avec la nié ce du pape. fion rétablira la paix dans toute l'Allemagne. AN.IS 31. La diéte convoquée à Spire pour le treizième de Septembre, fut remife au mois de Janvier de l'année suivante, & indiquée à Ratisbonne comme un endroit plus proche de l'Autriche où la guerre des Turcs pourroit commencer. VI. Mais pendant que l'empereur travailloit à François I. faire la paix avec les princes Proteftans, Franpropofe le mariage de çois I. cherchoit à le brouiller avec les autres fon fils princes, & à profiter contre lui du mécontentement où étoit le pape, au fujet du jugemene que ce prince avoit prononcé fur l'affaire du duc de Ferrare & qu'on a rapporté plus haut. Dans cette vûe François I. attentif à mettre le pape dans fes interêts lui fit proposer le mariage de Catherine de Medicis fille du duc Laurent avec le duc d'Orleans Henri fon ferond fils, honneur auquel la maifon de Medicis n'auroit ofè jamais afpirer, fi le roi ne l'eût offert de fon propre mouvement: le pape en fut touché, & moins l'affaire paroiffoit vraifemblable, plus il fe fentoit d'inclination pour le roi de France qui la propofoit fi volontiers, plus par confequent il fe trouvoit difpofé à entrer dans les vûës de ce prince contre l'empereur, contre qui il étoit déja aigri. Une autre conteftation qui s'éleva peu de tems après entre lui & Charles au fujet de la vacance de l'évêché de Malthe, augmenta cette indifpofi tion. Un des articles de la ceffion que ce prince Vacance fit de cette ifle aux chevaliers de Rhodes, étoit du fiege épifcopal que dans la vacance du fiége épifcopal, le de Malthe grand-maître & fon confeil feroient obligez de VII. nommer au viceroi de Sicile trois fujets capables, d'entre lefquels fa majefté imperiale en choifiroit un. Baltazar Waltkirk chancelier de l'empire qui rempliffoit ce fiége, étant mort, le grand-maître Villiers de l'Ifle-Adam nomma аусс avec le chapitre, conformément aux termes des privileges, trois perfonnes, qui étoient fre- AN.1531, re Pontus Laurenin, frere Thomas Bofio Italien, & frere Dominique Cubelle fujet de l'empereur, à qui l'on envoïa cette nomination. Comme tout l'ordre s'intereffoit pour Bofio à caufe de fon merite, le grand-maître en écrivit au pape, qui aïant lui-même beaucoup de confideration pour Bofio, n'eût pas de peine à le recommander à l'empereur :,, Quoique nous foïons perfuadez, écrivit-il à ce prince, que crit à l'emles trois fujets nommez par le grand-maître pereur pour & par pour remplir l'évêché de Mal- le prier de , the, font également capables, aïant été nom nommer ,, mez par des perfonnes fages & prudentes, & ,, qu'il ne doive point fe trouver en nous au» cune acception de perfonne; néanmoins aïant », appris qu'entre ces trois fe trouve Thomas 4. 1. 10. Fo " l'ordre VIII. Le pape Bofio. é De Vertot hift.de Malthe t. 3. in Bofio vicechancelier dudit ordre, frere d'An- 115.& toine Bofio d'heureufe memoire, que vôtrefuiv. ,, majefté a connu à Boulogne lorfque nous y étions ensemble: nous n'avons pû moins faire ,, en confideration & de la memoire du défunt & du merite du frere qui lui furvit, que de ,, lui accorder auprès de vôtre majesté cette re,, commandation très-jufte & très-forte qui part fincerement de nôtre cœur & de nôtre affe»ction. Cette lettre eft du vingt-uniéme d'Aoû 1531. " Pour répondre à cette recommandation, Pempereur fit dire au faint pere par fon ambaffadcur, que dans peu de tems il lui donne roit fatisfaction, avec d'autant plus de joïe que fes vûës s'accordoient avec les fiennes; il lui écrivit auffi en termes fort obligeans, & lui fir connoître, qu'il ne manqueroit pas de répon dre au plûtôt à fes youx & à ceux du public, & de lui témoigner combien il avoit de déferen ce pour fes recommandations. Il en parla dans AN.1531. les mêmes termes au cardinal Campege, lorf que ce légat l'entretint de cette affaire, qui lui étoit auffi recommandée, & l'assura qu'il feroit IX. dans peu la nomination qu'on lui demandoit. Il L'empe- la fit en effet quelques femaines après, & en ́remit l'acte à l'ambaffadeur de l'ordre, qui l'endation du voïa auffi-tôt au grand-maître. reur à la re comman pape nom. Cette nomination fut reçûë à Malthe avec me Bofio beaucoup de joïe; l'empereur en reçut mille beévêque de Malthe. nedictions,& fans differer, on lui en écrivit une lettre de remerciment. Bofio reçut de toutes parts des complimens de felicitation; l'affaire fut regardée comme heureusement finie, & le grandmaître, pour y mettre le fceau, voulut envoïer exprès un chevalier à Rome en qualité d'ambaffadeur, pour accompagner Bofio de la part de l'ordre, le prefenter à la fainteté