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AN.1533.

Cochl. in

act. &

ther, hoc

l'occafion de ce que Luther avoit dit du ferment, & pouffe vivement l'orgueil de fon adverfaire, qui n'eft fondé, dit-il, que fur des fcript. La- menfonges & des calomnies. Cochlée rapporte auffi l'accord fait entre l'électeur de Saxe & le duc George, qui avoient été divisez nonfeulement à caufe de la religion, mais à l'oc cafion de quelques interêts temporels. Cette divifion aiant été terminée à la fatisfaction de l'un & de Pautre, l'on défendit à Cochlée auffibien qu'à Luther, d'emploïer les noms des princes dans leurs querelles.

ann. p. 147.6 148.

le duc

d'Orleans.

Pendant que l'empereur étoit en Efpagne, Clement VII. oubliant une partie de ce qu'il avoit promis à ce prince, convint avec François I. roi de France, que le duc d'Orleans épouferoit Catherine de Medicis petite niéce de fa fainteré, & fille de Laurent.

LXXIX. Ce mariage avoit fi peu de vraisemblance, Projet fait que le pape, qui ne pouvoit fe flatter que la à Boulogne chofe put réüffir, avoit confulté là-deffus l'emdu mariage de Catheri-pereur, pendant qu'il étoit à Boulogne, & ne de Me- Charles l'avoit fort exhorté à accepter l'offre > dicis avec dans la perfuafion que le roi manquant à fa parole, fe brouilleroit avec Clement. Mais l'emMem. da pereur fut très-étonné, quand les cardinaux Bellay liv. de Tournon & de Grammont qui étoient à 4. p. 141. Boulogne pour negocier cette alliance, en eureut reçû les pouvoirs de la cour de France, bien fignez & fcellez. Tout ce qu'il pût faire dans une conjoncture fi fâcheufe pour lui, fut de prier le pape de ne point conclure ce mariage qu'il n'eût auparavant obligé François I. à ne rien innover en Italie, à confirmer les trai tez de Madrid & de Cambray, à confentir à la convocation d'un concile, à ne fe point mêler de l'affaire de Henri VIII. par rapport à fon divorce: mais Clement lui répondit, qu'a

144.

près

près l'honneur que le roi de France vouloir bien faire à fa famille en s'alliant avec elle, ce n'étoit pas à lui à imposer des conditions à fa majefté; qu'il auroit toutefois foin d'en gager ce prince à ne rien faire qui pût troubler le repos de l'Italie. Il y a apparence qu'il parloit ainfi pour le défaire des follicitations de Charles, puifque fon deffein étoit de dotter fa niéce de Reggio, Modene, Rubiera, Pife, Livourne, Parme & Plaifance, d'unir fon armée à celle des François pour reprendre le du ché d'Urbin, enlevé à la maifon de Medicis après la mort de Leon X. & d'aider le roi de France dans la conquête du duché de Milan; ce qui ne pouvoit s'executer fans troubler toute l'Italie.

AN.IS 33.

le roi de

France

entrevûë à

Les cardinaux François aïant ainfi conduit LXXX. toute cette affaire, prierent fa fainteté de teLe pape & nir fa parole au roi fur l'entrevûë qu'elle lui avoit promife. Le pape qui doutoit du fuccès conviendu mariage de fa niece, s'il n'y confentoit pas, nent d'une confirma fa promeffe, & l'on convint de part Marfeille. & d'autre de la ville de Nice pour cette eatre- Mem. da vûë, avec l'agrément du duc de Savoye, dans Bellay liv. les états duquel cette ville étoit ; mais ce duc 4.p.150. à la follicitation des agens de l'empereur re153. & Suiv voqua fa parole, enforte qu'il fallut choifir Pallavic. Marfeille, à quoi le pape confentit: mais hift. cenc. avant fon départ, il affembla fon confiftoire, Trid. lib. 3. auquel il propofa le deffein d'une entrevûe cap. 14. avec le roi de France hors d'Italic, & donna ordre aux cardinaux qui devoient l'accompa gner, de fe tenir prêts pour le voïage. Les agens de l'empereur emploïerent toute forte de moïens pour empêcher ce départ, ou du moins pour le retarder jufqu'à la faifon où la tempê te rend la navigation dangereufe fur la Mediterranée, & aïant appris que fa fainteté devoit

s'em

s'embarquer fur les galeres des chevaliers de AN.15 33 Malthe, ils allerent lui demander ces galeres pour aller fecourir Coron, ville de la Morée que les Turcs affiegeoient, efperant par ce moïen, ou de détourner cette entrevûë > ομ d'avoir occafion de dire en cas de refus, que Coron, place fi neceffaire à la chrétienté, avoit été perduë par la faute du pape mais ils furent trompez, non-feulement fa fainteté accorda les galeres des chevaliers pour aller fecourir Coron, elle y joignit auffi les fiennes, & prit dès-lors la réfolution de s'embarquer fur celles de France.

LXXXI.

va cher

Bellay. 1. 4.

p. 156.

