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lanchton à

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la France & de l'églife univerfelle; que comANUS 35 LXXVII. me ce royaume eft très-floriffant, & s'il lui Autre let eft permis de le dire, le chef de la chrétienté, tre du mê- l'exemple de la nation doit avoir beaucoup de force; mais que l'on ne doit s'y propofer que l'évêque de d'arrêter les efprits fanatiques & feditieux, fans Paris. inquieter ceux qui aiment la doctrine évangeliHift. verit.que. Ce qui l'oblige de le conjurer au nom du du Calvin. Seigneur & pour la gloire de Dieu, de continuer pag 254.6 à emploier les foins comme il a déja commencé, pour fléchir l'efprit des princes, les porter à la douceur, & les exhorter à chercher les moïens de guerir les plaïes de l'églife; qu'il ne croïoit pas qu'une rigueur injufte pût être de quelque utilité pour fon repos, ni pour maintenir l'autorité des puiffances; & que comme il étoit à fouhaiter, que la puiffance des évêques fût confervée, cela ne pouvoit s'executer à moins qu'ils ne travaillaffent à fixer la doctrine de l'églife, pour tirer de l'incertitude ces efprits flottans & douteux; que c'est à quoi il doit s'emploïer, étant établi chef d'une églife particuliere, qui a fous elle la reine de toutes les univerfitez de la chrétienté.

Camerarins François. I. ayant eu communication de ces vita Me-deux lettres, en conçut une nouvelle eftime Lanchton's P. pour Melanchton, dont il avoit déja entendu 146.6151. parler, & s'étant déterminé à le faire venir en France, il envoya en Allemagne un gentilhomme nommé de la Foffe pour le fonder. Le gentilhomme étant arrivé, vit Melanchton en particulier, lui témoigna le defir du roi de France, & l'aflura que ce prince le lui témoigneroit lui-même par lettre, & que s'il acceptoit la propofition qu'il lui faifoit de venir en France, il pouvoit compter fur tous les fauf conduits qui lui feroient neceffaires. Melanch ton ne parut pas éloigné de se rendre aux def

feins de François I. & le fieur de la Foffe étant AN.1535. revenu en France détermina ce prince à lui écrire, afin de hâter fon voïage. Le roi le fit volontiers, & envoïa la lettre par le fieur de

roiFrançois

nis, l. I.

la Foffe lui-même. Elle eft dattée de Guife le LXXVIII. vingt-huitiéme de Juin 1535.& François I. y dit Lettre du à Melanchton, qu'aïant connu fes bonnes dif- I. à Mepofitions pour la paix de l'églife par les lettres lanchton. qu'il a écrites à ce fujet, entr'autres à Jean du Inter epift. Bellay évêque de Paris, & par le rapport de MelanchtoVoré feigneur de la Foffe, il l'invite de venir epift.29. au plûtôt en fa cour, pour traiter en fa prefence avec quelques docteurs François, & conferer des moïens de rétablir le bon ordre dans la police de l'églife, qu'il avoit extrêmement à cœur. C'eft pour cela, ajoûte le roi, que je vous envoie le même Voré de la Foffe avec mes lettres pour vous fervir de fauf-conduit, & je vous conjure de ne vous point laiffer détourner par de mauvais conseils, d'une œuvre fi fainte & fi pieuse. Vôtre arrivée me fera très-agréable, foit que vous y veniez comme perfonne privée, soit que ce foit au nom de vos collegues, & vous éprouverez que j'ai fort à cœur en mon particulier, de maintenir la dignité de vôre païs d'Allemagne, & de conferver le repos public, pour lequel j'ai toûjours eu beaucoup de paffion. Après le falut ordinaire, le roi datta fa lettre & la figna.

Melanchton répondit au roi le vingt-huitié. LXXIX. me de Septembre de la même année, & l'affu- Melanch ton répond ra de fes bonnes intentions, & du regret qu'il au roi. avoit de n'avoir pû furmonter encore les obfta- Inter epift cles de fon vorage. Le gentilhomme qui porta Melanchton. .epift.30. cette réponse à ce prince, le trouva tout occupé des preparatifs de la guerre d'Italie & ut fupra.. d'ailleurs Melanchton ne pût jamais obtenir du 153 duc de Saxe la permission d'aller à la cour de

Fran

1.1.

Camerarins

François I. quoique Luther eût exhorté vive AN. 1535 ment cet électeur à confentir à ce voïage, ca lui reprefentant que l'efperance de voir Melanchton, avoit fait ceffer en France les fupplices des Proteftans, & qu'il y avoit fujet de craindre qu'on ne rentrât dans les voies de la rigucur, dès qu'on fçauroit qu'il ne viendroit pas. L'électeur crut avoir de bonnes raifons pour ne point permettre ce voïage, & il en écrivit à François I. pour s'excufer fur l'oppofition qu'il y avoit formée.

LXXX.

Conftance.

an.

anno n. 43.

