qui diftille d'un arbre du Bréfil, CHAPITRE XII. On rapporte d'autres fortes de Ver nis huileux, outre les précédens. ON compofe d'autres Ver nis, entre lefquels il y en a un bon pour mettre fur les corps déjà peints de la couleur que l'on veut, & qui fe fait prenant une once d'huile de lin diftillée par Palambic, & trois onces de Verte nis d'ambre, & incorporant bien le tout à feu lent; on l'employe chaud. (1) Environ deux livres quatorze fols de notre monnoie. THE UNIVERSITY OF MICHIGAN LIBRARIES Il y en a un autre qui eft mis en ufage par beaucoup de gens; ils prennent du maftic & de l'huile de térébenthine, ils y font diffoudre le maftic à feu lent, enfuite ils y ajoutent de l'huile d'afpic, jusqu'à ce qu'on puiffe facilement employer le Vernis. (1) Alexis Piémontois, liv. 5 de fes Secrets, pag. 191, enfeigne les Vernis fuivans: prenez réfine de Pin graffe & blanche une livrc, gomme de Suzine deux onces, térébenthine une once, huile de lin deux onces; faites diffoudre la réfine & la filtrez, diffolvez la gomme en huile commune; & l'ayant filtrée, joignez-y la térébenthine, puis mêlez le tout à feu lent, afin de faire bien incorporer les matières; quand on `veut s'en fervir, il faut le faire chauffer. * Aqua di rafa. (1) Cette recette ne fe trouve point dans l'Edition d'Anvers in-4°. Pour en composer un autre qui féche fi-tôt qu'il eft employé, prenez encens mâle & Sandaracque, pulvérifez-les fubtilement, & les mettez peu-à-peu dans la térébenthine fondue à feu lent, filtrez la diffolution, & l'employez chaude. Comme je faifois diverses expériences & compositions, dont le nombre augmentoit tous les jours, & de façon qu'il étoit impoffible de les retenir, un curieux m'en communiqua une, qu'il dit être fort d'ufage en Angleterre, & dont voici la recette : prenez seize onces d'huile de lin claire, bitume judaïque quatre onces, maftic une once; ayant pilé les gommes, gommes, faites-les bouillir avec l'huile à feu lent dans un vafe de terre vernissé, jusques à ce que trois têtes d'ail bienettes qu'on y aura mifcs, foient diffoutes; il faut alors filtrer la liqueur dans un autre vase, & y ajouter deux onces de gomme-lacque & trois onces d'ambre jaune pulvérifés; faites bouillir le mélange à feu lent, jufques à ce que le tout foit diffout, alors vous y mettrez un peu d'huile d'afpic ou d'efprit de térébenthine, remuant fans ceffe, afin que le tout s'incorpore bien. Il faut prendre garde que la compofition ne foit point trop épaiffe, mais qu'elle obéiffe facilement au pinceau, & le Vernis fera préparé: cette compofition fe met fur un fond qu'on aura noirci auparavant avec du noir de fumée & de la colle. On en fait un autre quafi femblable, & beaucoup plus aifé avec quatre onces d'huile de lin, une once de bitume de Judée, & deux onces d'ambre jaune; faites cuire le tout dans un pot de terre, feu lent, filtrez par le linge, & recuifez jufques à ce que le Vernis devienne de la confiftence que vous fouhaitez. Dans le livre du Frère Domique Auda, Chanoine du SaintEfprit, on lit: huile de térebenthine deux onces, térébenthine une once, fandaracque demie dragme; incorporez le tout à feu lent, & le confervez pour le befoin: puis à la page 237 il enfeigne à faire l'huile de térébenthine en cette manière: prenez de la térébenthine à volonté, & mettez-la dans une cucurbite, avec le tiers de fon poids de fable, distillez à feu lent, & l'efprit fortira le premier clair comme l'argent, & enfuite viendra l'huile: (1) Fioravan'ti dit pourtant que cette opération fe doit faire dans une retorte, & que pour chaque livre de téré (1) Cette opération fe peut faire de l'une & de l'autre façon; mais l'huile de térébenthine eft fi commune, qu'elle ne vaut pas la peine de la distiller foi-même outre que cela eft dangéreux, parce que le feu y prend facilement, & qu'on a beaucoup de peine à l'éteindre. |