n'ayent eu pour caufe les defordres dont je parle.

Voici donc encore une fois ce que je penfe. Je fuis veritablement & intimement perfuadé qu'il y a entre le Tien & l'homme une union réciproque & une parfaite correfpondance. Je fuis bien éloigné d'ajoûter foi à ces efprits qu'on appelle Queichin. C'eft pour vous inftruire, vous fur-tout grands Officiers de la Couronne & des Provinces, que je n'ay pas dédaigné de prendre la plume, & d'expofer clairement ma pensée, afin que vous vous conformiez à mes fentimens. C'est là l'unique fujet de cette inftruction.

Je ne poufferai pas plus loin pour cette année la traduction de ces Extraits. Je crois, mon Révérend Pere, que vous pen

ferez comme moi, qu'ils font trés-propres à donner une connoiffance exacte des mœurs des Chinois, & de la forme de leur Gouvernement: du moins on ne peut révoquer en doute la verité de ces faits, qui font tirez des Mémoriaux, des Requêtes, des inftructions, & des ordres de l'Empereur, dont le public eft inftruit, & qui fe répandent dans tout l'Empire. Je me recommande à vos faints Sacrifices, & fuis.

IHS

LETTRE

DU P. FAUQUE

MISSIONNAIRE

DE LA COMPAGNIE DE JESUS.

Au P. DE LA NEUVILLE de la même Compagnie, Procureur des Millions de l'Amérique.

M

A Kourou dans la Guyanne à. lieues de l'lfle de Cayence is Janvier 1729.

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ne,

ON REVEREND PERE,

La Paix de N. S.

Il faudroit être au fait du caractere & du génie de nos Indiens de la Guyanne, pour se

figurer ce qu'il en a coûté de fueurs & de fatigues, afin de parvenir à les raffembler en grand nombre dans une même Peuplade, & à les engager de contribuer du travail de leurs mains, à la conftruction de l'Eglife qui vient d'être heureufement achevée.

Vous le comprendrez aifément, mon Révérend Pere, vous qui fçavez quelle eft la légereté & l'inconftance de ces nations fauvages, & combien elles font ennemies de tout exercice tant foit peu pénible. Cependant le Pere Lombard a fçû fixer cette inconftance en les réuniffant dans un même lieu, & il a, pour ainfi dire, forcé leur naturel, en leur infpirant pour le travail une activité & une ardeur, dont la nature & l'éducation les rendoient

tout-à-fait incapables. C'est au travail & au zele de fes Néophytes que ce Missionnaire est redevable de la premiere Eglise qui ait été élevée dans ces terres infideles : il en avoit dreffé le plan en l'année 1726, comme vous en fûtes informé par une Lettre de notre Révérend Pere Superieur Général.

Le corps de ce faint édifice a 84 pieds de long fur 40 de large on a pris fur la longueur 18 pieds pour faire la Sacriftie, & une chambre propre à loger le Miffionnaire. L'une & l'autre font placées derriere le MaitreAutel; le Choeur, la Nef, & les deux Aîles qui l'accompagnent font bien éclairez; & fi l'on avoit pu ajoûter à l'Autel la décoration d'un retable, j'ofe dire que la nouvelle Eglife de Kou rou feroit regardée, même en