Les negociations de Bucer duroient roûjours Bucer fait pour accorder les Lutheriens avec les Sacraaffembler mentaires ; & ce fut dans ce deffein qu'il fit un fynode à affembler à Conftance un fynode des miniftres Surius in des villes de la haute Allemagne. Ceux de Zucomm, boc rich y furent auffi invitez; mais n'aïant pû s'y rendre, ils y envoïerent une confeffion de foi, Raynald.hoc dans laquelle ils exprimoient leur fentiment fur Peuchariftie, dans les mêmes termes dont ils s'étoient fervis à la conference de Berne, où ils avoient déclaré qu'ils ne pouvoient fe réunir avec Luther, qu'à condition qu'il reconnoî troit que l'on ne mangeoit la chair de JESUSCHRIST que par la foi; que felon la nature humaine il étoit feulement dans le ciel ; & qu'il n'étoit dans l'euchariftie par la foi, que d'une maniere facramentelle, qui rend les chofes prefentes, non charnellement & fenfiblement, mais fpirituellement, & pour être reçûës par la foi. Cette formule approuvée par l'église de Basle, de Schaffoufe & de faint Gal, fut reçue dans le fynode de Conftance, & remife entre les mains de Bucer, pour être communiquée à Luther & à Melanchton.

LXXXI. Conference

Bucer s'aboucha avec ce dernier à Caffel, en entre Bucer Prefence du lantgrave de Heffe, qui étoit le & Melanch-médiateur de cette réconciliation. Il lui déclara

que

corps

ANAS35.

(on pour

que nous recevions veritablement & fubftantiellement le corps & le fang de JESUS-CHRIST, quand nous recevons le facrement; que le pain l'accom& le vin font des fignes exhibitifs, & qu'en les moderecevant, le de JESUS-CHRISTпous ment. eft donné, & par nous reçû; que le pain & te corps de JESUS-CHRIST font unis, non par le mélange de leur fubftance, mais parce qu'il eft donné avec le facrement. Quoique les expreffions de Bucer fuffent encore bien équivoques, Melanchton parut difpofé à recevoir cette déclaration; mais comme il agiffoit au nom des autres, il ne voulut rien conclure & fe chargea feulement de faire fon rapport Hospin.pare de cette déclaration; en effet Melanchton manda quelque-tems après à Bucer, qu'il trouvoit Luther plus traitable, & qu'il commençoit à parler plus amiablement de lui & de fes collegues.

LIVRE CENT TRENTE-SIXIEME

te 2. ann.

1535.

I.

voie des

AUL III. mieux difpofé que fon prêdeP ceffeur pour la tenue d'un concile, envoïa Le pape endès cette année 1535. des nonces à l'empereur, nonces en au roi de France & aux autres princes chré- France&en tiens, pour les preffer de favorifer une fi fainte Allemagne entreprife, & les preffentir fur le lieu où ils pour la tefouhaitteroient qu'il fût affemblé. Car Paul dé-cile. firoit ardemment qu'on ne le tînt pas hors de Pallavic PItalie. hift cons.

Rodolphe Pie évêque de Faënza, homme d'efprit & fçavant qui fut envoïé en France, n'eut pas de peine à déterminer le roi à écrire aux Proteftans d'Allemagne fur la tenue du concile, afin qu'ils y donnaffent les mains. Sa lettre eft du vingt-cinquiéme de Février.

Pour

nue du con

Trid.lib.

3

cap. 17.n.I.

2.

Spond. hoc .n.9.

Ciacon, in vit. pontif. t. 3.2.536.

Pour la feconder & la rendre plus efficace, AN.1535. Verger fut renvoié en Allemagne avec une commiffion expreffe de penetrer la pensée des Proteftans, fur la forme de traiter les matieres dans le concile, & prendre là-deffus les mefures convenables. Comme le pape avoit appris de ce nonce que le meilleur moïen de moderer les efprits irritez des Lutheriens, étoit de paroître porté à la convocation d'un concile, fans faire aucune mention des obftacles qui s'y pourroient rencontrer; il crut Verger pius capable qu'un autre de cette commiffion, & plus propre à appliquer les remedes capables de guerir les maux d'Allemagne. Le prin cipal objet de fa legation, étoit d'empêcher fur-tout qu'on ne tînt un fynode national en Allemagne; ce qu'apprehendoit fort le pape fur la réponse des princes, qui ne vouloient rien déterminer qu'ils ne fuffent auparavant affem. blez: fa crainte étoit bien fondée, parce qu'une telle affemblée pouvoit aifément fe changer en un concile, où le parti heretique eut dominé. On prétend que Verger étoit encore chargé de voir Luther, de traiter avec lui & avec ceux de fon parti, & d'employer fes foins pour les ramener en ufant de beaucoup de douceur, pour ne pas reffembler au cardinal Cajetan qui avoit tour gâté par trop gran de rigueur.

IL.

Proteftans

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fa

Le nonce commença fa dépuration par FerIl s'adreffe dinand, parce que l'empereur n'étoit pas en aux princes core de retour d'Espagne; il traita ensuite avec d'Allema- tous les Proteftans à mesure qu'ils venoient gne. trouver ce roi pour les affaires courantes. EnPallavic ut fuite il fit un voïage exprès pour negocier fupràn. 6. avec les autres, dont il ne reçut point d'au tre réponse, finon qu'ils en confulteroient dans l'affemblée qu'ils devoient tenir fur la fin de

&7.

Pan

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