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rendit lui-même. Là on rendit un arrêt, par AN.1528.lequel les biens des Douglas furent confifquez. Henri VIII. envoïa au roi ses ambaffadeurs pour faire la paix, mais le tout fe termina à une tréve de cinq ans, qui fut concluë à Barwich, & fignée le quatorziéme Decembre 1528. Par un article feparé, les Douglas pouvoient être reçûs en Angleterre, à condition qu'ils livreroient à leur fouverain, les places qu'ils tenoient en Ecoffe, & que s'ils rentroient dans le roïaume, & y commettoient quelques défordres, Henri feroit tenu de les reparer comme s'ils avoient été commis fujets..

LVI.

par fes

propres

Le celebre Erafme, qui étoit toûjours l'objet Differend de l'admiration de tous ceux qui le connoifentre Eraf- foient bien, & de la contradiction de ceux à me & Eppendorf. qui fa franchise & fon merite déplaifoient Erafm.epift.étoit encore en differend avec un nommé Ep53.lib. 30.pendorf, gentilhomme Allemand, qui feroit epift.46. aujourd'hui fort inconnu dans la république

P. 19. 40.

ib. 30. P. 1633.

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des lettres fans ce démêlé avec Erafme: voici ce qui y donna occafion. Ulric Hutten poëte des plus mordans, & des plus fatyriques étoit venu à Bafle en 1524. malade & manquant de tout, & fit dire à Erafme par Eppendorf, qu'il fouhaitoit de le voir. Erafme que cette vifite pouvoit rendre odieux, & qui craignoit que cer homme, qui n'avoit point de retraite, ne vînt fe loger chez lui, pria Eppendorf d'engager hon. nêtement Hutten, à ne lui point rendre de vifite, Hutten prit cette excufe d'abord en affez bonne part, cependant il fit de nouvelles tentatives pour voir Erafine, & n'aïant pû réüffir ilfe retira à Mulhaufen fort irrité de ce refus. Pour s'en venger il fit contre Erafme un écrit affez fanglant, qui ne fut pas fans réponse. Eppendorf prit le parti de Hutten avec cha

leur,

leur, ce qui fâcha beaucoup Erafme qui avoit regardé ce gentilhomme comme fon ami, & AN.1528. qui ne voïoit pas d'ailleurs quel interêt il avoit à fe ranger du côté de Hutten. Une telle conduite lui fit beaucoup de peine, il s'en plaignit, mais on enyenima fes plaintes, & l'on rapporta même à Eppendorf, qu'Erafme avoit écrit contre lui au prince George de Saxe. Quoiqu'qu'il n'y eut aucune preuve de la verité de cette accufation, le gentilhomme irrité vinc à Bafle, & voulut entreprendre Erafme en juftice. Des amis communs se mêlerent de les reconcilier; Eppendorf vint chez Erasme, où se trouverent Rhenanus & Berus, qui devoient entendre les plaintes de part & d'autre, & tâcher de les affoupir. Le gentilhomme fuppofant toûjours la verité de la lettre, demanda. 1. Qu’Erasme la retractât folemnellement. 2. Qu'il lui dediât un livre dans lequel il reparât fon honneur. 3. Qu'il écrivit en fa faveur au duc de Saxe. 4. Que pour reparer l'injure, qu'il lui avoit faite, à ce qu'il prétendoit, il fut obligé de donner aux pauvres trois cens ducats, c'est-à-dire, cent pour ceux de Bafle, & deux cens pour ceux de Strasbourg. Erafme répondit qu'il défavouoit la lettre, dont il étoit question, comme ne l'aïant jamais écrite; mais que cependant s'il avoit fait, ou dit quelque chofe qui l'eût chagriné, il étoit prêt de lui écrire pour l'appaifer, & même de lui dédier un livre; qu'il écriroit de même en fa faveur au duc de Saxe; mais que quant à l'argent dont il parloit, il étoit plus à propos qu'on n'en dît rien, de peur qu'il ne femblât que c'étoit pour cela que fon adverfaire avoit intenté ce procès. Eppendorf fut content des deux premieres offres d'Erafme, mais il perfifta fur la fomme qu'il exigeoit.

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Trois

LVII.

faveur d'Eppen->›

dorf.

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Trois jours fe pafferent en conteftations fur AN.1528. ces griefs, & enfin l'on s'en tint à la décision Sentence de deux arbitres, qui furent Boniface Amerrendue bach & Rhenanus. Voici la fentence qu'ils procontre E- noncerent en prefence de Louis Berus, & de rafme en Henri Glarean. "" Parce que vous nous avez laiffé la décifion de vôtre differend, dans la vûe de vous réconcilier en veritables amis, il nous a femblé qu'Erasme, pour éviter tout chagrin, & rétablir une paix chrétienne entre vous, devoit executer les deux premiers articles dont il eft convenu & quant au ,,troifiéme, il donnera feulement vingt florins » pour le foulagement des pauvres, qui feront diftribuez au gré des arbitres, fans toutefois » que ce jugement puiffe noter aucune des deux ,, parties, enforte qu'il n'y ait plus entr'elles ni », plaintes ni foupçons & que s'il y a quelque ,, difpute, ce foit en fait d'amitié & de bien. veillance, en oubliant tout ce qui s'eft paffé, comme s'il n'y avoit rien eu de dit ou de ,, fait. Henri Eppendorf fupprimera ce qu'il aura écrit contre Erafme. Fait à Bafle, le lende. main de la fête de la Purification 1528. Les parties acquiefcerent à cette fentence, & s'embraffèrent en figne de reconciliation. Le lendemain on les fit dîner enfemble, mais peu s'en fallut que la guerre ne recommençât; car Eppendorf à l'iffue du repas, aiant averti Erafme de tenir prête la lettre qu'il avoit promis d'écrire au duc de Saxe, & Erasme aïant répondu qu'il n'écriroit qu'au chancelier, il s'éleva entr'eux une très-forte conteftation, & ils fe féparerent ce jour-là très-peu fatitfaits l'un de Pautre.

