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de douter qu'ils fouffroient en haine de leur foy, & pour la caufe de Fefus-Chrift. Cette penfee fi confolante les a rempli d'une telle force, que ni les promeffes, ni les menaces toute la puiffance d'un grand Empereur n'ont pu ébranler tant foit peu leur conftance. Donnez en Spectacle Spectacle à un grand peuple dans la Capitale de l'Empire, ils ont attiré l'admiration de leurs perfécuteurs même, & ont fait fentir aux Infideles, qu'on pourroit les tourmenter leur ôter la vie. mais qu'on n'ôteroit jamais la Religion de leur cœur. Ce triomphe de la foy an

milieu de la Gentilité a confondules ennemis du nom Chrétien, a multiplié le nombre de ceux qui afpirent au baptême, a ranimé le courage & la ferveur des anciens fideles. Deux Ambaffadeurs l'un de Portugal, l'autre de Mofcovie qui fe trouvoient alors à la Cour de Peking, ont été les Spectateurs de ce triomphe, & les admirateurs de la conftance de l'intrépidité de nos illuf tres Confeffeurs de Jesus-Chrift. Celui-ci bien qu'il ne foit pas Catholique, s'informoit avec empressement de tout ce qui concernoit ces heros Chrétiens,& vivement touché des grands

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exemples de force & de vertu dont il avoit été témoin, à fon départ de Peking il pria inftamment un des Miffionnaires, de lui faire fçavoir en détail lafin de leurs glorieux combats. Comme l'Empereur eft par faitement bien fervi par le grand nombre d'efpions qu'il entretient dans tout l'Empire, il n'a pas manqué d'être averti que ce font les Peres Suarez & Parennin qui ont inftruit dans la foy la nombreufe famille de ces Prina ces. Cependant il ne leur a don né jufqu'ici aucune marque de fon resentiment; il a même· continué d'employer le P. Pas rennin dans les chofes qui font

de fon fervice, & en dernier lieu qu'il s'eft agi d'affaires importantes à traiter entre la Cour Impériale de Peking & le Plenipotentiaire de Mofcovie, ce Pere a été chargé de tradui re du Latin en Tartare, & du Tartare en Latin, un si grand nombre de Mémoires de la part des deux Puiffances, qu'on en pourroit faire un jufte volume. On n'a pu avoir encore aucune connoiffance de la fituation des autres Princes, qui ont été bannis dans les Villes de différentes Provinces, où ils font referrez dans d'étroites prifons. Une feule Lettre du Pere DaCrux Jefuite Chinois ; qui cul

tive les Chrétientez de la Province de Kiang-nan nous apprend que quelque mouvement qu'il fe foit donné, il n'a jamais pú parvenir à voir le Prince Paul prifonnier à NanKing Capitale de cette Provin ce. Il mande que la patience de ce Seigneur eft beaucoup au deffus de fes difgraces, & que les Infideles en parlent même avec éloge; qu'on l'entend fouvent réciter à haute voix les prieres ordinaires des Chrétiens; qu'il avoit demandé quelques livres pour s'occuper, mais que des Romans & d'autres hiftoi-" res fabuleufes lui ayant été présentées, il les avoit rejetté

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