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VII.

Le

pape

plaint du

fe

reur en fa

prince porta fu l'affaire du duc de Ferrare. AN.1529. Comme ce duc lui avoit remis fes interêts entre les mains, Charles crut devoir examiner quelle étoit la juftice qui fui étoit dûë, afin de la lui jugement rendre, & l'examen fait, il prononça que Mo. de l'empe dene & Reggio appartenoient de droit à ce duc, veur du duc & qu'il recevroit feulement une nouvelle invede Ferrare. ftiture de ce duché, en païant cent mille du Guice.liv. cats au fouverain pontife avant le vingt-neuPan. Jou. faint Paul. Clement VII. fut tellement irrité viéme de Juin fête des apôtres faint Pierre & Duchefne de ce jugement, qu'il ne voulut point le ratibift, des pa- fier, ni recevoir le paiement des deniers, depes, vie de Clement. quoi l'empereur fe mit fort peu en peine : il VIl.p.. 394. fallut toutefois que le faint pere en paflat par-là.

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lib. 27.

de Boulo

ne.

VIII. Charles étoit parti de Boulogne, le vingr L'empe- deuxième de Mars pour ferendre en Allemagne, reur part après avoir donné ordre aux affaires d'Italie, gne pour fe & le pape le fuivit quelques jours après pour rendre en aller à Rome. L'empereur alla d'abord de BouAllemag logne à Mantouë, ou le duc Frederic de GonD. Ant.de Zague le reçur magnifiquement pendant trois Vera hift. jours, & fa majefté imperiale en reconnoiffance de Charl, V.érigea en duché fon état qui n'étoit que mar quifat auparavant. Ce fut de-là que, fuivant Sleidan in le confeil de Ferdinand fon frere, la diéte 7.p. 208. d'Ausbourg qui avoit été indiquée au huitiéme Belcarim d'Avril, fut prorogée jufqu'au vingtiéme de Juin fuivant dequoi les Lutheriens ne furent pas fâchez, parce que cette prorogation leur donnoit le tems de travailler avec plus d'exactitu de à dreffer la confeffion de foi qu'ils avoient refolu de prefenter à cette diéte.

2.179.

comment.lib.

lib.20.

Spond, hoc.

#nn. n. 3.

IX.

L'empe

De Mantoue Charles V. traverfa les terres reur arrive de la republique de Venife, paffa les Alpes & à Aus- arriva à Trente, par où il entra en Allema. bourg. gne, & alla droit à Ausbourg où il arriva le

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crement,

Sleidan loce

Luth.hoc.

"ann· 1530."

theran. t. I.

treiziéme de Juin, qui étoit eille de la fête-
Dieu, accompagné du roi Ferdinand qui étoit AN.1529.
allé au-devant de lui, avec la reine Marie fa Supracit.p.
foeur, & le cardinal Campege que le pape lui 208.209.
avoit donné pour être fon legat dans la diéte. Georg. Sa-
La pompe de fon entrée étant finie, il congediabin.carm.
de ingreff
les princes Catholiques, & retint ceux qui étoient
Proteftans, pour leur dire qu'il prétendoit que guft.
le lendemain jour de la fête-Dieu, ils fe trouvaf Cochlée in
fent avec les autres à la proceffion du faint fa- at. &fcrip.
felon la coûtume: mais quelques in-
stances que leur en fit fa majefté, ile refuse-p. 205.
rent d'y affifter, & protefterent qu'ils ne pou Maimbourg
voient le faire en confcience. Le marquis Geor-bift, da Ln-
ge de Brandebourg portant la parole au nom 1. 2.P. 250.
des autres, allegua pour raifon de leur refus, Spond. hoc
qu'on ne portoit à cette proceffion que la moi-ann.n.4.
tié du facrement, ce qui montre, dit un hifto Maimbourg
rien, qu'alors les Lutheriens croïoient la pre- ibid. nt fup-
fence réelle hors Pufage & la manducation,
puifqu'autrement ils auroient dû dire, comme
ils ont fait depuis, qu'ils ne pouvoient rendre
ce culte, parce qu'ils ne croïoient JESUS-
CHRIST prefent dans Feuchariftie, que quand
on le reçoit actuellement, & non pas quand
il cft expofe fur l'autel ou porté en procef
fion. L'empereur fut fi irrité de ce refus des
Proteftans, qu'il voulut leur donner un fauf
conduit & les renvoïer, mais ceux des princes
qui étoient zélez pour la paix l'en empêche-
lui reprefentant qu'il ne pouvoit fe dif
penfer de les entendre dans la diéte, pour fça
voir quelle étoit leur créance. Cette difpute re-
tarda la proceffion qui fe fit enfuite avec beau
coup de pompe, & à laquelle l'empereur affifta
avec édification.

rent,

Comme ce prince avoit défendu à tous les prédicateurs de la nouvelle religoin, de faire

au

X.

aucune prédication jufqu'à la conclufion de la AN.1529 diéte, il y cut encore quelque difpute à cette L'empe- occafion; plufieurs obéirent. Luther conseilla reur fait de fe foumettre à cette défense, parce qu'elle défenfe de n'étoit que pour un tems limité; mais plu pêcher aux fieurs princes Proteftans prétendirent que cette prédicateurs Lu- défenfe ne les regardoit point, & s'obftinerent theriens. à vouloir faire prêcher leurs miniftres mais Sleidan. in P'empereur leur aïant marqué d'un ton affez comment.lib. haut qu'il vouloit être obéi, ils fe foumirent 7.p.209. comme les autres : tout étant ainfi reglé, la

XI.

