avec indignation; qu'enfin un Chrétien efperoit de lui faire paffer dans peu de tems d'autres livres qui feroient plus de

fon goût, c'est-à-dire, qui fe

à entretenir fa

roient propres Religion & fa piété.

Au milieu du mouvement

I

du fracas que causoit une perfecution fi vive, les Eglifes de Peking ont toujours été fréquentées des Fideles; & les Miffionnaires, en prenant les précautions qu'un zele fage & prudent inspire, ont continué, de remplir les fonctions de leur •miniftere, fans qu'on les ait encore inquiété.

Il n'en eft pas de même dans

les Provinces. Quelques Mif fionnaires avoient trouvé le fecret de n'en pas fortir fitôt s ayant allegué ou leur grand âge, ou des incommoditez pré→ fentes, qui ne leur permettoient pas d'entreprendre un long `& pénible voyage, on les fouffrois. encore par un refte de compaffion: deux de ces hommes Apoftoli ques viennent d'expirer entre les bras de leurs Néophytes s un troifiéme a été envoyé à Canton. De cinq autres qui reftoient, trois ont eu à fouffrir d'indignes traitemens de la part des Mandarins l'un d'eux. chaffé de fa maifon eft obligé de vivre caché chez un pau

vre Chrétien à la Campagne Du petit nombre de ceux qui étoient rentrez fecretement dans les Provinces trois ont été contraints de fe réfugier aux portes de Peking: il leur a a fallu fuir pour un tems, & ceder aux exactes & continuelles recherches qui fe faifoient : un quatriéme a été découvert dans une Ville de la Province de Kiang-fi.Heureufement le Gouverneur qui étoit affectionné aux Européans, n'a pas fait s'eft contenté de

d'éclat renvoyer le Miffionnaire au lieu de l'exil commun. Un cinquiéme étoit à peine forti de Canton, pour aller au fecours

des Chrétiens abandonnez, qu'il a été furpris & arrêté par une troupe de gens qui fe doutoient de fon deffein, & qui étoient fur le point de le livrer aux Mandarins. Il n'a pû se tirer de leurs mains, qu'en leur donnant tout ce qu'il avoit d'argent, & en reprenant au plus vite la route de Canton. Cette Miffion défolée a fair en même tems une grande perte en la perfonne de Monfeigneur l'Evêque de Lorime Vicaire Apoftolique dans les Provinces de Chenfi & de Chanfi. Ce zelé Prélat, fans avoir égard ni à la caducité de fon age, ni à fes continuelles

infirmitez, ni aux dangers qu'il avoit à courir de la part des Mandarins & des Infideles, a eu le courage de rentrer dans les terres qu'il a ft long-tems arrofé de fes fueurs. Il avoit pratiqué dans un lieu fauvage une petite retraite, d'où il alLoit confoler fon cher troupeau, le fortifier par les Sacre mens. La feule préfence › du Pasteur fuffifoit pour foutenir raffurer le grand nombre de seux qui ne pouvoient pas profiter de fes inftructions. Il a plû à Dieu de couronner fes travaux le 5 Juillet de l'année

1727.

Un tel Evêque ne se rem