notre Histoire, je me fuis attaché à marquer le tems du regne de ces Comtes les Païs qu'ils ont poffedés, les titres ausquels ils leurs ont apartenu, leurs alliances, le nombre de leurs enfans, les principales actions de ceux d'entre eux & de leurs defcendans qui ont eu le plus de réputation. Je crois avoir pouffé fur tout cela, l'exactitude & les découvertes, plus loin qu'elles ne l'avoient été jusques à nous; quoique j'aie manqué des lumiéres, que j'aurois certainement tirées des anciens titres du Domaine, s'ils n'avoient pas été enlevés au fac de Poligny en 1638, tranfportés & diffipés dans les Provinces étrangères. J'ai fupléé à cette perte autant qu'il m'a été poffible, par les croniques & par les chartes de nos Eglifes ou d'autres.

J'ai parlé enfuite des Ducs de Bourgogne de la premiére branche defcendue d'Hugue Capet, qui ont poffédé la Franche-Comté pendant 43 ans; & de Marguerite de France Comteffe de Flandres, qui leur a fuccédé & par la médiation de laquelle, cette Province a été tranfmife aux Ducs de Bourgogne de la branche de Valois, aufquels je termine l'Hiftoire contenuë dans ce volume. Mais je n'ai fait pour ainfi dire, qu'éfleurer la matiére, & donner la fuite de ces Ducs; pour me borner au partage que DomPlancher a bien voulu me laiffer, & ne pas anticiper fur une partie de celui qu'il s'eft réfervé, qui fait le principal objet de fon Ouvrage,& fur laquelle il a des connoiffances fupérieures aux miennes.

Les

Les Comtes de Bourgogne, puiffans par euxmêmes, avoient de grands Vaffaux. J'ai donné à cette occafion dans un cinquiéme livre, la defcription du Comté de Montbéliard, la Généalogie & la fuite de ses anciens Comtes, & une Differtation fur la mouvance de leur Comté. J'y ai joint la description du Comté de Neufchatel en Suiffe,& les preuves qu'il a été tenu en fief de la Maison de Chalon depuis le treiziéme fiécle; les raifons des illuftres prétendans à la fucceffion de ce Comté après la mort de Madame de Nemours, & de la décision portée sur leur différend par les Etats de Neufchatel en 1707 en faveur du Roi de Pruffe, comme héritier de la Maifon de Chalon; l'Hiftoire & la Généalogie de cette illuftre Maison defcenduë de nos Comtes,& les moyens fur lefquels les biens qu'elle a poffédés au Comté de Bourgogne, ont été adjugés à Mrs. d'Ifenghiem & de Middelbourg, Arrêt du Confeil d'Etat de l'an 1731.

par

Le fixiéme livre contient une Defcription du Comté de Bourgogne, des mœurs de fes Habitans, des Loix & des ufages qu'on y observe, des curiofités naturelles qu'on y trouve, de fon Gouvernement, de fa police, de fes forces, de fes facultés, & le nom des Francs-Comtois, qui se sont élevés par leur mérite, aux Charges & aux Dignités dans l'Epée & dans la Robe, avec des anec dotes fur plufieurs d'entre eux,

L'on trouvera dans ce livre & dans ceux qui le précédent, les Généalogies des Rois d'Arles &

de la Bourgogne Transjurane; des Maifons de Vienne & de Narbonne, dont nos premiers Comtes héréditaires font fortis; de la Maifon de Salins qui étoit une Branche de celle de Narbonne, & d'un grand nom en Franche-Comté; de la Famille des Marquis d'Ivrée Rois d'Italie, dont nos derniers Comtes de Bourgogne font defcendus, & des différentes branches de la Maison de Chalon. L'on y verra auffi, des faits qui ferviront à démêler l'origine de plufieurs autres Familles diftinguées au Pays; & comme l'Hiftoire de la haute Nobleffe fait une partie de celle des Etats où elle a fes établiffemens, j'ai destiné un feptiéme livre, aux Généalogies de huit grandes Maisons originaires du Comté de Bourgogne, ou qui y font établies. Quatre de ces Généalogies font nouvelles, & je n'ai donné que des fuplémens fur les autres, parce qu'elles ont déja été écrites par Guichenon & par Duchefne, après lefquels il eft difficile de dire quelque chofe de nouveau & qui mérite

· attention.

