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nommé Triumvir à la place de Tibérius. On envoye Scipion Nafica en Afie pour le dérober à la fureur du Peuple. Caius fe retire. Réponse de Scipion l'Africain fur la mort de Tibérius. Dénombrement. Difcours de Metellus Cenfeur pour exhorter les citoyens à fe marier. Fureur du Tribun Atinius contre Métellus. Difficultés du partage des terres. Scipion Je déclare en faveur de ceux qui étoient en poffeffion des terres. On le trouve mort dans fon lit. Ses obféques. Epargne déplacée de Tubéron. Eloignement du fafte dans Scipion. Eloge de ce grand homme. Caïus s'éxerce dans l'éloquence. Il passe en Sardaigne en qualité de Quefteur. Songe de Caius. Sage conduite qu'il tient en Sardaigne. Sa grande réputation allarme le Sénat. Deffeins turbulens de Fulvius. Conjuration étouffée à Fregelles. Caius revient à Rome. Il fe juftifie pleinement devant les Cenfeurs. Il eft nommé Tribun malgré l'oppofition des Nobles. Son éloge Il propofe plufieurs Loix. Il entreprend exécute plufieurs ouvrages publics

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importans. C. Fannius eft nommé Conful par le crédit de Caïus.

A 2

Caius

eft

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eft nommé Tribun pour la feconde fois. Il transporte les Jugemens du Sénat aux Chevaliers. Le Sénat, pour ruiner le crédit de Caius, lui oppofe Drufus un de fes Collégues, & devient lui-même populaire. Caius conduit une Colonie à Carthage. Drufus profite de fon abfence. Caius revient

à Rome. Il change d'habitation. Ordonnance du Conful Fannius contraire aux intérêts de Caius. Caius fe brouille avec fes Collégues. On empêche qu'il ne foit nommé Tribun pour la troifiéme fois. Tout fe prépare à fa perte. Le Conful Opimius fait prendre les armes aux Sénateurs. Licinia exhorte Caïus fon mari à pourvoir à fa fureté. Il tente inutilement des voies d'accommodement. Fulvius eft tué fur le mont Aventin & fa troupe mise en déroute. Trifte fin de Caius. qui avoit été mise à prix, eft portée à Opimius. Son corps eft jetté dans le Tibre. Temple érigé à la Concorde. Honneurs rendus aux Gracques par le Peuple. Loix Agraires des Gracques anéanties. Retraite de Cornélie à Miféne. Sort d'Opimius. Réfléxion fur les Gracques.

Sa tête

LES

L

ES MOUVEMENS des Gracques font une trifte époque dans l'Hiftoire Romaine. Ce font les premiéres querelles qui fe foient vuidées par la violence & par les meurtres, & où le fang des Romains ait été verfé par les Romains: exemple funefte, qui fut bien-tôt renouvellé & multiplié, qui amena les guerres civiles, les profcriptions, & enfin le changement du gouvernement, & la chute d'une liberté qui ne fervoit plus qu'à donner des tyrans à la Républiqué fous le nom de défenfeurs.

Cornél

LES DEUX FRERES Tibérius & Ti. Caïus Gracchus, que j'appellerai or- Gracdinairement pour abréger, l'un Tibé- chus & rius, & l'autre Caius, étoient fils de ie, pére Tiberius Gracchus, qui ayant été & méCenfeur & deux fois Conful, & ayant deux re des eu deux fois l'honneur du Triomphe, Gractiroit encore plus de fplendeur & d'é-ques. clat de fa vertu feule, que de toutes Plut. in fes dignités. Son mérite, qui brilla de bonne heure lui procura une alliance illuftre. Il époufa Cornélie, fille du grand Scipion vainqueur d'Annibal. Nous avons vû comment fe fit

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Gracch..

Corné

ce mariage, qui fut le fruit de la générofité avec laquelle Ti. Gracchus, malgré une inimitié ancienne, fe déclara hautement en faveur des Scipions dans la perfécution que leur fufcitérent les Tribuns du peuple.

Mer- Cornélie, après la mort de fon mari veilleux qui lui laiffa douze enfans, s'appliqua foin que à la conduite de fa maison avec une lie prit fageffe & une prudence qui la firent de l'é- beaucoup eftimer. Plutarque dit que tion de Ptolémée Roi d'Egypte (ce ne poufes deux voit être que Ptolémée Physcon) vou

duca

fils.

lut lui faire part de fon diadême, & envoya la demander en mariage, mais qu'elle le refufa. C'auroit été un époux bien indigne affurément d'une femme fi accomplie. Le fait a peu de vraifemblance. Dans fon veuvage elle perdit prefque tous fes enfans. Il ne lui refta qu'une feule fille, Sempronia, qu'elle maria au fecond Scipion l'Africain, & deux fils, Tibérius & Caïus, qu'elle éleva avec tant de foin, que, quoiqu'ils fuffent généralement reconnus pour être nés avec le plus heureux naturel & les meilleures difpofitions du monde, on jugeoit qu'ils devoient encore plus à l'éducation qu'à la nature. La réponse qu'elle fit à leur

fujet

C. 4.

fujet à une Dame Campanienne eft val. fort célébre. Cette Dame, qui étoit Max. IV. très-riche, & encore plus faftueuse après avoir étalé à fes yeux, dans une vifite qu'elle lui rendit, fes diamans, fes perles, & fes bijoux les plus précieux, lui demanda avec inftance de lui montrer auffi les fiens. Cornélie fit tomber adroitement la converfation fur une autre matiére, pour attendre le retour de fes fils, qui étoient allés aux Ecoles publiques. Quand ils en furent revenus, & qu'ils entrérent dans la chambre de leur mére, Voila, dit-elle à la Dame Campanienne en les lui montrant de la main, voila mes bijoux. Parole bien mémorable, & qui renferme de grandes inftructions pour les Dames & pour les méres.

Les Gracques fe diftinguérent beaucoup parmi les jeunes Romains de leur tems par le talent de la parole, & l'on a remarqué qu'ils en furent redevables au foin particulier que prit Cornélie leur a mére de tenir auprès d'eux les plus habiles Maîtres qui fuffent alors à Rome, pour leur enfeigner la langue Grecque les belles lettres, &

a

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Gracchus diligentiâ Cornelia matris à puero doctus, & Græcis literis

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