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noife, pour voir que la Famille des-T fin commence l'an de Jefus-Chrift 266, & finit l'an 420. Viennent enfuite cinq familles, qui fe fuccederent Pune à l'autre jufqu'à l'an 619. Le Fondateur de la Dynaftie des Tang monta cette année là fur le Trône, & fes defcendans le poffederent tranquillement jufqu'à l'an 907. où commence la premiere des cinq familles poftérieures Heou.tai. La Famille des Song étant parvenue à l'Empire l'an 960. après elle vinrent les Yuen, qui font les Tartares Occidentaux chaffez par Hong-vou. Et enfin vient la famille des Tartares Orientaux, qui regnent glorieufement de puis l'an 1644.

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Tout cela étant ainsi, que peut-on penfer lorfqu'on entend M.I'Abbé R***, nous dire férieu

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fement, que ceux de la famille Cyna, regnerent jusqu'en 419 que cinq Rois en même-tems fe firent la guerre qu'on nomma la guerre des Utai,jufqu'à ce que quatre de ces Utai ayant été défaits, le cinquiéme de la famille Tanga s'empara de l'Empires que fort peu de tems après il fut partagé en diverfes factions, dont les principaux Chefs furent appellez Heoutai.

A la faveur d'un fort peu de tems après , ce qui veut dire après 288 ans, n'a-t-il pas droit d'ajoûter, qu'au tems de fes Arabes la Chine étoit agitée de ces diverfes guerres des Heou-taiž &que c'eft de ces factions qu'on doit entendre ce que dit la feconde Relation, lorfqu'elle compare la divifion qui fe fit alors de l'Empi re à celle de l'Empire d'Alexandre. Or il ne faut pas s'étonner, ditil, s'il ne se trouve rien dans nos

Auteurs touchant la famille Royale des Empereurs qui regnoient de leur tems.

Je m'en étonne cependant très-fort, & c'eft avec trèsy grande raison: car dès l'entrée de fa Préface il nous apprend que le premier voyage de ces Arabes fe fit en 851. Or les Tang regnoient alors en paix depuis plus de 200 ans. Si donc il étoit vray que ce Marchand fût venu à Canton en 851; comment eût il pû ignorer que la famille regnante s'appelloit Tang?

Je dis en fecond lieu, que M. l'Abbé R***. ne donnant aucune preuve contre la venue de S. Thomas & de fes Difciples à la Chine, il n'a pas dû la regarder comme fauffe. Les Auteurs qui ont crû que cela étoit vrai-femblable, ont leur meri

te. La Religion de la Croix, dont il reste encore des traces, la Tradition ancienne que cette figure a la vertu d'empêcher les malefices, les paroles formelles de la Liturgie de Malabar; tout cela ne mérite-t-il nulle attention? J'ajoûte que le fameux Kouan-yun-tchang, qui vivoit au commencement du fecond fiécle, connoiffoit certainement Jesus-Chrift,comme en font foy les monumeng écrits de fa main, & gravez enfuite fur des pierres. On en tire des copies qui font répanduës de tous côtez, mais qu'il eft impoffible d'expliquer, f l'on n'eft pas Chrétien; parceque Kouan-yun-tchang y parle de la naiffance du Sauveur dans une grotte expofée à tous vents, de fa Mort, de fa Réfurrection, de fon Afcenfion, & des vesti

ges de fes pieds facrez: Myfteres qui font autant d'énigmes pour les Infideles. Que fi longtems après la mort de ce grand homme, on l'a érigé en Idole, cette erreur populaire ne prouve rien contre fon Chriftianifme, & rend témoignage à la vertu. Or des Chrétiens à la Chine au commencement du fecond fiécle, d'où peuvent-ils être venus, que de l'Apôtre S. Thomas ou de fes Difciples?

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Mais que dire de ce qu'on lit dans les éclairciffemens page 233 qu'on ne peut rapporter à S. Thomas ce qui eft dit d'un Prédicateur que l'infcription de Chenfi appelle Olopuen, qui vint à la Chine l'an de Jefus Chrift 636, & que perfonne ne l'avoit fait avant l'Auteur des derniers. Mémoires. Le P. le Comte n'a voit pas perdu le fens jufqu'à

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