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» la loi du Seigneur du Ciel.Encela » les domestiques n'ont fait que fe » conformer à la conduite de leurs » Maîtres. Que le Regulo * Oи"nenguy accompagné des Grands » de la même Banniere aillent in"terroger Ourtchen, ** s'il recon"noît fa faute & s'il s'en repent, » tout eft fini; mais s'il ne veut pas » changer, qu'on en délibere, & » qu'on me faffe le raport de ce » qu'on aura déterminé. A l'égard » des domestiques,qu'on les mette » en liberté, je leur pardonne.

Je vous avoue, mon Révérend Pere, que lorfque nous apprîmes cet ordre de l'Empereur, nous craignîmes fort que le Prince Jofeph, qu'on n'avoit pas eu le tems d'instruire à fonds de nos faintes veritez, & qui d'ailleurs étoit affoibli par une

* Troifiéme frere de l'Empereur.
**Le Prince Jofeph.

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longue & dure prifon, ne fe laiffât furprendre ou embaraffer par les artifices du troifiéme Régulo. Ce Prince avoit ordre de lui faire tout efperer de la Cour, pourvû qu'il eût la complaifance de déférer aux volontez de l'Empereur, en quittant la religion qu'il avoit eu l'imprudence de fuivre. Tout ce que nous pûmes faire, fut de redoubler nos vœux au Seigneur & de le prier d'éclairer ce Prince de fes lumieres, & de le fortifier par fa fainte gra

ce.

Nous apprîmes bien-tôt que Dieu ne l'avoit pas abandonné dans les fers, & qu'il étoit def cendu avec lui dans fa prifon. Il eur à foutenir les plus fréquentes & les plus vives attaques. Promeffes, menaces. menaces, reproches, tout fut mis en œuvre ;

mais il y fut infenfible: & toute la réponse qu'on put tirer de lui, c'eft qu'il étoit Chrétien, & qu'il continueroit de l'être jufqu'à l'effufion de tout fon fang. C'est ce que vous verrez encore mieux par le compte que le Regulo en rendit à l'Empereur le troifiéme de la troifiéme lune intercalaire, c'est-ଠdire, le 23 d'Avril.

Nous vos Sujets pour obéïr », respectueusement aux ordres de » Votre Majefté, nous fommes » allez interroger Ourtchen, & » nous lui avons fait les quef,, tions fuivantes. On affure que >> vous & vos freres aînez Sourgbien, Tchourtchen, Courtchen » avez embraffé la loy Chré» tienne: dites-nous quelle rai»fon vous a porté, vous qui » êtes Mantcheoux

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cette fauffe loy.

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à fuivre

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Ourtchen a répondu : il est vrai « que j'adore le Seigneur du Ciel « de même que je fers l'Empe- « reur, je ne puis changer. Rebel- « le, m'écriai-je, ofes-tu défo- « béïr à l'Empereur ton Maître ?«. Ignores-tu que c'est par fon or- « dre & de fa part que je t'inter- «‹ roge? tiens,lis-le çet Ordre ref-«. pectable, & fais-y attention : « veux tu changer, ou ne le veux-«‹ tu pas ?

Ourtchen ayant lû l'Ordre de «. Votre Majefté, s'est mis à ge- «. noux, & a dit: j'offenfe l'Em-« pereur, je dois mourir ; mais « je ne puis changer.

Nous, vos Sujets, nous con- «› fidérons qu'Ourtchen étant Man-« tcheou, a fuivi une fauffe Reli-« gion, & qu'il tient la conduite « d'un infenfé & d'un rebelle.« Sunjou l'a déjà accufé à Votre «<, Majefté. Elle a bien voulu par «

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» un effet de fa bonté finguliere » nous envoyer vers lui pour le faire rentrer en lui-même, & », lui dire qu'il n'a qu'à avouër sa faute, & en témoigner du re» pentir, & que tout eft fini. Mais "Ourtchen eft obftiné dans fa défobéïffance: fon parti eft pris, & », il ne changera jamais. Pendant », que nous l'interrogions, il ne fit paroître nulle crainte, & ne ,, donna aucun figne de repentir: ,, au contraire il avoüoit d'un air , content, qu'il avoit embraffé ,, cette Loi; & il foutenoit avec », opiniâtreté, qu'il avoit eû raifon de le faire, & qu'il ne devoit pas changer. Rien n'eft plus „ digne de châtiment. C'est pour› quoi nous jugeons que fur le ,, champ Ourtchen doit être traité », en rebelle, & être coupé en » piéces. C'est le moyen de faire ,,obferver exactement les Loix.

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