerai la façon de s'en fervir: voyez fig. 4. A. B, eft un trop rond, fur lequel fe doir mettre l'écuelle pleine de fable ou d'eau, avec le vafe qui contient le Vernis; on doit remplir de charbon le tuyau C. D. & fermer l'ouverture fupéricure (1) C. on allume par le trou du côté G. le charbon qui eft tombé du ruyau C. D. qu'il faudra boucher avec un couvercle de terre bien ajufté, afin que le feu ne prenne point à tout le charbon, Le trou F. (2) doit pareillement fe pouvoir fermer & ouvrir felon le befoin de même que le trou G. Voyez la figure du fourneau coupé par le milicu, où l'on découvre fes par.

vent, qui fert pour les infufions violentes, & eft d'une forme toute différente, (1) Fig. d'en haut. (*) Fig. d'en bas.