térébenthine une once. Quoiqué la gomme copal fe diffolve difficilement dans l'efprit-de-vin, cependant elle y laiffe une teinture & quelque partie d'elle-même, fi on la fait bouillir quelque temps dans un matras lutté, ou au feu de fable; de plus, la térébentine en facilite la cuiffon, & perd elle-même beaucoup de fa graiffe, ce qui fait un excellent Vernis.

Voici ce qu'un ami m'a écrit de Flandres; pour diffoudre facilement la gomme copal dans l'efprit-de-vin, prenez une chopine d'efprit-de-vin, gomme copal deux onces, fandaracque un quart d'once, crême de tartre demie-once, tout cela fe met ensemble dans un vafe de verre affez grand & bien bouché, on le brouille bien & on le fait bouillir jufqu'à ce que le tout foit diffout. Il y a quelque différence de l'ordre de ces Vernis entr'eux, &

de celui qui eft fuivi dans Pomet 1.7. chap. 59. il rapporte cinq efpèces de Vernis, le premier qu'il appelle blanc compofé d'huile de térébenthine, de térébenthine de Venise & de maftic; le fecond nommé huileux, oglio di Spigo d'huile d'afpic, de fandaracque, & de térébenthine fine; le troisième eft compofé de fandaracque, carabé blanc, gomme elemi, maftic & efprit-de-vin; le quatrième de couleur d'or eft fait avec l'huile de lin, fandaracque, aloës fuccotrin, gomme gutte & litarge d'or: le cinquième qu'il nomme de la Chine eft compofé de gomme-lacque, colophone, maftic & efprit-de-vin; mais il ne dit ni la dofe des ingrédiens, ni la manière de les unir enfemble: ainfi il nous fuffit de les avoir indiqués, paffons préfentement à d'autres plus furs & plus expé

rimentés.

CHAPITRE IV.

Des Vernis transparens.

Utre les Vernis dont nous avons parlé ci-deffus qui font faits avec l'efprit de vin, la fandaracque & la térébenthine, il s'en fait de plufieurs autres fortes, lefquels étant mis fur les ouvrages colorés, ne les tachent en aucune façon, parce qu'ils ne contiennent point de gommelacque, qui fait ordinairement un œil rouge, mais au-contraire leur donnent plus de brillant & d'éclat.

*Le Père Zahn, dont nous avons parlé ci-deffus, à la fecon

* Pag. 161. Accipe fpiritus vini benè rectificati Unc. 10. gummi fandraccæ puverifati & terebenthine venete ana. uncias 2. ac impone vitro, &c.

de pratique chap. 9. en décrit une recette, favoir; dix onces d'efprit-de-vin, deux onces de fandaracque, & deux de térébenthine .commune ou de Venife; cette dernière eft la meilleure. Il ajoute une autre compofition pour le même effet, qu'il dit être beaucoup plus parfaite, favoir; gomme animé, gomme elemi, encens blanc, & ambre blanc, de chacune deux dragmes, après qu'elles feront réduites en poudre fubtile, verfez deffus du vinaigre diftillé, faites cuire le tout enfemble, verfez enfuite le vinaigre par inclina

Oncie dieci di fpirito di vino, concie due di fandracea, edue di terebinthina, ó fia Oglio d' Abezzo il quale è migtione, &c. J'ai traduit Oglio d'Abezzo par la térébenthine de Venife, parce qu'il m'a paru par ce paffage & par tout ce qui fuit, que ce ne pouvoit être autre chofe, puifque nous confondons en France celle de Ve nife & celle de Chio.

tion; & après avoir lavé la matière avec de l'eau chaude, jufqu'à ce qu'elle foit bien blanche, faites-la fécher; après quoi il faut la mettre en poudre, y ajoutant deux dragmes de gomme adragant, & quatre de fucre candy, mettez enfuite le tout dans une livre d'efprit-de-vin, agitez le vaiffeau de temps en temps, & faites bouillir le mélange deux heures au bain-marie; lorfqu'il eft retiré du feu, il faut le laiffer repofer quelque temps, afin de faire précipiter les matières groffières, & verfer par inclination ce qui furnage, on aura un Ver nis très-clair & fort bon.

Le même Auteur affure qu'il y a d'autres fortes de Vernis rapportés dans l'Arte vetrarie experimentale de Jean Kunkel, mais nel'ayant pu trouver dans toute l'Italie, je n'en puis rien rappor

ter.

Voici une autre compofition

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