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Sainte Mar

France.

CXII.

à Franc

fort. Sleidan.

on y réfolut de ne point approuver Pélection AN.1531 du roi des Romains, & de ne rien épargner the hift.ge- pour fe défendre, fi on leur ordonnoit quel néalog.de que chofe contre la parole de Dieu. Ils écri virent à l'empereur & à Ferdinand qu'ils ne pou Guice.lib. voient confentir à ce qui venoit d'être fait conIO. tre la liberté & les loix de l'empire, ni donner Affemblée le titre de roi des Romains à Ferdinand ; & des princes Pélecteur de Saxe manda que fi on traitoit l'af Proteftans faire felon les formalitez, il ne dégenereroit pas de la fermeté de fes ancêtres. On propofa de recevoir les Suiffes dans la ligue, fuivant le in comment. defir des villes imperiales; mais le prince de Saxe répondit par fes ambaffadeurs, qu'il n'étoit pas permis de faire aucune alliance avec eux, parce qu'ils ne pensoient pas bien touchant la céne; qu'à la verité la ligue trouveroit de grands avantages s'ils y entroient, à caufe de leurs freres & de leur puiffance, mais que ces raifons n'étoient d'aucun poids, & qu'on ne devoit pas s'expofer aux malheurs de ceux dont il eft parlé dans la fainte écriture, qui, pour rendre leur parti plus fort, faifoient indifferem ment toutes fortes d'alliances. Dans cette affemblée le trouverent les députez des villes de Strasbourg, Ulm, Lubeck, Nuremberg, Conftance, Ruteling, Memingen, Lindaw, Bibe

Lib. 8. p. 246.

rac,

Ifne, Campodun, Heilbron, Magdebourg,
Bréme, Brunfwik & Gottingen. On reçut des
lettres de l'électeur de Saxe, & du landgrave
de Heffe, qui marquoient que l'archevêque de
Maïence & l'électeur Palatin étoient chargez de
la part de l'empereur de leur parler de paix
qu'ils les exhortoient d'entrer dans les vues, &

que s'ils y étoient difpofez, on leur marqueroit
le jour pour fe trouver tous enfemble en quel
que lieu. La chofe fut propofée, & les députez
répondirent qu'ils y confentoient volontiers,

pour

a

pourvû que la chambre imperiale n'eût point d'action contre eux; ce qui aiant été accordé par l'empereur, on prit jour pour le trentiéme d'Août à Spire.

AN.1531

Sleidan, in

comm. lib.

Pendant qu'on travailloit à réconcilier fa CXIII. majefté imperiale avec les princes Proteftans, de guerre Préparatifs & à établir la paix entre les deux partis; les entre les Suiffes travailloient au contraire à leur pro- cantons. pre destruction, & le faifoient entr'eux une Suiffes. guerre civile. Les cantons de Zurich & de Berne fe faifirent d'abord des paffages, pour empê- 8.p.252. cher la communication des vivres à leurs voifins, & l'on étoit prêt de fe battre, lorfque le roi de France avec les cantons de Glaris, de Fribourg, de Soleure & d'Appenzel fe rendit médiateur. Après beaucoup de difputes on pros pofa ces conditions; qu'on oublieroit les inju res qui s'étoient dites de part & d'autre, & qu'on fe pardonneroit le paffé, en promettant de vivre à l'avenir en bonne intelligence qu'on rappelleroit ceux qui avoient été bannis pour faits de religion; que les cinq petits Cantons continueroient à faire profeffion de la même doctrine, pourvû qu'ils ne défendiffent plus la lecture de l'ancien & du nouveau Teftament; qu'on n'inquieteroit nullement les alliez de Zurich & de Berne, & que tous fe donneroient de mutuels fecours: mais ces conditions n'aïant point été acceptées, ceux de Zurich & de Berne firent imprimer un manifefte, pour apprendre au public les raifons qui les portoient à empê cher la communication des vivres aux autres ; ils fes plaignoient qu'on ne ceffoir de les ouurager, qu'on refufoit les conditions de paix propofées par les médiateurs, qu'on ne gar doit aucun traité des années precedentes, & de là ils concluoient qu'ils n'étoient pas coupables, & que s'il arrivoit quelques troubles, il falloit L 2

.

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s'en

Guerre ci

les Zuin

gliens Suif

s'en prendre à ceux qui en étoient les auteurs. ANA531. Les cinq cantons Catholiques, fçavoir, LuCXIV. cerne, Suitz, Zug, Uri & Underval, qui ne vile entre faifoient qu'environ le quart du païs, se trouvant dans une extrême difette, leverent des troupes fans bruit, & fe mirent en campagne le neuvième d'Octobre, & comme l'inégalité tholiques. de leur nombre, en comparaifon de celui de Sleidan loco leurs ennemis, ne pouvoit être fuppléé que par Jeep.lib.8.pune extrême diligence, ils laifferent leur artil Pallavit,lerie pour aller plus vite, & arriverent au

fes, & les

cantons Ca

253.

hift. conc.

