AUX JESUITES DE FRANCE. M ES REVERENDs Peres 77 Je ne croyois pas avoir encore a ij dé jà parlé dans les deux précédens Recueils, & dont vous avez admiré la fermeté héroïque au milieu des rudes longues épreuves, aufquelles leur foy a été exposée. Le Jugement définitif que l'Empereur avoit porté contre ces Seigneurs, fembloit avoir fixé leur état, & ne leur premettoit pas de nouvelles difgre. ces. Dégradez du rang de Prin ces; fix d'entr'eux difperfez dans diverfes Provinces pour y finir leurs jours fous la pesanteur des chaînes & dans l'obfcurité d'un cachot, tous les autres ou emprisonnez, ou incorporez dans les huit Bannie res, & réduits à la condition de fimples foldats, ils avoient lieu de croire дис leur nom alloit être effacé de la mémoire des hommes; & qu'à la faveur de cet oubli général, ils ne fe roient plus inquiétez fur leur attachement à la Religion Chré tienne. Ils fe flattoient vainement, comme vous le verrez par la Lettre du Pere Parennin, qui eft à la tête de ce nouveau volume. Mais ce qui a foutenu & relevé leur courage dans cette fui te d'indignes & de cruels traitemens qu'on vient encore d'exer cer à leur égard, c'eft que fans avoir recours, comme aupara◄ vant, à de vains prétextes on a ceßé de leur diffimuler le véritable motif d'une persecution fi opiniâtre; qu'on leur a enfin déclaré d'une maniere claire fans détour qu'il s'agiffoit de renoncer à leur foy; qu'à ce prix non feulement la perfécution cefferit, mais encore qu'ils feroient rétablis dans toute la fplendeur de leur rang; que fi au contraire ils perfiftoient à fuivre une Loy que l'Empereur avoit profcrite, les plus affreux fupplices & une mort infame feroit le chatiment de leur résistance. Une déclaration fi nette & fi précise ne leur a plus permis |