Voilà en général, les matieres qui font contenuës dans le fecond Volume de l'Hiftoire de la -Franche-Comté. J'ai évité d'y entrer dans le détail des faits peu intereffans, que les bons ef-prits dédaignent, parce qu'ils ne les inftruifent pas de ce qu'ils veulent fçavoir; & qui ne convenans qu'aux Hiftoires particulieres des Villes, des Eglifes, des Monafteres & des Familles, auroient pû paroître déplacés dans celle-ci. Je ne

me fuis attaché qu'à la remplir de beaucoup de chofes, & furtout de faits neufs & originaux ; que je n'ai cependant avancés que quand j'ai crû, en avoir des preuves fuffifantes. J'aurois pû y joindre, un grand nombre de chartes & d'extraits de chroniques, pour fervir à ces preuves : cependant je n'ai fait imprimer que quelques actes qui ne l'ont point encore été, ou qui, s'ils, ont été imprimés, prouvent des faits fi importans, que le Lecteur defire en lifant ces faits,. d'en avoir la preuve fous les yeux. Je me fuis contenté de citer en marge, les lieux où l'on peut trouver les autres preuves, pour éviter le reproche que l'on fait à quelques Auteurs modernes, d'abuser de la liberté de faire imprimer avec leurs Ouvrages, de grands recueils de piéces, dont la plûpart font inutiles ou peu importantes.

J'ai écrit celui-ci d'un ftile fimple & ordinaire; foit parce que parce que le plan que j'ai fuivi, ne m'a pas paru fufceptible d'ornemens ; soit parce que le but principal de l'Hiftoire étant d'inftruire, j'ai crû que le Lecteur feroit content de moi, fi j'étoit affez heureux pour, le remplir. Je ne me fuis donc attaché qu'à lui donner en peu de mots, une idée claire & diftincte des chofes, telles que je les ai comprises. Des Cartes des Royaumes de Bourgogne & d'Arles, dans lefquelles leurs différen tes parties, de Cisjurane, Transjurane, Petite, Haute & Baffe Bourgogne, feroient diftinguées, auroient contribué à former cette idée. J'y pou

vois joindre des Sceaux, des Habillemens & des Monumens antiques, que les Curieux recherchent. Mais l'Imprimeur m'a représenté, que ces gravures enchériroient le Livre & en empêcheroient le débit. J'ai déféré à fon fentiment, parce que ce débit le regarde feul. Car je lui envoie mes Ouvrages fans convention, & je me contente d'un certain nombre d'Exemplaires pour faire des préfens, avec une fomme modique, pour me rembourfer des frais de recherches & de copies; la Providence m'ayant favorifé d'un patrimoine affez confidérable fuivant mon état, pour gratifier de mon travail le Public & mes Compatriotes. Je les prie en retour, de ne pas m'imputer les fautes qui peuvent être attribuées à l'impreffion;. n'étant guéres poffible qu'il ne s'en glisse plufieurs, dans un Ouvrage qui ne s'imprime pas. fous mes yeux; & d'excufer les imperfections & les négligences qu'ils y trouveront, en confidération de ce que je ne puis pas y travailler de fuite, & que ce travail eft fouvent interrompu, par des occupations dont je ne crois pas pouvoir me difpenfer, parce que ce font celles de mon état. Je demande auffi, qu'en faveur de la belle antiquité, l'on agrée la Differtation qui fuit, fur une Romaine antique trouvée depuis peu à Befançon; quoique le fujet de cette Differtation, foit étranger à celui de ce Volume.