nombre d'environ huit mille auprès de la monTrid.1.3. tagne de Zurich, avant que leurs ennemis cap. 8. euffent été informez de leur marche. Ils char gerent avec tant de vigueur environ mille ou douze cens hommes qui fe trouvoient far la frontiere, qu'ils les mirent en fuite. Mais le peu de diftance qu'il y avoit de là à Zurich, attira fur les Catholiques vainqueurs jufqu'à CXV. vingt mille ennemis commandez par Zuingle Zuingle eft lui-même, qui voulut faire en cette occafion tué dans la l'office de general d'armée, quoique les amis bataille. lui confeillaffent de s'en abftenir. Les Catholi Sleid.ut Jap. 1. 8. p. ques le voïant venir, & ne doutant point d'être 353. battus, n'oferent Pattendre en pleine campagne, Cochl. in & fe mirent en bataille derniere un défilé par at.& fcrip. où les ennemis ne pouvoient paffer que Pus am.p.202. après l'autre ; ce qui fut caufe que ne pouPallav.lib. vant marcher en bataille rangée, & fe trouvant 3.c.8. accablez de la foule, la plus grande partic fut tuée, & l'autre mife en déroute. Zuingle fur du nombre de ceux qui demeurerent fur la pla ce, en combattant très-vaillamment à la tête d'un bataillon cette défaite arriva le onziéme d'Octobre. Les vainqueurs chercherent le ca davre de Zuingle, & l'aïant trouvé le déchi rerent en pieces & le jetterent au feu. Il pouvoit avoir environ quarante-quatre ans, étant plús jeune que Luther de quatre ans.

Luth, hoc

Le

1

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AN.1531

CXVI.

Le fentiment qu'il avoit fur le falut des païens eft tout-à-fait extraordinaire, & merite d'être ici rapporté. C'eft dans la confeffion de Sentiment foi qu'il adreffa un peu avant fa mort à Fran- de Zuingle çois I. y expliquant l'article de la vie éternel- fur le falut le. Il dit à ce prince:,, Qu'il doit efperer de des Païens. In Chrift. voir l'affemblée de tout ce qu'il y a eu fidei clara d'hommes faints, courageux, fidéles & ver-expofitione tueux dès le commencement du monde. Là 1531.p.27. » vous verrez, poursuivit-il, les deux Adam, ,, le racheté & le redempteur; vous y verrez ,, un Abel, un Enoch, un Noé, un Abraham, un Ifaac, un Jacob, un Judas, un Moïse, un ,, Jofué, un Gedeon, un Samuel, un Phinées, ,, un Elic, un Elifée, un Ifaïe avec la Vierge Mere de Dieu qu'il a annoncée, un David, ,, un Ezechias, un Jofias, un Jean-Baptiste, un faint Pierre, un faint Paul. Vous y verrez „Hercule, Thefée, Socrate, Ariftide, Anti,,gonus, Numa, Camille, les Catons, ,, Scipions. Vous y verrez vos predeceffeurs & tous vos ancêtres qui font fortis de ce mon de dans la foi. Enfin il n'y aura aucun homme de bien, aucun efprit faint, aucune ame fidéle que vous ne voyiez-là avec Dieu. Que » peut-on penfer de plus beau, de plus agréa ble, de plus glorieux que ce fpectacle?

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les

Qui jamais s'étoit avifé, dit le fçavant Evê- Hif. des que de Meaux, de mettre ainfi JESU S. variations v. CHRIST pêle-mêle avec les Saints; & à la 1.4.2. p. fuite des patriarches, des prophetes, des apô-73. tres & du Sauveur même jufqu'à Numa le perc de l'idolâtrie Romaine, jufqu'à Caton qui fe tua lui-même comme un furieux, & nonfeulement tant d'adorateurs des fauffes divinirez, mais encore jufqu'aux dieux & jufqu'aux heros, un Hercule, un Thefée qu'ils ont ado ré? Je ne fçai pourquoi il n'y a pas mis Apol

L 3

lon

lon ou Bacchus, & Jupiter même; & s'il en AN.1531a été détourné par les infamies que les poëtes leur attribuent, celles d'Hercule étoient-elles moindres? Voilà de quoi le ciel eft composé, felon ce chef du fecond parti de la reforme; voilà ce qu'il a écrit dans une confeffion de foi qu'il dedic au plus grand roi de la Chrétienté; & voilà ce que Bullinger fon fucceffeur, nous a donné comme le chef-d'œuvre & comme le dernier chant de ce cygne melo. dieux. Et on ne s'étonnera pas que de telles gens aïent pû paffer pour des hommes extraordinairement envoïez de Dieu afin de reformer l'églife; auffi Luther ne l'épargna pas fur cet article.

Maimbourg

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Zuingle avoit encore compofé un livre de la vraie & de la fauffe religion, qu'il avoit eu la temerité de faire prefenter à François I. & dans lequel on voit fes fentimens fur le peché originel, fur le baptême, fur la prefence réelle, & fur d'autres points de la foi catholique. Toutes les œuvres ont été imprimées en quahift.dn Cal-tre volumes in folio. On a dit de lui que c'évinif. t. 1.p. toit un homme hardi & qui avoit plus de feu Hofpinian. que de fçavoir, qu'il y avoit beaucoup de netteté dans fes difcours, & qu'aucun des prébift. facramentar. par-tendus reformez n'a expliqué fes penfées d'une te altera. maniere plus précife, plus uniforme & plus fuivie; mais auffi aucun ne les a pouffées plus loin ni avec plus de hardieffe.

I.

CXVII.

Sa mort fut fuivie d'affez près de celle d'OeMort de colampade, qui arriva le premier Decembre Jean Oeco1531. à l'âge de quarante-neuf ans. On rap lampade. porte la caufe de fa mort affez diverfement. Sleidan dit qu'étant déja indifpofé, la nouvel le de la perte de Zuingle lui caufa un fi grand chagrin, que fon mal venant à augmenter, le conduifit au tombeau. Luther dit qu'il fut ac

Prateol. in

vita Joan.

Oecolam.

pad.

cablé

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