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&

François I. avoit pris les devants, étant allé Le duc vifiter le landgrave en attendant l'arrivée du d'Albanie faint pere, que le duc d'Albanie alla chercher cher le paavec les galeres de France, aufquelles on avoit pe fur les ajoûté beaucoup d'autres vaiffeaux deftinez à Galeres de porter le bagage des cardinaux & des officiers France. de fa fainteté. Le feigneur Laurent Cibo, Mem. du le comte de Manci vinrent de la part du fouverain pontife vifiter le duc d'Orleans, & lui offrir des prefents Le comte de Tonnerre fut pareillement envolé par fa majesté trèschrétienne, qui le fit partir de Carcaffonne pour aller rendre vifite à la future épouse, à qui il offrit de même les prefents. Cette princeffe n'étoit âgé que de treize ans, & le duc d'Orleans n'en avoit que quinze; le roi accom pagné de toute fa cour, de la reine Eleonore fon époufe, & de fes trois fils, François, Henri & Charles, attendoit le pape à Marfeille. Sa fainteté s'étoit embarquée à Genes fur la fin de Septembre, & dès que la flotte eut été découverte du château d'If, & de nôtre-Dame de la Garde, la nobleffe françoife fe mit auffi-tôt dans des fregates & des brigantins, & alla au-devant avec trompettes

&

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AN.15 33.

& hautbois. Le pape fut falué de trois cens
pieces de canon, aufquelles répondirent ceux"
des galeres, & alla débarquer dans l'abbaïe de
faint Victor, où il demeura deux jours dans
le palais qu'Anne de Montmorency maréchal
& grand-maître de France lui avoit fait prépa-
rer. Ce fut le quatrième d'Octobre, & le fixié- LXXXII.
me du même mois fa fainteté fit fon en trée Entrée du
folemnelle à cheval, la mître en tête avec fes papeà
habits pontificaux; fa tiare pofée fur un fiege Paul Jove
étoit portée par deux hommes, un maître des. 3.
ceremonies marchoit devant le pape monté fur Belcar. in
une haquenée blanche, que deux hommes vê-
tus fuperbement tenoient par la bride; derrie-
re fuivoient douze cardinaux fur des mulets,
& à quelque distance d'eux venoit Catherine
de Medicis la nouvelle époufe richement vê-
tuë, fuivie de fes dames & de quantité de no-
bleffe Françoise & Italienne.

Dans le même-tems que le pape faifoit fon
entrée dans Marseille, le roi de France en for-
toit par une autre porte, comme s'il eut vou-
lu laiffer le fouverain pontife maître de la ville,
& alla loger au palais même, que fa fainteté
venoit de quitter. On avoit préparé dans Mar-
feille deux fuperbes logemens, Pun pour le
pape, & l'autre pour le roi. Le lendemain
François I. fit fon entrée accompagné de tou-
te fa cour, & alla trouver le pape, qui l'at-
tendoit affis fur un trône placé fous un dais,
duquel fa majefté s'étant approchée, fe baiffa
pour lui baifer les pieds; mais Clement s'étant
levé, l'embraffa. Guillaume Poyet préfident du

Marfeille.

comment.

rer. Gall. I.

20.p. 640

parlement de Paris, & depuis chancelier de Mem. d
France, s'étoit chargé de haranguer le pape Bellay 1. 4.
dans cette entrevûe, & avoit pour cela prépa-p. 163,
ré une harangue latine très-éloquente, à la-
quelle beaucoup de fçavans avoient travaillé.

Mais

ANA533.

LXXXIII.

Catherine

Mais le pape aiant ordonné qu'on le haranguât fur un certain fujet, fur lequel Poyet n'étoit pas prêt, Jean du Bellay évêque de Paris en fut chargé, ce qui fit beaucoup de peine au prefident.

Comme le principal motif de la venue du Mariage de pape étoit le mariage qui avoit été propofé ende Medicis tre Catherine de Medicis & le duc d'Orleans, avec le duc on commença par cette affaire, qui ne tarda d'Oricans pas à être conclue. Le pape fit lui-même là fait à Mar- ceremonie du mariage, après quoi on entra Steldan lib, en conference fur les matieres qui concernoient 9.p.270. la religion, & l'on prit quelques mefures pour Mem. de empêcher que la France ne fut infectée des erBellay 1.4. rcurs de Luther, qui commençoient déja à y

Leille.

LXXXIV.
Promotion

quatre

pape àMar

faire du progrès. Le pape donna une bulle en particulier contre ceux qui femoient les nouvelles herefies, ou qui les fomentoient, & menaça des foudres de l'églife tous ceux qui contribueroient de quelque maniere que ce foit à les répandre; mais le remede étoit trop foible pour la grandeur & le progrès du mal, auquel il n'y avoit qu'un concile qui pût apporter du foulagement; & le pape n'avoit pas beaucoup d'inclination pour cette voie, il craignoit qu'en y entrant, on n'allât trop loin fur ce qui le regardoit lui-même, & qu'on n'attaquât fes exceflives prétentions.

pape

vi

Avant que de quitter Marseille, le de vement preffé par François 1. nomma quatre cardinaux cardinaux François. Cette promotion fe fit le François feptiéme de Novembre. Le premier cardinal faite par le fut Jean le Veneur grand aumônier de Franfeille. ce, évêque de Lizieux, abbé du Bec, & du Guice.1.6. Mont-faint-Michel, prêtre cardinal du titre de verfus fi faint Barthelemy en Pifle. Le fecond, Claude de Longuy de Givry, évêque de Mâcon, enfuite de Langres, puis d'Amiens & de Poitiers,

vit. Pontif.

t.3.p.525.

& seq.

&

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