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benthine, il faut deux onces de fable, & qu'on fait auffi de la même manière, l'eau de réfine (1) avec laquelle fort l'huile, qu'on fépare enfuite de l'eau. Il n'est pas hors de propos

propos de rapporter

ici

le Vernis avec lequel on fait les cuirs dorés, qui est enseigné par le même Alexis Piémontois, ( 2 ) liv. 5, pag. 211, où il dit.

* Aqua di rafa.

(1) Il y a apparence que Fioravanti s'eft trompé en donnant cette façon de compofer l'eau de réfine, qui felon toutes les informations que j'ai eues d'Italie, & felon tous les paffages cités dans ce livre, n'est autre chofe que l'huile d'aspic; cependant, pour ne rien négliger, j'ai diftillé de la réfine ou poix réfine, de la manière que Fioravanti l'enfeigne, & je n'ai eu qu'une espèce de matière mielleufe, tirant fur le brun; je l'ai rectifiée une feconde fois, elle eft devenue plus liquide, mais eft toujours demeurée extrêmement graffe, n'ayant nulle. difpofition à fécher, & d'une odeur défagréable.

(1) Il y a quelque différence dans la

Prenez huile de (1) lin trois livres & quatre onces, faites-la cuire, jufques à ce qu'elle brûle une plume; quand elle sera cuite mettez-y huit onces de fandaracque, & quatre onces d'aloës hépatique, pulvériíez le tout & le mettez dans l'huile, mêlant fans ceffe avec un bâton, & fi le mélange fe coagule, il fe liquéfiera en augmentant le feu & remuant toujours: il faudra le laiffer bouillir un peu de temps, puis on effaye fur du papier, s'il a affez de confiftance; s'il paroît trop clair, on y ajoute deux onces d'aloës fuccotrin, & on le retire du feu, on le rejette enfuite dans un vafe à filtrer, il reftera fur le filtre environ la moitié du Vernis

inutile, & qui ne pourra pas fer

recette d'Alexis Piemontois; il appelle poix grecque, ce qui eft ici appellé Réfine de Pin, & demande des dofes différentes, pag. 81. Edit. d'Anvers 1557. (1) La livre de douze onces.

vir: conservez ce Vernis (qui a paffé par le filtre) ainfi préparé dans un endroit qui ne foit point expofé à la pouffière, & faites-le chauffer au Soleil pour vous en fervir.

Ayant décrit tous ces Vernis compofés d'huile, ou de bitume huileux, on n'en doit pas obmettre un qui paffe communément pour le meilleur, on le nomme Vernis d'ambre; mais ce n'eft pas celui dont nous avons déjà parlé, qui n'étant compofé que d'huile & de poix grecque, porte improprement ce nom; c'en eft un qui eft effectivement d'ambre, puifqu'il eft compofé de cette gomme ou de ce bitume; car les Auteurs qui en ont traité, font en difpute fur celle de ces deux qualités qui lui convient le mieux: mais comme ce n'eft point ce que je me fuis propofé, d'allonger mon ouvrage, en rappotant les fentimens des uns & des autres,

je me contenterai de donner la manière de compofer ce Vernis.

J'en ai une recette qui m'a été communiquée par un Chimifte demeurant à Ausbourg, qui m'écrit en ces termes. On doit premièrement avoir (1) l'efprit de térébenthine qui fe fait, en en diftillant encore une fois l'huile; avec cet efprit, on diffout l'ambre, mais auparavant il faut le brûler dans un vaiffeau de terre ou de cuivre; & lorfqu'il eft mêlé avec l'efprit, on doit remuer fans ceffe, afin qu'il ne fe diffolve pas feul; étant diffout avec l'efprit que nous venons de dire, il fait un très-beau Vernis, & qui féche promptement: il eft à remarquer que pour fondre l'ambre, il doit être en quantité affez raisonnable, qu'il ne doit point être en poudre, & qu'il faut un feu léger

(1) Nous ne faifons point en France de différence entre l'efprit & l'huile de térébenthine.

E

& continu. Un autre Chimiste m'a affuré que l'ambre fe fond auffi facilement que la cire avec l'huile (1) qu'on en en tire par l'alambic, mais je n'en ai point fait l'expérience.

Dans le livre de Christophle Love-Morley pag. 539, il y en a

une autre recette en ces termes :

(1) J'ai fait cette épreuve & j'ai diftillé de l'ambre par la cornue, une huile noire & puante; enfuite je l'ai rectifiée dans un alambic de verre, la diftillant avec de l'eau cornmune, elle eft devenue tranfparente, claire comme de l'eau-devie & d'une odeur agréable; mais en ayant mis dans un matras fur de l'ambre pulvérifé, & l'ayant mis en digeftion, j'ai trouvé qu'en effet elle l'amoliffoit, mais l'huile & l'ambre bruniffent, & l'ambre s'écrase dans les doigts fans conferver aucune union dans fes parties, & fas pouvoir dans la fuite reprendre fa première dureté, mais il refte toujours comme une espèce de gelée, ainfi on ne peut faire de cette diffolution aucun ufage pour le Vernis; la gomme copal nẹ s'y diffout pas mieux.

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