conjointement avec l'ambaffadeur ordinaire, la remercier de la continuation de fa bonté en faveur de P'ordre, & en recevoir les bulles neceffaires. Le chevalier & Bofio étant arrivez à Rome, le premier eut audience du pape & lui prefenta Bofio: mais Clement VII. loin de recevoir les remercimens qui lui furent faits, dit :,, Que Le pape, l'églife de Malthe étoit déja pourvûë; qu'il enfuite le avoit nommé à cet évêché le cardinal Ghinucci cardinal ,, & que l'ordre ne pouvoit pas efperer un plas Ghinucci à,, grand honneur, que d'avoir pour fon évêque set évêché. » un cardinal d'un fi grand mérite, & qu'il efperoit qu'on recevroit fans aucun obftacle le grand vicaire que le cardinal feroit inceffam.,ment paffer à Malthe, pour prendre poffeffion X. nomme de l'évêché.,, L'ambaffadeur furpris de ce difcours, & cachant fon chagrin, répondit affez modeftement, que cette affaire regardoit uniquement l'empereur, qui fans doute feroit étonné d'un changement fi fubit. » C'est à nous, répar ,, tit le pape indigné, & non pas à Charles, à " AN.1531. nant cette Sandoval Le grand-maître agiffant prudemment, parut ne prendre aucun parti dans cette affaire, pour ne fe pas trouver entre deux puiffances, qu'il avoit un égal interêt de ménager. Mais l'empereur qui avoit toûjours connu Clement, pour être d'un caractere fort changeant, aïant été informé de cet évenement par la lettre de fon ambassadeur à Rome, ne put s'empêcher de XI. dire, même en plein confeil;,, qu'il ne s'étoit Surprife de ,, jamais fié au pape, parce qu'il avoit toûjours l'empereur ,, connu, que dans toutes fes actions il y avoit en appre,, quelque fineffe fecrete & cachée; mais pour nouvelle. ,, cette fois, ajoûta-t-il, j'avoue à ma honte, » que j'ai été trompé pour ne m' être pas affez Sangro & défié de fes manieres vives, & empreffées en vida del ,, apparence, dont il follicitoit lui-même la no- Imper, Car ,,mination de Bofio. On dit que Clement avoites V. été fâché du retardement que l'empereur avoit apporté dans cette nomination, quoiqu'il n'eut pas été long, & qu'il avoit dit à ce sujet devant quelques cardinaux » que quand les fouverains pontifes prient en femblables occafions, leurs », prieres doivent être reçûës comme des commandemens; mais il y a lieu de croire, ne fut là qu'un prétexte de fon changement, & que la vraie raifon eft qu'il vouloit que cet évêché ne dépendît que du faint fiége, & que la nomination en appartînt toûjours aux papes; mais l'empereur pourfuivit toûjours fon droit, & engagea Bofio à ne fe point laffer de folliciter fa nomination. que ce Le pape ne nomma que trois cardinaux dans cette année, deux le vingt-deuxième de Mars, XII. Clement VII. Jeg. XIII. cardinal Laurent & le troifiéme le vingt-cinquiéme de Septembre.. AN.1531 Le premier fut Alphonfe Manriquez de Lara Création Efpagnol, fils de Rodrigue Manriquez comte de de cardi- Parades, d'abord évêque de Cordoue, enfuite naux par archevêque de Seville. 11 eut le titre de faint Calixte, qu'il changea quelque-tems après pour Ciarenius celui des douze apôtres. Le fecond Jean de Tain vit. pon- vera de Pardo Efpagnol qui avoit été recteur de tif. t. 3. l'université de Salamanque, fucceffivement évê1.519.& que de Ciudad Rodrigo, de Leon, d'Ofma & enfin archevêque de Compoftelle. Clement VII, non.feulement le gratifia du chapeau de cardinal fous le titre de faint Jean Porte-Latine, mais il lui donna encore l'archevêché de Tolede un des plus riches de toute l'Espagne. Enfin le troifiéme fut Antoine Pucci neveu des cardinaux Laurent & Robert Pucci. Laurent Mort du n'eût pas la joie de voir fon neveu cardinal étant mort quelques jours avant la promotion, Pucci. ou dans le tems même de cette promotion. Il Ciaronius t. étoit d'une famille noble & ancienne de Flo3.P. 337 rence, & fon merite plus encore que fa naifrel. in addit. fance, l'avoit fait connoître à Rome. Leon X. le fit cardinal en 1513. & lui confera fucceffiAubery vie vement quelques évêchez & les emplois les plus importans de la cour de Rome; mais il fut accufé de concuffion & de peculat, & même d'avoir fourni à Luther un prétexte pour s'emporter contre l'avarice de la cour de Rome & en particulier contre les indulgences, par la profufion extraordinaire qu'il en faifoit. Paul Jove dans la vie de Leon X. avouë, que Риссі avoit abufé du bon naturel de ce pape, par fes flateries & par fon adreffe à adoucir la feverité des canons, par des interpretations commodes & trop indulgentes. On dit même qu'il n'avoit point eu honte d'établir cette maxime pernicieufe & déteftable, que ces fortes de gains Andr Victo ad Ciac. des cardi naux. étoient |