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'ai eu foin de les refferrer autant qu'il m'a été poffible, & je ne m'y fuis permis quelque étendue, que lorfque cela m'a paru néceffaire, pour donner une idée des Poëtes anciens dont Plutarque rapporte des paffages, ou pour développer des objets importans qu'il ne fait qu'indiquer.

Ma traduction n'étant pas accompagnée du texte Grec, j'avois peu befoin de lire les manufcrits. Cependant je les ai confultés, afin de m'affurer davantage du fens de l'original. Je dois à la complaifance de M. Béjot d'en avoir eu une communication facile. J'ai trouvé la même facilité dans M. l'Abbé Defaunays, à me faire part des travaux intéreffans que plufieurs Savans ont faits fur quelques-uns des Traités de morale: & je me fais un devoir de témoigner ici à l'un & à l'autre, ma reconnoiffance.

Aidé de ces différens fecours, & des lumieres de quelques gens

de lettres, dont le goût eft bien connu, & à qui j'ai communiqué mon travail, j'ai cru pouvoir, fans témérité, la mettre fous les yeux du public. Si cet essai paroît ne pas lui déplaire; encouragé par ce premier fuccès, je me livrerai à la fuite d'une entreprise qui exigera le travail de plufieurs années. Mais le defir d'être utile, en rendant plus agréable la lecture des écrits de ce Philofophe, & de contribuer par-là aux progrès de la vertu, animera mes efforts, & me foutiendra dans une carriere aussi longue que pénible.

SOMMAIRE.

SOMMAIRE.

L'Education

'Éducation des enfans a toujours été regardée par les Philofophes comme un des objets les plus importans de la morale, comme celui qui influe le plus fur le bonheur ou le malheur du refte de la vie. Vainement la Philofophie. donne aux hommes les plus belles leçons de conduite, fi dès l'enfance, une bonne éducation ne les a difpofés à goûter la Jagelle de ces préceptes, & n'a jetté dans leur caur le premier germe des vertus qui fe developperont dans l'âge mûr. Mais plus cet objet intereffe l'humanité, plus la Philofophie doit être exacte dans les regles qu'elle donne. Rien n'eft plus dangereux en morale, & fur-tout en matiere d'éducation, que cet efprit de fyftême, qui, plus jaloux de briller que d'inftruire, fe plaît à renverser toutes les maximes reçues, pour y fubftituer des idées nouvelles fouvent plus Spécieufes que folides. Confulter la nature, étudier le cœur de l'homme, méditer fur fes devoirs noltre fes vrais befoins, & d'après

A

con

ces connoiffances tracer des leçons Simples & faciles que la raifon puiffe avouer dans tous les temps: telle eft la marche que le bon fens & la fageffe indiquent à ceux qui fe propofent d'écrire fur l'art important de former la jeuneЛe.

C'eft fur ce plan que Plutarque a compofe fon Traité d'éducation. Il fuit pas à pas la nature, & auffi fimple qu'elle, il ne cherche qu'à inftruire & à éclairer. Il remonte jufqu'à la génération des enfans, pour prévenir les vices dont elle pourroit être infectée; & après des réflexions générales fur les moyens qui concourent à perfectionner la vertu, & qui font les qualités naturelles, l'inf truction & l'habitude, il entre dans le détail: il expofe les motifs qui doivent engager les meres à nourrir leurs enfans, & réclame avec force en faveur d'un devoir fi naturel, & malheureusement fi neglige. Il paffe, au choix des nourrices & des efclaves qu'on place auprès d'eux, des perfonnes auxquelles on les remet au fortir de l'enfance, & fur-tout des Inftituteurs. Il compare à cette occafion la fcience & Ja fageffe avec tous les autres biens humains; & après le plus bel éloge de la Philofophie morale & des avantages qu'elle procure, il conclut que la vertu feule pouvant rendre l'homme heureux,

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