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dans la Province du Chanfi.

Je vois Votre Majefté,depuis qu'elle eft élevée sur le Trône, s'occuper uniquement du faluc de fon peuple, & méditer fans ceffe fur les moyens de le ren dre heureux. Vous entrez jufques dans le moindre détail, rien ne vous échape vous voulez faire le bien dans fa perfection. C'est pourquoi j'ai cru que ces réflexions, quoique, groffierement exposées ne vous feroient pas défagréables. Le defir extrême que je reffens, de fervir Votre Majefté, ne met permettoit pas de les diffimuler, & j'ai pris la liberté de les lui préfenter avec un profond respect. Jem'eftimerois heureux fidedix milles parties de mon devoir, je pouvois en remplir une feule, & lui donner quelques marques de ma reconnoiffance, après

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avoir été comblé de fes bienfaits. L'établiffement dont il s'agit, fera d'une grande utilité, fi l'on s'applique à le rendre durable. Tout dépend de l'attention que les principaux Offi ciers apporteront,afin que l'affai re reuffiffe.

Réponse de l'Empereur.

Ce que Lieou yu-y m'expose dans fon Mémorial touchant les Magazins & les provifions de ris, eft très-avantageux pour le peuple. J'ordonne au ViceRoi de la Province de Chant de déliberer au plûtôt fur la ma niere de l'éxécuter: Que d'une part il détermine la fomme qu'on doit employer, & qu'en même-tems on mette lamain a l'œuvre. Pour ce qui régarde le paffé, les provifions ne fe font pas faites, & c'eft la faute des principaux Mandarins, & de leurs

fubalternes qui ont été négli gens, qui ont cherché leurs propres intérêts, & ont fui le travail. Dans l'affaire dont il s'agit, j'attends un zele & une vigilance particuliere, autrement il n'y aura point de pardon. Qu'on envoie promptement cet Or dre.

Pefche des perles tirée d'un Mémorial,

Dans un fleuve de Tartarie, qui eft à l'Orient du côté du Leao-tong, on trouve des perles, Tous les ans l'Empereur envoie à cette pesche un certain nombre de Tartares choifis dans les huit Bannieres. Les trois premieres Bannieres, qui font les plus nombreuses & les plus illuftres, fourniffent trente-trois bandes. Les cinq autres Ban

nieres n'en fourniffent que trente-fix. Chaque bande a fon Chef & fon Sergent. Trois Officiers Majors les commandent toutes. Certains Marchands qui fe connoiffent en perles, les accompagnent; & pour avoir la permiffion de faire la pesche, ils doivent chaque année donner à l'Empereur onze cens quatre perles: c'eft le tribut fixé. Les trois premieres Bannieres en donnent cinq cens vingt-huit, & les cinq dernieres cinq cens foixante feize. Celles qu'ils offrent, doivent être lumineufes & fans défaut, autrement on les leur rend, & on en éxige d'autres. Quand ils font de retour, on examine les perles qu'ils apportent. S'il y en a peu, les Officiers font punis comme coupables de négligence. Par exemple, on leur retran

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che pour un an leurs Appointemens, ou bien on les caffe. Si la pefche eft abondante, on les récompenfe. En 1725 plus de 600 hommes furent employez à cette pefche qui n'avoit pas réuffi. A peine eurent-ils ce qu'ils devoient donner à l'Empereur, du moins felon leur déclaration. Mais on n'eft pas obligé de croire que leur décla xation ait été fort éxacte.

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Anciens Ordres renouvellez en faveur des parens infirmes ou fort âgez

Voici le fait qui a donné oc. cafion de renouveller & d'ex pliquer les anciens Réglemens dont je vais parler. Le Gouver neur d'une Ville du fecond Or dre représenta que fa mere étoit fort âgée, qu'elle ne pouvoit pas

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