la diéte, 'à

diéte commença un lundi vingtiéme de Juin qui étoit le jour marqué: on en fit l'ouverture

par une meffe du Saint-Efprit qui fut folemnelMeffe du lement chantée dans l'églife cathedrale, & à Saint-Ef laquelle l'empereur ordonna à tous les princes pritavant & électeurs de l'empire d'affifter. Cet ordre laquelle les embaraffa fort les princes Proteftans, parce que Proteftans l'électeur de Saxe étant grand maréchal de affiftent. l'empire, devoit faire fa charge à cette meffe, ibid.ut fu- & porter l'épée devant l'empereur dans de

Sleidan.

prà. femblables ceremonies. Ils confulterent leurs Cochlée hot theologiens, qui déciderent que dans un cas n.p. 207. femblable, il étoit permis à l'électeur de fe

18.

trouver à la meffe, non pas comme une action

de religion, mais feulement pour faire fon office; & là-deffus ils citerent l'exemple de Lib.4. Reg. Naaman auquel le prophete Elizée permît de foutenir le roi de Sirie fon feigneur, lorsqu'il alloit dans le temple adorer l'idole de Remmon, parce qu'il ne faifoit point alors un acte de religion. Sur cette décifion, l'électeur prit le parti d'obéir à l'empereur. Cochlée dit qu'il fut accompagné des autres princes Proteftans qui Extat apud affifterent auffi-bien que lui à la meffe, & au Glodaft. difcours latin qui fut prononcé par Vincent sonftit. im- Pimpinette, nonce apoftolique & archevêque perial. t. I. de Roffano, parce que le legat étant imcom

modé

modé de la goutte, ne pouvoit le trouver à ces AN.1529. actions publiques. Sleidan toutefois affure pofi- Pallavic. tivement qu'aucun des princes Proteftans n'af- hift. conc. fista à la messe, à l'exception de l'électeur de Trid. lib. Saxe.

3.cap. 3.

Ecrit de

Luther aux

membres

Sleidan in

comment.l.

7.p.230.

XIII.

Premiere

Après la meffe qui fut celebrée par l'arche- XII. vêque de Mayence, on alla à l'hôtel de ville, où la diéte devoit s'affembler. Luther qui eut bien voulu faire dominer fon parti dans cette de la diéte diéte, adreffa à tous ceux qui devoient la for- d'Ausmer un écrit fort vif contre la cour de Rome, bourg. & en même-tems affez artificieux, pour faire croire à ceux qui n'étoient pas fuffifamment inftruits, que la verité avoit abandonné l'église Romaine pour pafler dans fon parti. Mais cet écrit ne fit impreffion que fur ceux qui étoient déja devouez aux opinions nouvelles, & n'empêcha point le parti catholique de parler fortement pour la défenfe de la verité dans la diéte. Après que tous ceux qui la compofoient eurent pris leurs places, l'empereur étant fur fon trône, portant le fceptre, la couronne, le féance de manteau imperial, & aïant devant lui l'épée la diéte Que fur une table, l'électeur de Saxe, George bourg. marquis de Brandebourg, Erneft François de Sleidan, in Lunebourg, Philippe landgrave de Heffe & comment. I. Wolfgang prince d'Anhalt, tous Lutheriens, 7.p.209. fe leverent & s'allerent mettre devant l'empe&Seg. reur. Frederic comte Palatin lût à l'affemblée un écrit affez long, comprenant les motifs qui avoient obligé fa majefté imperiale à convoquer la diéte il s'étendit particulierement fur k la neceffité qu'il y avoit de s'oppofer aux progrez des Turcs, qui avoient engagé les princes Hongrois à demander du fecours à l'empire pour repouffer l'ennemi, & reparer leurs pertes. Il fit un long détail des cruautez que les infidéles exerçoient dans ce roïaume, fans avoir

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E

de

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au

d'Aus

aucun égard, ni à l'âge ni au fexe, violant les AN.1530. femmes & les filles, égorgeant les enfans, ravageant tout le plat-païs, & laiffant par tout des veftiges de leur inhumanité, & de leur barbarie. Venant enfuite à ce qui concerne la religion, il déclara que l'empereur avoit indi qué cette affemblée, afin que chacun y proposât par écrit ce qu'il jugcoit à propos, & qu'on pût déliberer fur les propofitions que l'on y feroit, pour procurer la paix & le repos l'Allemagne. La diéte afant mis l'affaire en déliberation, l'on ftatua qu'on commenceroit par ce qui regarde la religion

XIV.

La feconde féance le tint le vingt-quatriéme Seconde du même mois, fête de S. Jean-Baptifte. Le féance. cardinal Campege y fit un difcours latin, en Sleid. ibid. prefence de l'empereur & des princes. Il releva ut fupra. fort la vertu & la pieté de l'empereur, & ex

1.212.

horta les princes à lui être soumis & à lui obéir, promettant au nom du pape, que de fon côté la fainteté feroit tout ce qui dépendroit d'elle, pour les engager tous à faire profeffion d'une même foi, & à entreprendre d'un commun accord la guerre comre les Turcs. L'électeur de Maïence répondit pour la diete, que la majefté imperiale, en qualité de défenfeur de l'églife fe roit tout fon poffible pour terminer les differends de la religion, emploïeroit toutes fes forces contre les Turcs, & que les princes agiroient de concert avec lui. Les deputez d'Autriche raconterent les miferes dans lefquelles Soliman les avoit reduits; les autres parlerent auffi, & après eux tous, l'électeur de Saxe, accompagné des princes Proteftans nommez plus haut, vint fe prefenter devant le trône de l'empereur, pour le prier d'entendre la confeffion de leur docteine, qui avoit été approuvée par Luther retiré dans la fortereffe de Coburg, quoiqu'il eut souhaité

qu'on

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