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Le lendemain Erafme écrivit au prince, & envoïa fa lettre ouverte à Eppendorf qui en fut content. Bien-tôt après il courut des bruits

défa.

défavantageux à Erafme, comme s'il eut confenti à un accord qui le fletriffoit. EppendorfAN.1528. lui-même, & les Lutheriens publierent, qu'Erafme avoit été honteufement condamné, & obligé de fubir des conditions très-dures pour un honnête homme. Erafme voïant cette mauvaife foi, fit un écrit pour apprendre comment la chofe s'étoit paffée, & les raifons qu'il avoit eues d'acquiefcer à la fentence. *Cet écrit eft * Ad D. intitulé, avertiffement contre le menfonge. Il Erafmi Rofut auffi-tôt refuté par Eppendorf, qui expofe terodami lidans fa refutation, que depuis l'accord il fut intus adaverti qu'Erafme continuoit de le décrier, mais verfus qu'il n'en voulut rien croire, jufques à ce qu'on lui eût montré des lettres, ou Erafme trectatiofe traitoit de menteur infigne. Eppendorf ap- nes utilis prend dans cet écrit, qu'il étoit de Fribourg admonitio. ville de Mifnie, qu'il étoit forti de fon paisjufta quepour s'avancer dans les fciences, qu'il avoit été difciple du fameux Zadius profeffeur en droit, qu'il avoit fait un long féjour à Strasbourg, & qu'il étoit demeuré neutre entre les factions violentes, que la prétendue reformation de Luther avoit excitées dans l'AIlemagne.

menda

cium & ob

rila.

Numali

Le facré college ne perdit cette année qu'un LVIII. cardinal. C'étoit Chriftophle Numali natif de Mort dut Forli. Comme il avoit beaucoup d'efprit dès cardinal fes jeunes années il s'appliqua à l'étude, & Y Ciaconius in fit de grands progrès; mais dégofité du monde, vitis pontif. il entra dans l'ordre de faint François, où iltum. 3. p. étudia avec tant de foin la philofophie, & la 394. theologie, qu'il reçut le bonnet de docteur, & ding.in anfut fait profeffeur; & comme il joignit une nal. minor. grande picté à fa profonde érudition, on l'éta- Gafpar. blit d'abord commiffaire en cour de Rome pour Longelin. in les affaires de fon ordre, enfuite vicaire gene-nal. ord. elog. cardi ral, & enfin il fut élû general dans un cha-minor.

C

pitre.

Luc Wa

pitre. Le roi de France l'aima beaucoup, & AN.1528. felon Ciaconius Louife de Savoye mere de FranFred.Ughel. in addit. ad çois I. le choifit pour fon confeffeur. Leon X. Ciacon.& in le créa cardinal le vingt-fixiéme de Juin 1517. Ital. facr. avec le titre de faint Barthelemy en l'ifle, qu'il Aubery vie changea pour celui de fainte Marie in ara cali.

des cardi

BAUX.

LIX. Mort de

Il fut enfuite évêque de Seignia & d'Alatro, &
fit un voïage en France depuis fa promotion.
Il étoit à Rome, lorfque cette ville fut prife
par les Imperiaux, & reçut beaucoup de mau-
vais traitemens des foldats Lutheriens
› qui
n'aïant rien trouvé chez lui, parce qu'il vivoit
dans un grand détachement, s'en prirem à fa
perfonne. Après le fac de Rome il fe retira à
Ancone, où il mourut le vingt-troifiéme de
Mars de cette année 1528. Peu de tems après
fon corps fut porté à Rome, pour être enterré
dans l'églife dont il portoit le titre.

Paul Lange

886.

Lilius Giraldus dia

Jacques Wimphelinge mourut auffi le dixfeptiéme de Novembre de la même année à Jacques Shleftat, où il étoit né l'an 1449. Après avoir Winphelinge. étudié les humanitez fous Dongiberg Veftphale Trithem. in recteur du college de Shleftat, il alla continuer catalog. fes études à Fribourg, enfuite à Bafle, à Heiin chron. delberg & à Erford, où il s'appliqua au droit Cilixen.p. canonique, & à la théologie, mais fes principaux talens confiftoient dans l'éloquence & dans la poëfie, où il reuffit affez bien pour ce temslà. En 1494. il fut appellé à Spire pour y prêcher, & il s'acquitta de ce miniftere avec rctemp. putation jufqu'à ce qu'il fe retira entierement Bellarmin de du monde. Il eut pour compagnon de fa refeript. ecclef. Erafm. lib. traite Chriftophle d'Ufenheim fon ami, qui 23. p. 10. étoit auffi un homme d'une vie exemplaire, mais Dupin. bibl. qui fut obligé de quitter fa retraite pour fe laiffer clef.in 4. impofer le pefant fardeau de l'épifcopat. Wim tom.14.16. phelinge plus heureux demeura dans la folitu fccles p.116. de, fuivant JESUS-CHRIST, pauvre, & Suiv.

log. 2. de poetis fui

des ant.ec

tra.

di

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