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teftans pour ne fe pas foumettre & ne pas ac- ANS 300 cepter les offres qu'on leur avoit faites que pour le concile qu'ils demandoient felon les décrets de l'empire, ils ne s'y foumettroient pas fr on le leur accordoit, aïant déja recufé le dernier décret de Spire & protefté contre en y oppofant leur appel qu'il regarde cependant comme nul; c'eft pourquoi il veut fçavoir d'eux, s'ils peuvent fouffrir de plus amples procedu res, afin que la matiere foit plus long-tems difcutée, ajoutant qu'il n'épargnera point fes peines, pour procurer enfin quelque ouvertu re de paix que s'ils refufent ces offres, & demeurent toûjours opiniâtrement attachez à leurs erreurs qu'alors ils fe conduira en la maniere qui convient à un protecteur de l'é glife, qu'il étoit déja tard, & qu'ils pouvoient y penfer jufqu'au lendemain.

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vant l'em

pereur pour

Ils s'y rendirent exactement, & le chance. XXXI. lier de Saxe George Pontanus portant la pa. Pontanus role, dit en leur nom, que fi l'empereur étoit parle debien informé de la maniere dont les chofes, s'étoient paffées, il ajoûteroit foi à leur rapport, les Prote& qu'ils ne doutoient point que dans un con- ftans. cile saint & libre, leur doctrine ne fût decla. Sleidan loco ut fuprà rée conforme à la parole de Dieu. Qu'il ne lib. 7. p. falloit donc pas être furpris, s'ils ne vouloient 220. pas accepter les conditions qu'on leur avoit offertes, que leur appel avoit été interjetré pour caufes preffantes & neceffaires, dans le tems qu'on publioit un décret qui alloit directement contre la doctrine de l'évangile & les pratiques de l'ancienne églife: qu'ils veulent bien y obéir, mais qu'on doit remarquer que le concile a été promis par les deputez de fa majefté imperiale long-tems avant le décret, & non feulement à Spire, mais dans toutes les autres diétes de l'empire dans lefquelles on

a toûjours paru d'un fentiment unanime làAN-15 30. deffus: que puifqu'ils ont appellé & à l'empe

reur & à un concile libre, ils efperent qu'on
ne dérogera pas à leur appel, jufqu'à ce que
par forme de droit, la caufe foit vuidée. Pour
ce qui eft de fçavoir fi dans un femblable dif-
ferend, la moindre partie doit ceder à la plus
grande, ils reconnoiffent que ce n'étoit pas le
lieu d'en difputer, n'étant obligez que d'expo-
fer les raifons de leur appel, & de rendre
compte de leur conduite en plein concile, Ainfi
puifque toutes les diétes qu'on a tenues ont
ftatué fans aucune condition ou reftriction qu'on
affembleroit un concile > on prie très-humble-
ment l'empereur de ne point abolir leurs dé-
crets, mais de regler fes volontez fur celle des
états. Qu'au refte ils le remercient très-refpe-
Atueufment de ce qu'il offre une plus ample
procedure, & même fes foins pour cette affai
re; quoique par tout ce qui s'eft paffé jusqu'a-
lors, on doive être content de leur foumiflion.
Enfin ils concluent qu'ils attendent le concile
comme un moïen d'établir la paix, & qu'ils
promettent jufqu'à ce tems-là, de ne rien faire
qui ne puiffe être approuvé de Dieu & d'un
concile légitime.

L'empereur voïant que ni fes prieres, ni les
promeffes, ni les remontrances très-fortes qu'il
leur avoit fait faire même en fa préfence,
n'avoient de rien fervi pour les ramener à leur
devoir, & qu'ils fe prévaloient trop hardiment
des conjectures du tems pour les interêts de
leur parti, declara dans la féance du vingt-
deuxième de Septembre qu'il leur accordoit un
délai jufqu'à la fin d'Avril 1531. pour fe réu
nir avec Péglife Romaine, de laquelle ils étoient
feparés, défendant toutefois fous de grandes
peines, d'écrire, de parler ni foutenir publique

ment

(

ment aucune chose injurieufe à l'églife, ni de recevoir dans leur communion aucun catholique de l'un ou l'autre fexe, particuliere. ment des ecclefiaftiques. Il leur défendit fous de très-griéves peines de troubler la liberté des catholiques dans leurs états, ni de les inquieter en aucune maniere dans l'exercice de leur religion. L'archevêque de Maïence, l'électeur de Brandebourg, les évêques de Salsbourg, de Strasbourg, de Spire, George duc de Saxe, Guillaume prince de Baviere & Henri de Brunswick, furent choifis pour dreffer le décret. Ce fut dans cet intervalle que l'empereur afant appris, que l'électeur de Saxe vouloit fe retirer, lui fit dire d'attendre encore quatre jours; & le décret étant fait du confentement des prin ces, & des états catholiques de l'empire, il fit appeller le même électeur & fes affociez, devant lefquels on fir lecture du décret en pleine affemblée le vingt-deuxième de Septembre, comme on a dit.

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Décret de

Outre le tems qu'on accordoit aux Proteftans xxxII. jusqu'au quinziéme d'Avril, pour renoncer à leurs erreurs, & la défense de rien innover, ou faire imprimer contre la religion catholi. bourg con

que,

la diéte d'Auf

Sledim lo

P. 221.

ce décret les exhorte à fe conformer dans tre les tous les points de la créance catholique aux Proteftans. princes, & aux autres membres de l'empire có feep libero qui après avoir oui la réfutation qu'on a faite. de leur confeffion de foi, qui avoit été mûre-Pallavit.lib. ment examinée, l'avoient generalement reprou- 3.cap. 4.p. vée. On y dit qu'il y avoit eu diverfes con. 237. ferences, entre les mêmes Proteftans & les Ca. tholiques, dont le refultar avoit été que ceuxlà s'étoient retractez fur certains points con traires à l'ancienne églife, & s'étoient obftinez à nier les autres. On leur ordonne de ne rien faire contre la religion, de laiffer agir dans une en

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tiere

tiere liberté, quiconque voudra, l'exercer dans ANS 30 leurs états, de reptimer les Anabaptiftes, & tous autres qui embrafferoient de nouvelles opinions, de ne point empêcher les prêtres & les religieux de celebrer publiquement la meffe, & d'adminiftrer les facremens avec une pleine & entiere liberté. On y ajoûte que comme il y a très-long-tems qu'il ne s'eft tenu de concile libre & univerfel, & que cependant il y a plu fieurs abus dans l'ordre ecclefiaftique & dans le feculier, qu'il faut neceffairement reprimer, l'empereur, qui a déja traité de cette affaire avec le pape, a refolu de l'avis des électeurs, des princes & des ordres de l'empire, de faire enforte auprès du pape, des rois & des autres princes chrétiens, que dans fix mois après la fin de cette diéte imperiale, on en convoque un dans quelque lieu commode, & qu'on le celebre un an après la convocation, pour y prefenter leurs griefs.

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Les princes Proteftans, qui ne s'attendoient pas à un femblable decret en furent fort étonnez. L'électeur de Saxe, & les autres princes fes affociez, répondirent à l'empereur, Pontanus portant la parole, qu'ils n'avouoiem pas que leur confeffion eut été bien refutée par Pautorité de l'écriture fainte; qu'au contraire ils étoient perfuadez qu'elle eft tellement appuite fur cette même autorité, qu'on ne peut la condamner; ce qu'ils auroient démontré évidemment, dirent-ils, fi on eût voulu leur confier une copie de la réfutation qui en a été lue, Que cependant, afin que cette réfutation ne demeurât pas fans réponse, ils avoient pris la plume auffi-tôt après en avoir entendu la lecture, & y avoient répondu autant qu'ils pou voient fe fouvenir de ce qu'elle contenoit. Et quoiqu'ils ne fe flatent pas d'avoir fatisfait à

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tous les articles, cependant fi l'empereur veut bien avoir la bonté de lire leur écrit,

ils ne

AN.1530.

XXXIII.

fai des Pro

P.222.

doutent pas qu'il ne trouve leur confeffion de Apologie foi plus folide & plus inébranlable. Là-deffus de la conPontanus prefenta cette apologie à fa majefté feffion de imperiale, Frederic palatin la reçut & la ren- teftans > dit auffi-tôt, parce que l'empereur à qui Fer- prefentée à dinand avoit dit quelque chofe à l'oreille, fit l'empereur. figne au palatin. Pontanus ne laiffa pas de Sleidan in pourfuivre fon difcours. Il dit que depuis la tom.lib.7. derniere diéte, les princes n'avoient fait aucune innovation dans la doctrine, & n'avoient rien fait imprimer fur les conteftations prefen tes que quoiqu'ils cruffent que leurs fentimens étoient veritables, toutefois ils n'avoient forcé perfonne à les embraffer, & ne le prétendoient pas faire à l'avenir. Qu'à l'égard des Anabaptiftes, ils ne les avoient jamais fouffert non plus que ceux qui méprifent le facrement de l'autel, & les avoient chaffez de leur païs. Enfin il fupplia que copie du décret lui fut donnée pour déliberer fur ce qu'on auroit à répondre.

Le lendemain l'empereur leur fit répondre xxxiv. par P'électeur de Brandebourg qu'il étoit tout- Remonà-fait furpris de la hardieffe avec laquelle ils trances de affuroient que leur doctrine fût fainte & pure, l'empereur aux princes après avoir été refutée par l'autorité de l'écri- Proteftans. ture, & condamnée depuis long-tems par les Sleidan loco conciles, & comment ils ofoient dire fi ouverte.fup. p. 22 3. ment que lui empereur & tous les autres princes catholiques étoient dans l'erreur, & foutenoient une fauffe religion, d'autant plus qu'ils condamnoient par là leurs ancêtres, & le duc de Saxe lui-même fes parens qui n'avoient pas penfé comme lui. Qu'il ne pouvoit donc croire ce qu'ils difent, que leur doctrine eft fondée fur le témoignage de la parole de Dieu, &

qu'on

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